Alors qu’une majorité de yeux au Québec sont tournés, avec raison, vers les séries de la Coupe Stanley au hockey... les vrais savent qu’il s’agit en fait d’un des meilleurs moments de l’année pour être un fanatique de sport professionnel. Pourquoi? Parce que les séries de la NBA débutent aussi en parallèle à tout ça cette din de semaine aux quatre coins de l’Amérique du Nord. Les 14 clubs les plus faibles ont été relégués au second plan et il en reste 16 qui peuvent encore rêver et aspirer aux grands honneurs.

RDS aura le plaisir de vous offrir une panoplie de matchs éliminatoires encore cette saison, débutant avec le duel Hawks/Knicks ce dimanche soir (19h – RDS) dans la Mecque du sport : le Madison Square Garden. Ce sera la première fois en plus de huit ans que le vénérable MSG accueillera un match des séries et la foule sera gonflée à bloc. D’autant plus qu’environ 13 000 spectateurs auront le droit de s’y rendre pour encourager leurs favoris. Comme ça fait du bien de retrouver graduellement une vraie ambiance sportive dans nos écrans!

Je vous propose donc à l’instant un petit aperçu série par série, parsemé d’une prédiction pour le plaisir :

Association Est

(8) Washington c. (1) Philadelphie

Les grandes lignes : Les Wizards en ont étonnés plus d’un avec une fiche de 17-6 en 23 matchs pour terminer la saison et remonter au classement. Mais le parcours devrait se terminer ici. L’arrivée de Doc Rivers comme entraîneur-chef cette saison a solidifié un groupe qui se connait bien et qui est mieux construit qu’auparavant. Les Sixers sont affamés et bénéficient d’un parcours très réaliste pour accéder à la finale de l’Est pendant que le Heat, les Nets et les Bucks s’entretueront dans l’autre portion de tableau.

La vedette de la série : Joel Embiid – la majorité des clubs de la NBA sont à court de ressources quand vient le temps de ralentir le centre camerounais. Mais c’est encore plus vrai pour les Wizards. Alex Len se fera manger tout rond, alors que Robin Lopez sera plus coriace mais ultimement dépassé aussi.

Le facteur X : Bradley Beal – La seule petite chance de Washington réside dans le fait que Beal a la capacité de marquer près de 40 points par match dans cette série. Et même là, je verrais très bien Ben Simmons avoir le mandat de le contrer. Ce qui rendrait la vie dure au deuxième meilleur marqueur du circuit cette saison.

Ma prédiction : Sixers en 5

(7) Boston c. (2) Brooklyn

Les grandes lignes : Sur papier, on aurait pu avoir droit à une série phénoménale si tout le monde avait été en santé. Mais avec l’absence de Jaylen Brown à Boston, on doit jeter les papiers par la fenêtre malheureusement. Brown aurait été le candidat parfait pour embêter James Harden. Sans lui, les Celtics perdent un marqueur de 20 points et un joueur défensif d’élite. Kemba Walker joue mieux récemment et Jayson Tatum nous épate soir après soir. Mais à leurs côtés, il y a un manque évident de ressources pour tenter d’accoter la bande à Durant, Harden et Kyrie. Ce trio de feu n’a pas encore disputé 10 matchs ensemble, ce qui n’est pas idéal, mais les chiffres nous disent que leur potentiel offensif durant ces séries pourrait atteindre un niveau historique.

La vedette de la série : Kevin Durant – La santé semble au rendez-vous après 37 matchs d’absence cette saison. Personne du côté des Celtics n’a les prérequis pour le défendre. Sans oublier ses 139 matchs d’expérience en séries. Ses deux bagues. Et ses deux titres de joueur le plus utile en finale en 2017 et 2018.

Le facteur X : James Harden – il n’a été sur le terrain que pendant 51 minutes depuis le 5 avril dernier. De la rouille est à prévoir. Mais son style de jeu devrait lui permettre de redevenir productif très rapidement.

Ma prédiction : Nets en 6 (parce que je crois que Tatum sortira deux gros matchs)

(6) Miami c. (3) Milwaukee

Les grandes lignes : En l’absence de Brown à Boston, je vais y aller avec la série Heat/Bucks comme étant la plus palpitante du premier tour. La majorité des experts choisissent Milwaukee pour l’emporter et c’est très normal. Giannis est à son apogée. Ses acteurs de soutien (Middleton, Lopez) sont solides et disposent de beaucoup d’expérience. Et Jrue Holiday apportera beaucoup à une équipe toujours à court depuis quelques saisons. Mais le Heat n’est pas à sous-estimer. Oui, la saison 2019-20 était atypique. Mais non, leur place en grande finale n’était pas le fruit du hasard. Ils ont des joueurs des grandes occasions. Une bête défensive en Bam Adebayo. De l’expérience à chaque position. Et des francs-tireurs, un atout incontournable en séries. Méfiez-vous du loup qui dort. Ou quelque dicton du genre…..

