LAVAL, Qc – La prophétie de Mazlum Akdeniz ne s’est pas réalisée, mais cela ne l’a pas empêché de dominer pratiquement tous les rounds de son combat contre Sébastien Bouchard, samedi soir à la Place Bell, en demi-finale du gala de Groupe Yvon Michel mettant en vedette Kim Clavel.

Le Longueuillois, qui avait prédit une victoire en moins de quatre rounds face à son adversaire originaire de Baie-Saint-Paul, s’est malgré tout offert une victoire par décision unanime des juges (98-90, 98-90 et 97-91) après dix rounds pendant lesquels les coups bas et de tête ont été légion.

Tout au long du combat, Akdeniz (19-0) a joué avec les nerfs de Bouchard (20-3-1) en s’attaquant continuellement à son corps et en frappant à plus d’une reprise en bas de la ceinture. Akdeniz a même perdu un point au quatrième round pour cette raison et Bouchard lui a renvoyé la pareille au neuvième assaut en lui assénant un solide coup de tête, entraînant aussi la perte d’un point.

Akdeniz, qui avait monté d’une catégorie pour ce duel disputé chez les poids mi-moyens, s’est rapidement démarqué grâce à la vitesse exceptionnelle de ses mains. Bouchard a tenté tant bien que mal de le ralentir, mais n’y est jamais parvenu, puisque son rival était également très mobile.

« Ç’a été un bon combat, mais j’étais paré à toute éventualité. Mon camp d’entraînement a été difficile, a expliqué Akdeniz après sa victoire. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit une bagarre de ruelle, car le but n’est pas de se faire faire mal. Je souhaite vraiment le meilleur à Bouchard. »

« J’aurais aimé ça boxer avec un boxeur, mais j’ai boxé avec une tête toute la soirée, a déploré Bouchard à sa sortie du ring. Toute la soirée, j’ai eu sa tête dans mon visage. Et toutes les fois que je voulais aller au corps, je recevais des coups de tête. J’en ai vraiment reçu toute la soirée.

« Cela dit, j’aurais aimé ça être capable de mieux montrer ce que nous avions préparé contre lui, mais je n’ai pas trouvé la solution à sa tête qui était en avant. C’est certain [que cette défaite] est un grand pas de recul. Je n’ai pas l’intention de tirer ma révérence, mais la défaite fait très mal. »

La victoire d’Akdeniz lui a permis de s’emparer du titre international des mi-moyens du WBC, ce qui devrait lui permettre de se hisser dans le top-15 du classement de l’organisation. Il espère ainsi obtenir un combat significatif dans un avenir rapproché, mais sait qu’il devra être patient.

Quant à Bouchard, il ne refuserait certainement pas la possibilité de prendre sa revanche. « La réalité, c’est qu’il ne m’a pas ébranlé une fois pendant le combat, a-t-il conclu. Il a juste été plus agile, plus habile. Mais ce n’est pas du tout un boxeur redoutable. Il ne m’a jamais fait mal. »

 Des débuts à 140 livres en demi-teinte pour Houle

Les débuts de Marie-Pier Houle (9-1-1) chez les super-légères n’ont pas évidents, mais elle est néanmoins parvenue à arracher une victoire par décision majoritaire (77-75, 77-75 et 76-76) face à Cindy Reyes Espinoza (4-2). Houle, qui a changé de catégorie de la foulée de sa défaite contre Sandy Ryan dans un combat pour le titre des mi-moyennes de la WBO en avril dernier, a commencé le duel sur les chapeaux de roue en parvenant à atteindre solidement son adversaire.

Mais la Mexicaine, qui effectuait un retour à la compétition après un an d’absence, a réussi à renverser la vapeur grâce aux nombreux coups au corps qu’elle donnait à la Québécoise. Houle est cependant parvenue à s’ajuster et en faire juste assez pour s’adjuger les rounds plus serrés.

« Je savais que ç’allait être un combat serré, que j’allais être impliquée dans une bataille, a-t-elle avoué après sa victoire. C’est une fille qui avait été championne dans les rangs amateurs au Mexique et qui met beaucoup de pression. C’est une première étape de franchie à 140 livres. »

À son deuxième combat prévu pour huit rounds en l’espace d’un mois, Caroline Veyre (6-0) s’est facilement imposée en prenant la mesure de Jessica Bellusci (4-1) par décision unanime (80-72, 79-73 et 79-73). Fidèle à son habitude, celle qui a représenté le Canada aux Jeux olympiques de Tokyo a dominé la majorité des échanges en raison de la vitesse supérieure de ses mains. Son adversaire italienne a tenté une ultime poussée pendant les deux derniers rounds, mais en vain. À noter que Veyre est depuis peu classée septième aspirante au titre des super-plumes du WBC.

En ouverture, Derek Pomerleau (6-0, 4 K.-O.) a servi une raclée à Michael Chludil (3-2-2) avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 1:03 du 3e round. Le poids moyen québécois a achevé son rival tchèque grâce à une puissante gauche qui n’a pas laissé d’autre choix à l’arbitre Yvon Goulet que de mettre immédiatement un terme aux hostilités. Chludil avait également précédemment visité le tapis au 2e round en plus d’avoir l’œil droit particulièrement amoché. Pomerleau, qui en était à une première sortie depuis mars, est ainsi resté en six combats depuis le début de sa carrière.