MONTRÉAL – « Arslanbek [Makhmudov] a lancé tout un message. Moi, je veux offrir 20 millions de dollars à [Deontay] Wilder pour qu’il vienne à Montréal. À vrai dire, le gagnant du combat entre Wilder et [Tyson] Fury a 20 millions à venir chercher à Montréal. Je vais faire une offre. »

 

Le promoteur Camille Estephan semble avoir les rêves les plus fous lorsqu’il est question de son poids lourd d’origine russe. Le propriétaire d’Eye of the Tiger Management cachait très mal son enthousiasme après la victoire de Makhmudov sur l’ancien champion du monde Samuel Peter.

 

Makhmudov s’est débarrassé de Peter en moins de trois minutes, samedi soir au Centre Bell, exploit qu’aucun autre grand nom de la boxe – comme les frères Vitali et Wladimir Klitschko – n’avait réussi avant lui pour signer sa 10e victoire en autant de sorties chez les professionnels. Il s’agissait également de son 7e gain enregistré dès le 1er round depuis le début de sa carrière.

 

Son entraîneur Marc Ramsay a cependant atténué les propos d’Estephan en indiquant que pour la prochaine année, il souhaite « d’autres gros noms comme Peter. D’autres vétérans, d’autres gars qui veulent dire quelque chose sur la scène internationale et que les gens fassent “wow”! »

 

À l’image de ses autres combats qui se sont terminés précipitamment, l’entraîneur aurait aimé que l’action se prolonge, mais en même temps, il comprend parfaitement comment l’ex-titulaire du WBC a pu se sentir lorsqu’il s’est fait envoyer une première fois au plancher par Makhmudov.

 

« Il s’est vraiment fait frapper solide et je me disais qu’il allait sûrement se relever, mais il s’est probablement dit qu’il n’était pas question qu’il embarque là-dedans. En même temps, c’est très facile pour moi de critiquer, a mentionné Ramsay. Et ce n’est pas la première fois que ça arrive.

 

« Il y a des gens qui arrivent ici avec les meilleures intentions, mais la balloune se dégonfle très vite. Ce n’est vraiment pas évident de se faire frapper comme ça, car Arslanbek, ce n’est pas de la frime. En même temps, tu te dis qu’un vétéran comme Peter ne sera pas affecté par tout ça. »

 

Ramsay ne désespère pas de trouver un adversaire qui donnera une opposition digne de ce nom à Makhmudov, mais Estephan devra allonger les dollars. « Ç’a vraiment coûté une beurrée faire venir [Peter] ce soir. On n’avait pas le choix, mais à la fin, le gain est intéressant », a-t-il conclu.

 

Wilder et Fury croiseront le fer le 22 février dans l’un des combats les plus attendus de 2020. Les deux boxeurs avaient fait match nul partagé le 1er décembre 2018, le Britannique se remettant notamment de deux chutes au tapis, dont une particulièrement brutale au 12e et dernier round.

 

À noter que Wilder aurait déjà refusé 40 millions de dollars pour se mesurer à Anthony Joshua. L’Américain jugeait alors qu’il méritait au moins 100 millions pour un choc de cette magnitude.

 

Un combat prudent, mais efficace pour Kean

 

Sans l’emporter de façon aussi spectaculaire, Simon Kean n’a pas démérité en arrêtant Siarhei Liakhovich au 10e round, après avoir tenu l’ancien champion de la WBO à distance pendant tout le combat avec son jab. Il est maintenant champion international d’argent des lourds du WBC.

 

« C’était la première fois que je me rendais au dixième depuis le début de ma carrière, donc ça n’a pas été facile, a avoué Kean après sa victoire, sa troisième de suite depuis sa défaite contre Dillon Carman. Au final, je suis content, même si j’ai été prudent. J’étais un petit peu craintif.

 

ContentId(3.1351705):Boxe : Simon Kean l'emporte par K.-O. au dernier round
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« Je pensais que ça serait un petit peu plus facile et en même temps, je ne me faisais peut-être pas assez confiance. Quand j’ai réalisé que j’avais assez d’énergie au dernier round, j’ai décidé de l’arrêter. L’important, c’était de gagner et je n’ai pas reçu trop de coups. Je suis satisfait. »

 

« Je suis très content de la prestation de Simon, parce qu’il a suivi le plan de match. Il ne s’est pas laissé emporter et il n’a pas pris les risques qu’il prenait d’habitude. On l’a vu boxer, s’est réjoui Estephan. Liakhovich n’est peut-être plus dans son prime, mais ça reste un bon boxeur.

 

« La seule chose que je n’ai pas aimée c’est que Liakhovich était confortable. Simon n’a pas eu la chance de le travailler et de le fatiguer parce qu’il ne fallait pas qu’il se fasse toucher par son crochet de gauche. C’était une lame à double tranchant, mais Simon a pris la bonne décision. »

 

À moins d’une blessure grave, Kean devrait être de retour dans le ring en février en finale d’un gala dont les détails devraient être annoncés au cours des prochaines semaines. La date du 21 a été évoquée, mais il est déjà acquis que l’événement en question ne sera pas tenu à Shawinigan.