La partie entre les Nets et les Raptors sera présentée sur les ondes de RDS2 et RDS.ca, mercredi à 19 h.

 

MONTRÉAL – Pascal Siakam n’est pas le plus bavard. Pas ce matin, en tout cas. Ses yeux exagérément retournés dans leur orbite le crient : le grand ailier des Raptors préférerait continuer à dribbler sur l’éphémère parquet aménagé sur la surface du Centre Bell lorsqu’on l’appelle sur les lignes de côté pour y faire un brin de jasette.

 

Ironiquement, il faudra que la conversation dévie loin du basketball pour que ces mêmes yeux s’illuminent quelques minutes plus tard. S’il savait que Didier Drogba avait déjà joué à Montréal? Mais bien sûr!

 

« Ah ouais! Une fois, il était venu jouer contre Toronto, mais je n’avais pas pu le voir. Son coach ne l’avait pas fait jouer, en fait. »

 

Natif de Douala, au Cameroun, Siakam ne rêvait pas de jouer dans la NBA quand il était gamin. Ses idoles étaient Drogba, Samuel Eto’o et Cristiano Ronaldo. C’est le soccer qui l’allumait. Ce n’est qu’à la fin de l’adolescence que le basket est véritablement venu le chercher.

 

Dans un récit partagé il y a deux ans sur The Players’ Tribune, Siakam avait expliqué que c’est lors de sa participation à un camp d’exploration de la NBA en Afrique du Sud, en 2012, qu’il a commencé à voir son avenir dans un autre type de ballon rond. Là-bas, il avait fait la rencontre de Serge Ibaka et Luol Deng, des Africains, comme lui, qui étaient devenus des stars en Amérique. Il n’avait jamais entendu parler d’eux, mais soudainement, il voulait suivre leurs traces. Il avait 18 ans.

 

« Je n’étais pas vraiment un des joueurs qui avaient impressionné à ce camp, mais c’est là pour moi que l’amour du basket s’est développé et a évolué », s’est-t-il remémoré lors d’une courte entrevue accordée à RDS.

 

La même année, Siakam a été admis dans une école secondaire du Texas et en 2013, il a été recruté par l’Université New Mexico State. En 2016, les Raptors l’ont choisi avec le 27e choix de la première ronde du repêchage de la NBA. Il se prépare aujourd’hui à amorcer sa troisième saison dans la NBA.

 

Question de boucler la boucle sur cette fulgurante progression, Siakam a accepté cet été l’invitation de la NBA de participer au camp « Basketball Without Borders », le même où il avait été découvert et inspiré six ans auparavant. Comme l’avait fait pour lui son compatriote Luc Mbah a Moute, qui bourlingue dans la NBA depuis maintenant une décennie, il a pu raconter son histoire à de jeunes athlètes en quête de mentors. L’expérience a été surréaliste.

 

« Dès qu’on m’a proposé l’idée, j’ai dit ‘oui’ sans hésiter. Tu vois, c’est où j’ai commencé! De pouvoir être là-bas et parler à ces jeunes qui étaient comme moi quand j’étais là, ça m’a fait vraiment plaisir. Je crois que pour eux, ça a été vraiment facile de connecter avec une personne qui sait vraiment ce qui se passe dans leur vie, qui a déjà été dans la même position qu’eux. »

 

En plus d’accompagner les jeunes sur le court, Siakam a participé aux efforts de la NBA afin de faire une différence dans les quartiers en périphérie de Johannesbourg.

 

« Nous avons rendu visite à des personnes qu’on ne connaissait pas et aidé à construire des maisons pour la communauté. C’était vraiment bien. Ça faisait plaisir de ne pas seulement jouer au basket, mais aussi d’aider les gens sur le terrain. »

 

De retour à Toronto, Siakam désire maintenant bâtir les solides bases qu’il a été en mesure d’établir depuis deux ans. Limité à une moyenne de 15,6 minutes par match en 55 parties à son année recrue, il a vu sa charge de travail augmenter légèrement la saison dernière. Il a été impliqué dans 81 matchs, passé une vingtaine de minutes par soir sur le parquet et vu ses chiffres suivre une courbe de progression proportionnelle.

 

« Cette année, je veux continuer à me développer, être meilleur que l’année passée dans tous les aspects de mon jeu. Dribbler, tirer et aussi passer le ballon. Je veux juste être un meilleur joueur, tout simplement. »

 

Siakam connaît un bon camp d’entraînement. Lors du premier match préparatoire des Raptors, à Vancouver, il a mis la main sur 13 rebonds. Il a flirté avec le doublé quelques jours plus tard en Utah et a marqué 19 points vendredi dernier contre une équipe de Melbourne.

 

Dans la Ville Reine, ils sont plusieurs à croire que le Camerounais de 6 pieds 9 pouces est sur le point d’éclore de façon spectaculaire.

 

« Oui, je crois qu’il l’est, répond le nouvel entraîneur des Raptors, Nick Nurse, lorsqu’on lui demande si Siakam est prêt à jouer un plus grand rôle au sein de l’équipe. Je veux simplement m’assurer qu’il comprenne qu’il doit contribuer des deux côtés du terrain. On lui donne un peu plus de liberté en offensive afin qu’il transporte le ballon et qu’il initie nos attaques, parce qu’il a le talent pour le faire. Il faut simplement s’assurer qu’en plus de développer cette facette de son jeu, il continue à travailler son jeu défensif. »

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