Les noms de sportifs russes soupçonnés d'avoir bénéficié d'un programme de dopage institutionnalisé mis en place par Moscou notamment à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, ont été transmis aux fédérations internationales olympiques par l'Agence mondiale antidopage, a annoncé jeudi l'AMA.

Au cours d'une réunion qui s'est tenue jeudi à Lausanne, l'AMA « a transmis aux représentants des fédérations de nouveaux renseignements, à savoir des noms d'athlètes et d'autres éléments issus de la base de données (LIMS) du laboratoire antidopage de Moscou, portant sur la période 2012-2015 », a précisé l'agence.

Cette transmission pourrait concerner les athlètes suscectibles de participer aux JO 2018 en Corée du sud qui débutent le 9 février 2018.

Des fédérations de sport d'hiver comme la Fédération internationale de biathlon (IBU) ou d'été comme la FIFA, la Fédération de tir à l'arc, la Fédération internationale d'aviron ou encore la Fédération internationale de boxe (AIBA) étaient représentées, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Il revient maintenant aux fédérations d'exploiter ces informations, a expliqué Gunter Younger, responsable du département Enquêtes de l'AMA, cité dans le communiqué et présent à la réunion. Nous pourrons conseiller et guider chaque fédération dans la gestion de chaque cas », a-t-il ajouté.

« Même si les éléments de la base de donnée LIMS ne suffisent pas à établir une violation du code antidopage, il s'agit de preuves très crédibles qui peuvent être complétées par d'autres preuves pour former des cas très solides », a-t-il ajouté.

Pour M. Younger, des « cas qui n'ont pas abouti jusque là pourraient être réouverts et de nouveaux dossiers pourraient être ouverts dont nous pensons qu'ils pourraient aboutir à des sanctions contre des sportifs ».

Cependant, devant la complexité des cas, « nous ne sommes pas sûr de disposer des moyens humains et financiers pour exploiter les éléments fournis par l'AMA », a expliqué à l'AFP un représentant d'une petite fédération olympique, sous couvert d'anonymat.

Le rapport McLaren, commandé par l'AMA, a mis au jour un système de dopage institutionnalisé en Russie. Sur la base de ce rapport, le Comité international olympique a suspendu la Russie des prochains Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, autorisant cependant des sportifs russes « propres » à y prendre part sous drapeau neutre.

La liste des sportifs russes « invités » à concourir aux JO de Pyeongchang sera établie par un panel présidé par l'ancienne ministre des Sports française Valérie Fourneyron et dans lequel siège également M. Younger.