MONTRÉAL – La ligne à l’attaque des Carabins de l’Université de Montréal avait un défi colossal en début de saison. 

Trois partants de l’édition 2013 n'étaient pas de retour cette année. David Foucault s’est frayé un chemin jusqu’à la NFL alors qu’Alexis Rousseau-Saine et Olivier Quevillon ont tiré leur révérence. Bien que ce dernier fut blessé pour la majeure partie de la campagne 2013, il faut aussi ajouter le départ de Simon Légaré vers les Alouettes. 

La nouvelle mouture de la ligne offensive des Bleus composée de Gustave Sylvestre, Rémi Giguère, Jean-Christophe Labrecque, Marc Glaude et Alexandre Laganière a progressé tout au long de la saison. Le manque d’expérience du groupe en début d’année était l’une des interrogations du côté de l’attaque montréalaise. 

Onze matchs plus tard, force est d’admettre que les cinq colosses ont passé le test haut la main. Ils ont réussi à contenir l’excellent front défensif du Rouge et Or à deux occasions au mois de novembre pour aider leur équipe à atteindre la Coupe Vanier où ils affronteront la défense féroce des Marauders de McMaster. 

« Ils ont eu une belle progression, évalue leur entraîneur de position, Tony Addona. En début d’année, je ne savais pas à quoi nous allions ressembler. Mais j'étais confiant qu’on avait des bons gars. Au fur et à mesure qu’on a travaillé avec eux et qu’on les a préparés pour jouer, ils ont bien répondu. Ils étaient très ouverts à apprendre. C’est ce qui est le fun avec eux. » 

Marc Glaude, Jean-Christophe Labrecque et Rémi Giguère des Carabins.Le centre Jean-Christophe Labrecque s’est illustré sur le plan personnel en étant nommé unanimement sur l’équipe d’étoiles au Québec. Les quatre autres étoiles qui l’accompagnent sur la ligne offensive sont des porte-couleurs du Rouge et Or. La ligne à l’attaque lavalloise a été au cœur du succès de la troupe de Glen Constantin lors des conquêtes de la Coupe Vanier en 2012 et 2013. 

« On a toujours tendance à oublier les joueurs de ligne à l’attaque, explique l’entraîneur-chef des Carabins, Danny Maciocia. Lorsqu’on parle du succès de notre attaque avec les 71 % de passes complétées de Gabriel Cousineau en saison régulière et du travail qu’on a fait à Québec, une grande partie du mérite doit aller à notre ligne offensive. » 

L’une des raisons expliquant le succès de la ligne à l’attaque de l’UdeM est sa chimie. Les cinq protecteurs de Gabriel Cousineau proviennent de différentes cuvées de recrutement. Néanmoins, ils étaient tous traités de la même manière et le groupe a mis beaucoup d’effort pour tisser des liens hors du terrain. 

« Étant dans une grande métropole et sur un grand campus, nous n’habitons pas tous près l’un de l’autre. On a donc mis des efforts pour passer plus de temps ensemble pour développer des liens plus personnels et informels. Nous sommes un groupe tissé serré et on a vu une différence sur le terrain », mentionne le bloqueur à droite, Alexandre Laganière. 

« Ils s’entendent et travaillent bien ensemble. La chimie en dehors du terrain se transporte sur celui-ci. L’ingrédient le plus important d’une ligne offensive est le travail en équipe. C’est ce qui fait notre force. Ils ont une bonne communication entre eux. C’est une grosse partie de la bataille », estime Adonna, qui a remporté huit Bols d’Or en tant qu’entraîneur-chef des Cougars du Collège Champlain-Lennoxville. 

Le savoir concentré sur la ligne à l’attaque

Tony Addona compte énormément d’expérience dans le monde du football au Québec. Avant de se joindre aux Carabins, il a été le directeur des programmes sportifs de l’Université Bishop’s où il a occupé différentes fonctions dans l’équipe de football, dont celle d’entraîneur-chef en 2004 et 2011. 

Son palmarès au niveau collégial parle de lui-même. En plus de ces huit titres en division 1, il compte 125 victoires à sa fiche durant les 17 saisons passées à la barre des Cougars. 

Après avoir été utilisé à différents postes à ses deux premières campagnes à l'UdeM, Addona s’est vu confier uniquement le rôle d’entraîneur de la ligne à l’attaque en 2014 et ce choix a été profitable pour les Carabins. 

« On avait un entraîneur avec un énorme bagage de football qui concentrait tout son savoir sur une ligne offensive. Il nous laissait beaucoup de liberté dans la manière de gérer les défensives adverses. Il arrivait avec une stratégie, mais on pouvait amener des petits ajustements pour que ça nous convienne mieux. On a une belle relation avec lui », affirme Laganière, qui avait aussi de bons mots pour Greig Longchamps, un membre fondateur de la ligne offensive des Carabins en 2002 qui est maintenant l’adjoint d’Addona. 

« J’ai toujours aimé diriger la ligne offensive. J’aime travailler avec ces jeunes-là. Ils sont comme de gros ours en peluche. Ils font un travail très difficile. Ils entrent une 60e de fois en contact avec leurs adversaires dans un match. J’ai beaucoup de respect pour ce qu’ils ont accompli. J’ai vraiment aimé mon année avec eux », racontait celui qui est dans le groupe d’entraîneurs des Bleus depuis l’hiver 2012. 

Addona, qui a été le professeur de Maciocia à l’école secondaire Laurier Macdonald en 1984, et sa ligne à l’attaque ont encore du travail à faire. Contre les Bisons du Manitoba, elle n’a pas connu une performance aussi impeccable qu’à la Coupe Dunsmore.

La défense des Marauders, qui a réussi neuf sacs face aux Mounties à la Coupe Mitchell, ne fera pas de compromis pour eux lors de la 50e Coupe Vanier.

Sylvestre, Giguère, Labrecque, Glaude et Laganière se devront d’élever leur jeu une fois de plus. Ils encaisseront encore les coups pour protéger Gabriel Cousineau et lui donner le temps de décocher ses passes. Si on ne parle pas d’eux à la fin de la partie, c’est qu’ils auront accompli leur boulot.