TORONTO - Russell Martin aime toujours revenir à Montréal. Particulièrement lorsque c’est pour y jouer au baseball.

Le receveur québécois joindra l’utile à l’agréable le printemps prochain alors que les Blue Jays viendront clore leur calendrier préparatoire au Stade olympique dans le cadre d’une série de deux rencontres les opposant aux Pirates de Pittsburgh. Ces deux matchs seront disputés le vendredi 31 mars et le samedi 1er avril.

« C’est toujours le fun d’aller à Montréal pour ces parties. La ville est baseball quand on débarque au stade. Ça me fait toujours un petit quelque chose d’aller jouer à la maison. Les gars apprécient beaucoup cette expérience eux aussi, car le fait de jouer devant un stade rempli nous place dans l’atmosphère de la saison. En plus, je vais affronter plusieurs de mes anciens coéquipiers des Pirates », m’a expliqué Russell Martin croisé dans le vestiaire des Jays mercredi avant le match face aux Orioles.

Les Jays feront escale à Montréal pour une quatrième saison consécutive. Le printemps dernier, contre les Red Sox de Boston, les Jays on fait salle comble lors des deux matchs présentés au Stade. Les Reds de Cincinnati et les Mets de New York ont précédé les Red Sox dans le cadre de ces visites qui semblent vouloir se perpétuer au grand plaisir des fans de baseball de Montréal. Il faut dire qu’en attendant un éventuel retour des Expos, les visites annuelles des Jays maintiennent, voire attisent, la popularité du baseball à Montréal où  Russell Martin et les Jays sont presque aussi populaires au cours de la belle saison que les Alouettes et l’Impact.

Sans Bautista, Encarnacion et Gibbons?

S’il est clair que Russell Martin sera la figure de proue des Jays lors de leur séjour annuel au grand stade, le noyau de l’équipe pourrait être bien différent le printemps prochain.

Jose Bautista, Edwin Encarnacion et le Canadien Michael Saunders seront tous éligibles à leur pleine autonomie une fois la saison terminée.

Les chances qu’ils demeurent à Toronto sont minces si l’on tient compte des salaires qu’ils seront en mesure de toucher.

Bautista, qui aura 36 ans à la mi-octobre, touche 14 millions $ cette année. Il complète un contrat de cinq ans qui lui a rapporté 65 millions $. Ses demandes oscilleraient autour de 150 millions pour les cinq prochaines saisons.

Encarnacion complète un contrat de trois ans d’une valeur de 29 millions $. Un contrat qui en fait l’un des joueurs les plus rentables de la MLB. Avec ses 126 points produits cette année, il occupe le deuxième rang dans l’Américaine.

Selon plusieurs projections, dont celle du site spécialisé Spotrac.com, la valeur actuelle d’Edwin Encarnacion en comparaison à celles des autres vedettes du baseball majeur l’assurerait d’un salaire annuel moyen de 23,5 millions $ pour un contrat d’une durée de cinq ans.

Quant à Saunders, d’un salaire de 2,9 millions $ qu’il touche cette saison, les projections lui accordent un salaire annuel de 14,9 millions $ dès l’an prochain.

« Bautista et Encarnacion sont déjà partis. Et je doute fort que les Jays puissent garder Saunders », m’a suggéré un collègue bien au fait des coulisses de Blue Jays à qui j’ai demandé de me donner une idée des chances de voir les deux puissants cogneurs et le voltigeur canadien à Montréal le printemps prochain.

Russell Martin est moins tranchant. « On ne parle pas beaucoup de contrat dans le vestiaire. Ce sont des sujets que les gars gardent pour eux. Je suis convaincu que les gars aiment l’équipe. Qu’ils aiment la ville. Et ils sont comme nous tous concentrés sur la course aux séries. Je ne sais pas ce qui va arriver. Ils veulent rester, l’équipe doit vouloir les garder aussi. Mais en même temps, ils ont le droit de tester le marché des joueurs autonomes. Qui sait ce que les autres clubs décideront de leur offrir », a souligné le receveur des Jays.

Après une très belle saison régulière et des séries beaucoup moins fructueuses, le grand lanceur gaucher David Price, bien qu’il disait aimer les Jays et leurs partisans, n’a pu résister à l’offre « folle » des Red Sox de Boston qui lui ont accordé un contrat de sept ans d’une valeur de 217 millions $.

Outre ces trois joueurs dont l’avenir est plus qu’incertain à Toronto, celui du gérant John Gibbons l’est tout autant.

Gibbons est un gérant contesté que plusieurs considèrent comme un bien vilain stratège. Embauché par l’ancien directeur général Alex Anthopoulos, il n’est pas l’homme de la nouvelle direction.

Le consensus à Toronto est qu’il devra guider les Jays jusqu’en finale de championnat encore cette année pour espérer sauver son job.