En Amérique du Nord, nous avons une tradition que, personnellement, j'adore. Il s'agit des séries éliminatoires. Il n'y a rien de mieux qu'un à deux mois de matchs où les esprits s'échauffent un peu et où les athlètes se donnent à fond. On a d'ailleurs tendance à affirmer que l'équipe championne des séries éliminatoires est la meilleure équipe de la ligue. Mais est-ce réellement le cas? J'argumenterais que les champions de la saison régulière sont probablement une meilleure équipe que les champions des élimatoires. Avant de débuter, je ne veux rien enlever aux champions des éliminatoires, équipes qui, habituellement, se doit d'être une des meilleures formations de la ligue, mais simplement mettre l'accent sur un aspect que l'on oublie souvent, soit la saison régulière.

Tout d'abord, je souhaite mentionner que la majorité des ligues dans le monde détermine leur champion par le biais de la saison régulière. Par exemple, les grandes de soccer en Europe déterminent toutes leur champion via la saison. Les compétitions dites de coupe (comme la FA Cup en Angleterre) ont beaucoup moins d'importance pour les clubs de soccer. On dit souvent que les séries éliminatoires sont un marathon, mais je serais plus porter à dire que les séries par rapport à la saison qui elle est un marathon. En éliminatoire, l'équipe championne joue environ entre 10% (baseball) et 25% de la quantité de match qu'elle joue au cours d'une saison (basketball, hockey, football).

Le baseball est probablement l'exemple le plus criant alors que les équipes se battent pendant 162 matchs pour en découdre sur une quinzaine de match. Le baseball étant un sport de séquence, une équipe connaissant une bonne séquence pourrait remporter la couronne bien qu'elle n'aie pas remporter la division. À tout le moins, le nombre d'équipes participantes aux éliminatoires est réduit ce qui nous laisse seulement la crème de la crème. Si on regarde la dernière saison, les Indians de Cleveland étaient les plus fort de la ligue Américaine et, pourtant, se sont fait surprendre par les Yankees de New York. Les Yankees n'étaient en rien une mauvaise équipe, mais je demeure convaincu que les Indians en était une meilleure.

Même chose au hockey, les Golden Knights n'étaient pas une mauvaise équipe, mais je ne pense pas qu'ils étaient plus fort que les Jets ou encore les Predators. Lorsque les Canadiens ont sorti les Capitals de Washington et les Penguins de Pittsburgh en 2009-2010, ils étaient loin d'avoir une meilleure équipe que ces deux clubs, mais pourtant, ils ont réussi à gagner. Il suffisait de quelques joueurs qui jouaient au dessus de leur tête et un peu de chance pour réussir cet accomplissement. D'ailleurs, si l'on regarde les champions par rapport aux champions de la Coupe Stanley, il faut remonter à 2012-2013 (Black Hawks de Chicago lors d'une demi-saison) pour voir une équipe remporter les deux trophées et 2007-2008 pour le voir au cours d'une saison complète (Red Wings de Detroit).

Remporter la saison régulière est un signe de constance et de profondeur. Sur une longue saison, il est assuré que plusieurs joueurs subiront des blessures et il est important de gérer la fatigue des athlètes. Il faut donc jongler avec ses effectifs afin de reposer ses joueurs au maximum tout en maximisant les victoires. Certaines équipes se retrouvent rapidement au dépourvu lorsqu'on leur enlève un joueur clé (premier gardien, quart-arrière, meilleur frappeur, milieu de terrain, premier attaquant, etc.) alors que d'autres ont la profondeur pour palier à ce genre d'absence pour une période prolongée, ce qui en fait une meilleure équipe. Être la meilleure équipe ne consiste pas seulement à battre quatre équipes quatre fois, mais à battre toutes les équipes de la ligue.

Malgré tout, je dois admettre que les calendriers Nord-Américains ne sont pas fait en conséquence de nommer un champion de la saison régulière. Pour ce faire, il faudrait un calendrier balancé où toutes les équipes jouent le même nombre de matchs contre chaque équipe de la ligue (comme il se fait en Europe au soccer). Il est certain qu'en jouant dans une division plus faible, cela avantage certaines équipes qui peuvent en profiter pour gonfler leur fiche. La NFL est le meilleur exemple de ce que j'explique alors que les équipes jouent 16 matchs dont 6 contre les équipes de leur division. Ils jouent contre seulement 13 des 31 autres équipes, cela signifie que les équipes n'affrontent pas 18 équipes.

Malgré tout, je demeure convaincu que la meilleure équipe au terme d'une saison n'est pas celle qui remporte les éliminatoires, mais celle qui remporte la saison régulière. Il n'en demeure pas moins que j'aime la formule des éliminatoires et cette formule permet de garder un intérêt tout au long de la saison, même après qu'une équipe soit tellement loin en avant que personne ne peut rattrapper le meneur. Ces situations arrivent parfois dans la Premier League ou en Formule 1 où avec encore quelques semaines à faire, le champion est déjà déterminé. Pour cette raison, je ne changerais pas la formule des éliminatoires, mais j'adorerais que l'on donne plus d'importance à la saison régulière et en particulier le champion de la saison régulière.