MONTRÉAL – L’étiquette de favoris du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ), Danny Maciocia et les Carabins de l’Université de Montréal n’en veulent pas.

Les Bleus ont pourtant soulevé la Coupe Vanier en 2014 et étaient à quelques minutes de compléter une remontée face à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), l’an dernier, pour répéter l’exploit.

« Favoris au Québec? Je ne pourrais pas dire. En 2015, on était une autre équipe complètement. Cette année, nous sommes en 2016. Je ne pense pas que personne ne parte favori. Tout le monde doit se prouver », a indiqué le secondeur de quatrième année, Frédéric Chagnon.

« Avec tout le respect que j’ai pour la LCF, on est 27 équipes dans le réseau universitaire canadien. C’est très difficile de se rendre au championnat national chaque année. Mais si tu as un bon noyau et tu recrutes bien, au moins tu te donnes des chances », a mentionné Maciocia qui entame sa sixième année à la tête du programme de l’UdeM.

Le succès n’est toutefois pas monté à la tête des joueurs et entraîneurs des Carabins.

« C’est une équipe qui est hyper motivée. Les gars sont frustrés de la dernière défaite (à la Coupe Vanier). C’est un match qui s’est décidé dans la dernière minute, ça rendait le revers encore plus difficile à avaler. Chaque année, c’est à recommencer », a convenu le coordonnateur offensif Marco Iadeluca, qui a conduit Équipe Québec à la conquête de la Coupe Canada cet été.

« Il faut se faire confiance et tous travailler dans la même direction, peu importe qui est notre adversaire, a souligné le receveur de deuxième année Louis-Mathieu Normandin. Même dans l’adversité, il faut rester une famille unie. C’est vrai que c’est difficile d’aller à la Coupe Vanier trois années de suite, mais si Laval l’a fait, on est capable aussi. »

Seuls trois programmes ont réussi l’exploit de participer à au moins trois finales canadiennes de suite : le Rouge et Or, qui détient le record avec 4 présences en autant d’années (2010 à 2013), les Huskies de l’Université de la Saskatchewan (2004 à 2006) et les Huskies de Saint Mary’s (2001 à 2003).

Si bien des observateurs considèrent les Carabins comme favoris dans la Belle Province, dont l’entraîneur-chef du Rouge et Or Glen Constantin dans un but avoué de leur mettre de la pression, c’est en grande partie en raison du retour de 20 des 24 partants.

En attaque, seulement deux joueurs ont terminé leur parcours universitaire lors du revers de 26-23 face à UBC. L’un d’entre eux, le quart-arrière Gabriel Cousineau, est toutefois un énorme – si ce n’est pas un gigantesque – morceau à remplacer.

Tout pointait vers Hugo Henderson pour devenir le quart numéro un des Carabins. Ce dernier a toutefois annoncé dans la deuxième semaine d’août qu’il prenait une pause du football ce qui a augmenté les inquiétudes au poste de quart chez les Bleus.

Samuel CaronLes yeux se sont donc tournés vers celui qui était dans la lutte avec Henderson au camp printanier, Samuel Caron. Ironiquement, le grand pivot de six pieds trois pouces avait lui-même pris ses distances du football en 2015 avant de revenir à l’UdeM cet hiver.

Caron semble avoir la position de tête pour le poste étant donné qu’il était le partant lors du match préparatoire des Carabins. Le produit du Cégep Lévis-Lauzon a complété 18 de ses 26 passes pour 239 verges, lançant une passe de touché et une interception dans le gain de 37-33 des siens face aux Golden Hawks de Wilfrid Laurier.

« C’est ce que je visais quand je suis revenu. Je voulais compétitionner pour le poste de partant et éventuellement l’obtenir. Il n’y a encore rien de fait, mais je pense être sur la bonne voie », a estimé Caron qui semble avoir déjà développé une bonne chimie avec Normandin.

Pierre-Luc Varhegyi, qui effectue lui aussi un retour chez les Bleus, Gabriel Archambault et la recrue Éric Parr sont les autres quarts-arrières dans la lutte avec Caron.

« Les quatre ont bien performé (dans le match préparatoire). Je suis beaucoup plus à l’aise aujourd’hui que je ne l’étais avant le début du camp », a évalué Maciocia, qui a comparé Parr à un jeune Gabriel Cousineau, mais qui a besoin d'être « coaché ».

Le demi-inséré Philip Enchill est l’autre étudiant-athlète qui doit être remplacé dans l’unité offensive. Son départ soulève beaucoup moins de questions que celui de Cousineau, qui est resté dans le giron des Bleus en tant qu’entraîneur des receveurs, puisque le groupe compte déjà des joueurs établis à cette position. Normandin, Régis Cibasu, Guillaume Paquet et Samuel Nadeau-Piuze ont de l'expérience derrière la cravate. Quelques recrues, dont Karym Kartsonis, Simon Losier et Vincent Campbell, pourraient voir du terrain dès leur première saison.

La ligne offensive des Carabins est sensiblement la même que l’an dernier, un point sécurisant pour Maciocia et Iadeluca avec un nouvel homme de confiance derrière le centre. Les Gustave Sylvestre, Rémi Giguère, Jean-Christophe Labrecque, Marc Glaude et Arnaud Gendron-Dumouchel tenteront de prolonger les succès du jeu au sol de l’équipe en plus de protéger leur quart-arrière. Glaude est le seul du groupe qui pourrait rater la rencontre inaugurale de samedi à Québec en raison d’une blessure.

