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Simon Kean annonce sa retraite

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Le boxeur québécois Simon Kean a annoncé sa retraite à l'âge de 35 ans, mardi.

Le poids lourd accroche ses gants après une carrière amateur de 70 combats, marquée notamment par une participation aux Jeux olympiques de Londres, 25 combats professionnels, dont 23 victoires et 22 avant la limite.

Kean (23-2, 22 K.-O.) a livré son dernier combat le 28 octobre, s'inclinant par K.-O. au 3e round face à Joseph Parker à Riyad en Arabie saoudite.

« Ce soir-là, je savais que je venais de disputer mon dernier combat », a confié Kean dans une lettre publiée mardi sur le site de Radio-Canada.

« Cette défaite venait de fermer la porte à d'autres duels lucratifs d'envergure internationale. Il faut savoir s'arrêter au bon moment. Je quitte l'arène avec une satisfaisante fiche de 23 victoires et seulement 2 défaites. »

Au cours de sa carrière chez les amateurs, Kean a notamment pu représenter le Canada aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Après avoir battu le Français Tony Yoka, le Québécois s'est incliné devant le géant kazakh Ivan Dychko, mettant ainsi un terme à son parcours olympique.

« C'est ce dont je suis le plus fier de ma carrière, mais si c'était à refaire, je n'irais pas, lance-t-il d'un trait. Je passerais chez les professionnels à 20 ans au lieu de 26. C'est clair que c'est très prestigieux, mais les deux gars que j'ai affrontés aux Jeux, je ne suis même pas passé proche d'affronter des boxeurs de ce calibre chez les pros, sauf Parker. »

« La boxe professionnelle et la boxe amateure, ce sont deux sports différents. Je boxais pour la fédération nationale sans aucun appui financier, je devais travailler. La fédération pense à elle, à son avenir, avant de penser à ses boxeurs. (...) En passant chez les pros à 20 ans, j'aurais gagné six ans dans ma vie professionnelle. J'aurais eu mes réponses six ans plus tôt. »

Celui qu'on surnomme « Le Grizzly » a ensuite fait le saut chez les professionnels en 2015, et il a signé 15 victoires consécutives par K.-O. avant d'encaisser un premier revers face au cogneur Dillon Carmen. Le Trifluvien l'a cependant surpris au troisième round du combat revanche, s'adjugeant alors une victoire sans appel.  

Le colosse a combattu au fil de sa carrière pour certains titres, dont l'IBO Inter-Continental, NABF des poids lourds, ainsi que les ceintures WBC Francophone, Silver, et International.

Un retour un jour?

Kean affirme par ailleurs dans sa lettre qu'il suivra avec attention les carrières de ses confrères poids lourds Arslanbek Makhmudov et Alexis Barrière, deux boxeurs qu'il « aurai[t] aimé pouvoir affronter », laissant la porte ouverte à un éventuel retour sur le ring.

« Si j'ai à revenir à la compétition un jour, ce sera pour affronter l'un d'entre eux dans un excellent combat à saveur locale. Je souhaite leur montrer qui est le roi de la montagne. »

À temps plein, il se consacrera à ses nouveaux projets en Mauricie. Il est associé dans une compagnie qui se spécialise dans la pose de panneaux de gypse et il compte lancer au printemps sa compagnie Toitures Simon Kean.

À la boxe pour changer de vie

Avec le recul, Kean voit bien tout ce que la boxe lui a apporté.

« La boxe m'a changé en tant que personne. Je n'ai pas commencé la boxe parce que c'était un bon complément pour ma condition physique, mais bien parce que j'étais un petit voyou et que j'aimais me battre », a-t-il reconnu. 

« À un moment donné dans ma vie, j'ai eu des problèmes (il a été incarcéré pendant quelques mois) et j'ai dû me demander si je continuais dans cette voie ou si j'essayais de faire une carrière avec la boxe. Je ne le voyais pas, mais les gens autour de moi disaient que j'avais du potentiel, que j'étais athlétique. Ça m'a transformé comme athlète et comme personne », a-t-il soutenu. 

Kean n'a pas de regret en tirant un trait sur sa carrière, sauf peut-être de ne pas avoir ajouté un gérant à son entourage.

«Un gérant qui veille sur toi, qui est capable de te dire si ton entraîneur ou ton thérapeute n'est pas bon, qui a du recul », explique-t-il.

Un gérant qui lui aurait peut-être dit qu'il n'était plus le favori de son écurie chez les poids lourds? S'il assure avoir été bien traité tout au long de son association avec Eye of the Tiger Management, il est amer que le groupe de Camille Estephan ait déroulé le tapis rouge pour Arslanbek Makhmudov à son arrivée.

« Si un jour je reprends du service, ce sera pour lui casser la gueule! », lance-t-il, terminant sa dernière entrevue avec La Presse Canadienne comme toutes celles qu'il a accordées à l'agence nationale au cours de sa carrière: sans se défiler et sans filtre.