MONTRÉAL – Après une quatrième saison consécutive avec une fiche de 7-1 en saison régulière, les attentes étaient hautes pour les Gryphons de l’Université de Guelph.

Se rendre en finale de l’Ontario n’était plus satisfaisant. L’équipe se devait de gagner la Coupe Yates. C’est exactement ce qu’elle a fait en défaisant les Mustangs de l’Université Western, l’équipe classée au deuxième rang du top-10 national, samedi dernier.

En l’emportant par la marque de 23-17 grâce à une remontée au quatrième quart, la troupe de Stu Lang, qui en est à sa sixième saison à la barre de l’équipe, a remporté le titre ontarien pour la première fois depuis 1996.

« La première (coupe Yates pour un entraîneur) est toujours spéciale. Quand nous avons pris les rênes du programme il y a six ans, Guelph était une équipe médiocre. Nous voulions amener du succès. Ce titre nous permet de démontrer que nous sommes dans la bonne direction », a expliqué Lang au cours d’un entretien téléphonique avec le RDS.ca.

« De représenter notre programme et d’être un joueur qui fait partie de cette aventure, c’est incroyable. Ça faisait un long moment que nous n’avions pas gagné la coupe Yates. Nous y allons étape par étape. Notre attention et notre concentration sont sur la demi-finale canadienne», a mentionné le porteur de ballon de troisième année, Johnny Augustine, qui était aussi au bout du fil.

Samedi, les Gryphons participeront à leur quatrième demi-finale canadienne en accueillant les champions en titre de la Coupe Vanier, les Carabins de l’Université de Montréal. Le programme de football de l’Université de Guelph, qui a connu des années sombres durant les années 2000, a gagné un titre canadien au cours de son histoire et c’était en 1984.

Officiellement, il s’agira du premier affrontement entre les Gryphons et les Bleus depuis… 1967. C’était évidemment avant la renaissance du programme de football de l’UdeM alors que les deux universités évoluaient dans la Central Canada Intercollegiate Football Conference.

Officieusement, les deux équipes ont croisé le fer en août 2014 lors d’un match préparatoire au CEPSUM. Les Carabins avaient eu le dessus par la marque de 38-10. Cette rencontre a permis aux Gryphons d’expérimenter le niveau de compétition d’une équipe du Réseau du sport étudiant du Québec.

« Les formations du Québec sont vraiment bonnes évidemment. Le nombre de Coupes Vanier gagnées est phénoménal. Mais, il y a ce mythe qu’ils sont des superhumains. C’est donc une bonne chose de les avoir affrontés pour se rendre compte qu’on peut compétitionner avec eux », racontait Lang, qui a remporté cinq Coupes Grey durant sa carrière avec les Eskimos d’Edmonton de 1974 à 1981.

« Une chose qui m’avait sauté aux yeux, c’est que nous pouvions voir qu’ils mangeaient du football là-bas. Les partisans étaient dans le match. Les joueurs étaient passionnés. C’était une bonne expérience. Je n’avais pas senti ça depuis un bout », a ajouté Augustine, qui a grandi en Floride.

La formation qui a terminé au deuxième rang de son association est bien balancée en attaque avec son quart qui se déplace bien, James Roberts. L’attaque au sol des Gryphons a été particulièrement efficace face aux Mustangs avec une récolte de 204 verges, dont 108 de la part d’Augustine. En saison régulière, ce dernier a terminé au deuxième échelon au pays avec 12 touchés au sol.

L’ancienne formation du receveur des Alouettes Alex Charette compte également sur l’un des meilleurs receveurs au pays en Jacob Scarfone. Comme toute attaque qui connaît du succès, Lang attribue tout cela à une bonne ligne offensive qui compte beaucoup de profondeur.

Le pilote des Gryphons et ses joueurs savent qu’ils auront leur plus gros test de la saison face aux Carabins, eux qui ont eu la meilleure défense contre la course en saison régulière.

« Il faut exécuter. Il ne faut pas faire d’erreurs. En éliminatoires, elles prennent encore plus d’ampleur. Leur défense est diversifiée dans ses stratégies. Les Carabins blitzent plus que la majorité des équipes ontariennes. Western était une équipe difficile et physique, mais Montréal l’est encore plus. On a un défi entre nos mains », a lancé le sympathique Lang.

« Ça ne dérange pas qui nous affrontons, nous y allons avec le même plan de match. Je ne peux pas commencer à me dire qu’on va affronter la défense no 1 au pays contre la course. Ça ne dérange pas. On les respecte, mais il faut exécuter et accomplir nos tâches », a analysé le demi offensif qui a amassé 245 verges au sol dans le gain de 33-21 de son équipe face aux Ravens de Carleton en demi-finale ontarienne.

Un bon front défensif

La défense des Gryphons est assez agressive, notamment grâce au travail de leurs secondeurs. Le finissant John Rush, qui est finaliste pour le joueur par excellence en défense au pays, a connu un match du tonnerre contre les Mustangs. Il a cumulé 12 plaqués, dont 3 sacs, ce qui lui a valu le titre de joueur par excellence du match.

Un autre secondeur, Curtis Newton, a fait partie de la deuxième équipe d’étoiles au Canada l’an dernier. Il a été nommé sur la deuxième équipe d’étoiles de l’Association universitaire d’Ontario en 2015.

Ils ont des joueurs massifs sur la ligne également et il sera intéressant de voir comment ils se débrouilleront contre la ligne offensive des Carabins qui a accordé cinq sacs la semaine dernière à Québec.

« Notre coordonnateur défensif, Kevin MacNeill, s’assure que ses joueurs regardent les films parce qu’il ne veut pas qu’ils soient surpris lors des matchs. Il est très demandant à leur égard. Il n’accepte rien d’autre que la perfection. Il prépare sa défense très bien », a relaté Lang, dont l’unité défensive a contenu l’attaque la plus productive au pays la semaine dernière.

Si les Carabins ont connu des ratés sur les unités spéciales au cours des deux dernières semaines, il s’agit d’une des forces de leur adversaire de cette demi-finale canadienne.

Le botteur Gabriel Ferraro s’est classé au troisième rang au pays avec une moyenne de 83 % sur ses placements (15 en 18). Dans les deux matchs en éliminatoires, il n’a raté qu’un seul botté de précision (7 en 8). Par contre, sa moyenne sur les dégagements est sous la barre des 35 verges.

Les couvertures des Bleus sur les bottés devront être serrées s’ils ne veulent pas donner la chance à Ryan Nieuwesteeg de faire de gros retours. Le receveur, qui a été sur la deuxième équipe d’étoiles au pays pour les retours en 2014, a inscrit deux touchés en saison régulière sur des retours de dégagement.