La vedette de la série : Giannis – Il a tout à prouver durant ces éliminatoires. Son tir de l’extérieur s’améliore. Son moteur n’arrête jamais. Bonne chance à Bam pour le ralentir.

Le facteur X : Jimmy Butler – l’homme qui n’a peur de personne. Et qui adore lever son jeu d’un cran en séries tout en tentant les tirs difficiles dans les grandes occasions. Si le Heat veut causer la surprise, il devra atteindre son niveau optimal comme en 2020.

Ma prédiction : Bucks en 7

(5) Atlanta c. (4) New York

Les grandes lignes : Une série que bien peu d’experts aurait pu prédire dans les rangs 4 et 5 dans l’Est avant le début de la saison. Mettant en vedette deux clubs qui en seront à leurs baptêmes de feu en séries, du moins avec leurs noyaux actuels. Premières éliminatoires depuis 2017 pour les Hawks alors que Trae Young y fera ses grands débuts. L’attente fut encore plus longue pour les partisans des Knicks qui ont dû patienter depuis 2013. Je vous assure que la ligue n’est pas fâchée du surprenant retour en force du club qui domine le deuxième plus fort marché médiatique du continent. Beaucoup de crédit revient aux deux entraîneurs-chefs en place dans le cas présent. Nate McMillan a pris charge des Hawks le 1er mars dernier et la trajectoire de l’équipe a complètement basculée par la suite avec une fiche de 27-11 pour terminer la saison. Et que dire du travail accompli par Tom Thibodeau à Gotham. Les Knicks avaient remporté seulement 31% de leurs matchs depuis 2014 (147-329)……et voilà qu’ils en ont raflé 57% cette saison ! Comme quoi le coaching peut faire une sacrée différence dans cette ligue. On s’attend ici à une série physique où les Knicks voudront profiter de l’énergie de leur foule pour imposer leur défensive et ralentir le jeu. L’expérience de Derrick Rose sera aussi très utile.

La vedette de la série : Julius Randle – Soyons francs…..Randle est sorti de nulle part pour se classer parmi les dix joueurs les plus performants de la NBA cette saison. Polyvalent, robuste, constant, inlassable. Les Hawks auront de la misère à le ralentir selon moi.

Le facteur X : Trae Young – Young continue de s’améliorer et devient de plus en plus fiable comme meneur de jeu. Mais il devra aussi pondre deux ou trois matchs de 35-40 points dans cette série pour faire basculer le verdict vers son club.

Ma prédiction : Knicks en 7

Association Ouest

(8) Memphis c. (1) Utah

Les grandes lignes : La série la moins ‘sexy’ des huit à mon avis. Et pourtant, il y aura des histoires à suivre attentivement. La pression n’a pas été aussi forte à Salt Lake City en plus de vingt ans pour voir le Jazz se rendre en grande finale. Les tirs de longue distance ont été la marque de commerce du Jazz toute la saison. Pourront-ils maintenir la cadence ? Auront-ils d’autres solutions s’ils perdent leur compas dans l’œil pendant quelques rencontres ? Contre les Grizzlies, fort probablement. Mais par la suite, c’est à suivre…..

La vedette de la série : Donovan Mitchell – Gros bémol ici. Le garde vedette du Jazz fera son retour au jeu dimanche après 37 jours d’absence. Ce n’est pas une situation idéale que d’avoir à retrouver graduellement la forme pendant les séries. De plus, le canadien Dillon Brooks est solide défensivement et devrait avoir le mandat de le ralentir. Mais si tout se passe bien, Mitchell reprendra rapidement le dessus. Il a déjà 23 matchs de séries sous la cravate et a historiquement bien répondu aux situations de pression élevée.

Le facteur X : Ja Morant – Il ne m’a pas épaté lors du match de barrage contre les Spurs mercredi soir. Mais il s’est racheté de façon étincelante vendredi à Golden State avec 35 points et quelques gros paniers en fin de match. Son talent brut est égal à celui de Mitchell. Une série exceptionnelle de sa part à son baptême de feu éliminatoire pourrait potentiellement étirer ce duel plus longtemps que prévu.

Ma prédiction : Jazz en 5

(7) Lakers L.A. c. (2) Phoenix

Les grandes lignes : La majorité des experts prédisent ici une victoire des champions en titre contre un club/noyau qui n’a rien prouvé et une organisation qui n’a pas remporté de série d’après-saison depuis 2010. En quelque part, c’est bien normal. LeBron James et Anthony Davis sont enfin de retour ensemble sur le terrain après quelques mois d’écart et seront les deux joueurs les plus dominants de la quinzaine. Mais permettez-moi de douter qu’une victoire des Lakers est acquise d’avance. Les Suns n’ont pas remporté 51 matchs sur 72 par magie cette saison. Ils sont bien dirigés. DeAndre Ayton est solide à l’intérieur. Devin Booker peut marquer 40 points n’importe quand. Leurs réservistes sont compétents. Les vétérans comme Jae Crowder complètent parfaitement le travail de jeunes comme Mikal Bridges et Cameron Johnson. Et ils ont un certain Chris Paul pour piloter l’avion. Je dis ça, je dis rien…

La vedette de la série : LeBron James – LBJ a été scintillant en deuxième demie mercredi soir contre les Warriors. Il possède plus que jamais tous les outils dans son sac. Mais peut-on vraiment se permettre de le surtaxer lors des prochaines semaines, des prochains mois même ? Les Drummond, Harrell, Schroder, Caldwell-Pope, Horton-Tucker devront en donner davantage dans cette série. Les acteurs de soutien hollywoodiens avaient été parfaits dans la bulle à Orlando. Le King a beau nous paraître immortel, je vous assure qu’il aura besoin de ses fidèles sujets pour éliminer les Suns.

