MONTRÉAL – Une ouverture locale, c’est toujours spécial. Un premier match à domicile contre l’équipe la mieux classée au pays, ce l’est encore plus.

Le Vert & Or (1-0) recevra ses partisans et le Rouge et Or de l’Université Laval (1-0) pour la première fois de la saison, samedi après-midi.

Chaque année, c’est un peu le même refrain : à quand une première victoire de l’Université de Sherbrooke face à ses rivaux de Québec? Il s’agira de la 21e confrontation entre les deux équipes depuis la création du programme de football de l’UdeS en 2003.

Les Lavallois ont remporté les 16 duels en saison régulière et les quatre en éliminatoires, dont deux à la Coupe Dunsmore.

David LessardDepuis leur première défaite de 92-0 face au Rouge et Or en 2003, le Vert & Or a fait bien du chemin. Plus que jamais, les Renards veulent prouver qu’ils appartiennent au même groupe que les ténors que sont les Carabins et le Rouge et Or, qui a repris le premier rang du classement national cette semaine.

« Si on veut aspirer aux grands honneurs et être traité comme une équipe d’élite, il n’y a personne qui va nous le donner. Il faut aller le chercher. Et ça se fait en allant chercher de grosse victoire comme le match de samedi », a indiqué l’entraîneur-chef du Vert & Or, David Lessard (photo), au cours d’un entretien téléphonique jeudi.

Par contre, le piège du Vert & Or serait de jouer d’une manière différente parce qu’il affronte l’équipe la plus titrée au Canada. Il ne faut pas que les émotions fassent oublier le rôle de chacun.

« Cette semaine, le mot d’ordre, c’est de se préparer comme toutes les semaines. C’est de se présenter et de jouer notre foot.

« C’est le bon vieux "do your job" de Bill Belichik. J’essaie de mettre en garde l’équipe sur l’effet de vouloir en faire trop », a illustré le loquace Lessard.

La bataille des lignes

Les deux formations se présenteront sur la pelouse naturelle du Stade de l’Université en ayant remporté leur première rencontre de la saison. Si le Rouge et Or a arraché un gain de 12-9 aux Carabins sur le dernier jeu du match, celui du Vert & Or a été à sens unique face aux Stingers, un jeu blanc de 37-0.

Le cliché bien connu dans le monde du football de la guerre des tranchées sera de nouveau un point central samedi. Les Sherbrookois ont probablement la meilleure ligne à l’attaque de leur histoire. Le test sera imposant face à la ligne défensive du Rouge et Or qui compte sur une recrue exceptionnelle en Mathieu Betts.

Après une première demie très timide face aux Carabins, la ligne défensive lavalloise a trouvé le moyen de se rendre à Gabriel Cousineau lors des deux derniers quarts du match.

« Il (Betts) n’a qu’un match derrière la cravate et on en entend déjà parler. Oui il faut faire un bon travail contre Mathieu, mais Edward Godin n’est pas mauvais non plus. Si tu mets trop de temps sur un, c’est l’autre qui te fait mal », a rappelé Lessard qui en est à sa quatrième année à la barre du Vert & Or.

La défense du Rouge et Or devra être sur le qui-vive puisque l’attaque pilotée par le coordonnateur Mathieu Pronovost utilise plusieurs armes. Pas moins de trois receveurs du Vert & Or ont gagné 70 verges ou plus face aux Stingers.

Il s’agit d’une situation bien différente de l’an dernier alors que Sébastien Blanchard était la cible la plus visée du quart Jérémi Roch. Blanchard avait capté 59 des 173 passes complétées de l’UdeS, soit près de 35 %.

Le porteur de ballon de deuxième année Félix Marquis-Chevrier a aussi la chance de s’exprimer en attaque cette saison ce qui rend l’unité offensive sherbrookoise de moins en moins prévisible.

« Autant la performance de la ligne défensive est cruciale face à cette grosse ligne offensive (de Laval), mais la performance de notre ligne offensive est le point clé pour notre attaque. Si on est capable de donner du temps dans la pochette à Jérémi, j’aime nos chances.

« Si on est en mesure de varier nos cibles par la passe et utiliser la fameuse de feinte de course (play action), on devient difficile à arrêter. On veut que Laval se questionne à chaque jeu à savoir qui va avoir le ballon », a lancé le pilote du Vert & Or.

L’unité défensive du Vert & Or voudra réduire le temps et l’espace de manœuvre du quart du Rouge et Or, Hugo Richard, au minimum. Une tâche qui ne sera pas de tout repos contre une ligne offensive qui gagne la plupart du temps ses duels.

La tertiaire aura également tout un défi. La semaine dernière, Gaël Bernard-Perron a ramené une interception pour un touché. Samedi, les demis défensifs devront assurer une couverture plus serrée sur les receveurs du Rouge et Or.

Hugo Richard étant plus précis que les jeunes quarts des Stingers, il trouvera ses cibles si elles réussissent à distancer leurs couvreurs.