Le porteur de ballon Sean Thomas Erlington tentera de reprendre là où il a laissé l’an dernier, lui qui avait gagné 110 verges à la Coupe Vanier, 170 en demi-finale canadienne et 199 à la Coupe Dunsmore.

Avec un nouveau pivot, il ne serait pas surprenant de voir les Bleus privilégier l'attaque terrestre en début de saison, situation contraire à 2015 où le jeu aérien était prédominant pour commencer le calendrier régulier.

Un front défensif redoutable

Junior Luke, Frédéric Chagnon et Alex Cromer-Émond : ce sont tous des noms qui pourraient être prononcés lors du repêchage de la LCF en mai 2017.

Ces trois joueurs feront encore partie d’un front défensif qui a causé bien des maux de tête en 2015. L’unité défensive montréalaise a été la meilleure au Canada pour arrêter la course en 2015 et la deuxième au chapitre des points accordés derrière l’Université Laval avec 13,6 points par match.

Junior Luke, Jonathan Boissonneault-Glaou, Émile Charron-Ligez et Mathieu DupuisLuke, un plaqueur défensif que les équipes de la LCF s’arracheront au repêchage, ancrera une ligne défensive qui compte sur le retour du rapide et puissant ailier défensif Jonathan Boissonneault-Glaou. Émile Charron-Ligez, qui peut autant évoluer comme ailier que plaqueur défensif, les plaqueurs défensifs Mathieu Dupuis et Karl Prévost ainsi que l’ailier défensif Maxime Dionne sont tous de retour.

Cromer-Émond et Chagnon, qui ont été affligés par des blessures en 2015, reprennent leur place chez les secondeurs. Ils auront un nouveau coéquipier dans leur trio puisque Jean-Christophe Touchette a mis fin à sa carrière de footballeur. Grégory Jean-Joseph ou la recrue Brian Harelimana obtiendra le départ face au Rouge et Or, samedi.

Harelimana, un ancien du Cégep Vanier, Jean-Philippe Lévesque du Cégep Lévis-Lauzon, joueur défensif par excellence en division 1 l’an dernier, ainsi que le produit des Nomades du Cégep Montmorency Samuel Rossi étaient trois secondeurs recrues très populaires dans le marché du recrutement. Ils verront assurément du temps sur les unités spéciales et sont de bonnes polices d’assurance en cas de blessure.

« On va trouver une façon de les garder tous heureux. Il ne faut pas oublier que l’an dernier nous avons perdu deux partants (durant la saison) et qu’on jouait avec des demis défensifs. C’est quelque chose qu’on voulait éviter à tout prix », a rappelé Maciocia, le coordonnateur défensif de la formation.

La tertiaire sera formée par des joueurs qui ont maintenant une année de service dans le corps. Le maraudeur François Hamel, qui est aussi le retourneur des dégagements, les demis de coin Zacary Alexis et Jordan Perrin ainsi que le demi défensif Jean-Sébastien Bélisle étaient tous des recrues en 2015.

Cette jeune unité tertiaire pourra-t-elle obtenir les mêmes succès que l’an dernier? Elle sera testée d’entrée de jeu alors que le Rouge et Or aligne un excellent et diversifié groupe de receveurs avec un quart de troisième année, Hugo Richard.

La tertiaire a bien failli avoir un peu plus de profondeur, mais le demi défensif Maïko Zepeda, qui s’est blessé en s’entraînant en vue du camp des Alouettes, ne pourra pas revenir au jeu cette saison.

Toutes les tâches à Ménard-Brière?

La situation du botteur de placement des Carabins a été problématique tout au long de la dernière saison.

Louis-Philippe Simoneau n’est pas de retour en 2016 si bien que Félix Ménard-Brière pourrait aussi s’acquitter des tentatives de bottés de précision en plus des dégagements et des bottés d'envoi.

Félix Ménard-BrièreTrès précis sur les dégagements, Ménard-Brière a travaillé en compagnie de Denis Boisclair, l’entraîneur des botteurs, sur l’aspect mental pour se démarquer sur les placements.

« Je pense que ce sera ma force. À ce niveau, nous sommes tous très bons et c’est ce qui fait la différence quand c’est le temps de faire des bottés », a expliqué l’étudiant en architecture du paysage.

Ménard-Brière, qui amorce sa quatrième campagne universitaire, aimerait s’occuper des trois tâches pour montrer tout son savoir-faire aux équipes professionnelles.

« Je suis confiant que je suis capable. En plus, je pourrais montrer aux équipes professionnelles que je pourrais être leur homme pour faire tous leurs bottés », a souhaité l’athlétique botteur qui a couru un sprint de 40 verges de 4,55 secondes au Défi Est-Ouest.

David Deschamps, qui a botté les placements à compter de la demi-finale canadienne, et la recrue Michael Arpin sont les autres rivaux de Ménard-Brière au camp.

CALENDRIER 2016

Samedi 3 septembre, 19 h, à Laval
Vendredi 9 septembre, 19 h, c. Bishop’s
Vendredi 16 septembre, 19 h, c. Concordia
Samedi 24 septembre, 13 h, à Acadia
Samedi 1er octobre, 14 h, à Sherbrooke
Samedi 15 octobre, 14 h, c. Laval
Dimanche 23 octobre, midi, c. Sherbrooke
Samedi 29 octobre, 14 h, à McGill

Fiche en 2015 : 6-2, 2e rang, défaite à la Coupe Vanier face à UBC