Le facteur X : Chris Paul – CP3 a 36 ans et 16 saisons professionnelles dans les jambes. Plus de 1000 matchs réguliers et plus de 100 matchs en séries. Et il n’a toujours pas atteint la grande finale. 2021 lui procure une de ses dernières opportunités, sinon la dernière. Il se donnera corps et âme pour venir à bout de monsieur James, un de ses meilleurs amis hors du terrain.

Ma prédiction : Suns en 7

(6) Portland vs (3) Denver

Les grandes lignes : Avec Jamal Murray en santé, j’aurais penché plus clairement pour les Nuggets dans cette série. Mais le garde canadien n’y sera pas et ça chance un peu la donne. Oui, la troupe de Mike Malone a admirablement compensé pour son absence en fin de saison régulière. Mais on aurait eu besoin de son dangereux « pick and roll » avec Jokic plus souvent qu’autrement en séries lors de fins de matchs serrées. La pression bascule donc sur les épaules de Michael Porter Jr et Aaron Gordon (deux joueurs qui n’ont pas accompli grand-chose en séries encore). Intéressant. Quant aux Blazers, Lillard, McCollum, Powell et Carmelo en ont vu d’autres en séries et pourront réussir les gros tirs requis. Mais c’est la défense de Portland qui m’inquiète. Ça pourrait causer leur perte, surtout dans l’altitude du Colorado où ils devront potentiellement se rendre à quatre reprises.

La vedette de la série : Nikola Jokic – désolé messieurs Embiid, Antetokounmpo et Curry, mais le joueur le plus utile de la saison 2020-21 est assurément le centre d’origine serbe. Il n’a pas raté un seul match sur 72 (!!!) tout en présentant des moyennes de 26 points, 11 rebonds et 8 aides. Rarement un pivot n’a autant contrôlé des matchs que lui. Et sa magie devra opérer pendant deux semaines pour se débarrasser d’un adversaire hautement embêtant.

Le facteur X : Jusuf Nurkic – le centre bosniaque connait bien Jokic et devra lui donner du fil à retordre tout au long de la série. Son talent brut est parmi les meilleurs de la ligue à la position. Ma suggestion? Qu’il soit le plus dominant et physique possible à l’attaque pour épuiser légèrement Jokic défensivement, et peut-être même le placer en problème de fautes.

Ma prédiction : Nuggets en 7

(5) Dallas c. (4) Clippers L.A.

Les grandes lignes : D’abord et avant tout, ce sont deux équipes qui se connaissent bien et ne s’aiment pas. Voir leur duel au premier tour des séries à Orlando en août dernier comme référence. Luka Doncic a tout fait pour étirer le suspens, incluant un tir magique de 3-points pour niveler la série 2 à 2. Au final, le prodige slovène a simplement manqué de support et les Clippers avaient triomphé en 6 matchs. Les chances sont fortes que le scénario se répète à nouveau. Luka est encore plus dominant qu’auparavant. Mais pourra-t-il se fier à Porzingis, Hardaway et cie ? Pas certain. Alors que Kawhi Leonard et Paul George semblent mieux équipés pour aller à la guerre.

La vedette de la série : Kawhi et Doncic – égalité parfaite ici. Leonard a tous les atouts pour briller en séries et tentera de rafler un titre avec une troisième formation différente. Et lui donnera-t-on ou non le mandat d’achaler Doncic défensivement ou non ? Fascinante question. En début de match, je ne suis pas certain. Mais en fin de rencontre, fort probablement. Ce sera du théâtre de haut calibre !

Le facteur X : Paul George – PG a beau avoir le talent d’un joueur digne du top 10 ou 15 dans la ligue, il n’a jamais épaté personne lors des vrais matchs de la ‘deuxième saison’. Celle qui compte vraiment. Il nous laisse souvent sur son appétit, comme ce fut le cas il y a un an quand les Clips s’étaient effondrés en deuxième ronde contre les Nuggets, bousillant une avance de 3-1 après 4 matchs. Ça laisse un goût amer disons. Il a participé aux séries à neuf reprises en carrière :  5 éliminations au premier tour, 2 au second tour et 2 fois en finale d’Association. Il est grand temps pour lui d’atteindre le niveau ultime

Ma prédiction : Clippers en 6