MONTRÉAL - Tout comme Lucian Bute, Sébastien Gauthier effectuera un retour dans le ring après un hiatus de 14 mois, samedi soir au Centre Bell. Mais contrairement à Bute, ce n’est pas une blessure qui l’a contraint à l’inactivité. Reste que la pause a été plutôt salutaire.

Boxe : les combats de sous-carte

Gauthier a livré de furieuses batailles à Steve Molitor et Rodrigo Guerrero lors de deux de ses trois derniers combats. Deux défaites qui ont considérablement amenuisé son rêve de se battre en combat de championnat du monde. Mais à 31 ans, le Jérômien ne désespère toujours pas.

« C’est évident que j’aimerais ça avoir ma chance un jour, parce que tout le monde semble l’avoir eue au Québec », a confié Gauthier, jeudi après-midi, en marge de la conférence de presse faisant la promotion de la sous-carte du gala qui mettra en vedette Pascal et Bute.

« Mais je vieillis et je ne veux pas disputer une dizaine de combats pour affronter des gars pas trop forts et obtenir un combat de championnat. J’ai affronté des adversaires de très haut niveau et je suis convaincu que les amateurs me donnent beaucoup de crédibilité pour ça. »

« Chose certaine, j’espère que mon promoteur va travailler fort pour m’obtenir ce combat de championnat dans la prochaine année. Sauf que pour l’instant, j’y vais un combat à la fois. »

Question de reprendre confiance d’ici là, Gauthier se mesurera à Javier Franco, un Mexicain de 23 ans qui compte déjà 35 duels au compteur malgré son jeune âge. Et contrairement à son habitude, le Québécois n’a pas l’intention d’échanger coup pour coup avec son adversaire.

« J’ai profité des derniers mois pour travailler sur plusieurs aspects de ma technique », a expliqué Gauthier. « Mes derniers combats ont été durs physiquement. Je ne veux pas gâcher trois mois de préparation en livrant une guerre d’usure. »

Ce changement d’attitude est vraisemblablement lié à la carrière d’entraîneur que Gauthier mène parallèlement à celle de boxeur professionnel. Mais le véritable dada du médaillé de bronze aux Jeux du Commonwealth en 2002, c’est la communication.

« Les médias m’attirent énormément, j’ai beaucoup de plaisir à faire ça », a précisé Gauthier. « J’aimerais commenter les galas de boxe. Je trouve cela facile, c’est vraiment naturel chez moi. »

« Mais je ne me mets pas de pression, j’aime également beaucoup entraîner. Je m’implique beaucoup au niveau amateur et dans le développement de la relève. Je suis polyvalent. »

Depuis le début de sa carrière professionnelle en juillet 2005, Gauthier a vu l’industrie de la boxe québécoise prendre un tournant. Et il souhaite y prendre part le temps que cela dure.

« L’accent était mis sur le spectacle avec les prestations musicales », s’est rappelé Gauthier. « Aujourd’hui, les gens viennent uniquement voir les boxeurs. Ce sont eux l’événement. »