La question antidopage s’est invitée de plein fouet, à un peu moins de trois semaines du combat de championnat des poids mi-lourds entre Jean Pascal et Sergey Kovalev.

Incapables de s’entendre sur le protocole à respecter, les deux boxeurs s’en remettront ainsi aux tests de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec avant leur affrontement prévu le 14 mars au Centre Bell. Ces tests sont cependant jugés totalement inefficaces par plusieurs spécialistes, étant donné qu’ils sont effectués que le jour même du duel.

À l’origine, Pascal avait accepté de défrayer ses tests ainsi que ceux de Kovalev, mais ce dernier exigeait qu’ils soient réalisés sous la supervision de la Voluntary Anti-Doping Agency (VADA). Le Québécois préconise plutôt un protocole de l’Agence mondiale antidopage (AMA), le même qui avait été utilisé avant, pendant et après son mégacombat contre Lucian Bute en janvier 2014.

« Je veux faire ces tests afin de prouver que je suis un combattant propre et que Kovalev est également un combattant propre. La chose la plus importante est que nous prouvons que nous pratiquons un sport propre, a lancé Pascal en conférence téléphonique mardi midi.

« Ce différend avec le camp Kovalev me désappointe énormément… Quand tu n’as rien à cacher, tu passes les tests. Pourquoi demander une agence spécifique? Personnellement, je me fous de l’agence, mais pourquoi pas Kovalev? J’espère seulement que Kovalev est propre. »

« Il l’est, a répondu sèchement la promotrice du champion unifié WBA, IBF et WBO des poids mi-lourds, Kathy Duva. Il veut subir les tests de la VADA, parce que c’est la seule agence qui a déjà (contrôlé des boxeurs positifs). Pour une raison qui m’échappe, le clan Pascal ne veut pas. »

« La VADA ne teste que des boxeurs et n’est recommandée que par certaines personnes qui gravitent dans le monde de la boxe. La VADA n’a aucune crédibilité, a immédiatement répliqué Pascal. Je veux faire affaire avec une agence qui est capable de tester n’importe quel athlète. »

Plusieurs boxeurs de renom ont subi les tests de la VADA au cours des dernières années, dont Saul « Canelo » Alvarez, Nonito Donaire et Manny Pacquiao. À noter que Pacquiao a accepté le protocole de Floyd Mayweather fils - inspiré de l’AMA - pour leur mégachoc du 2 mai prochain.

La VADA dévoile publiquement les résultats sur son site Internet, ce qui témoigne de sa transparence selon ses plus farouches partisans. La gestion des résultats des tests inspirés de l’AMA préconisés par Pascal est ainsi hautement décriée, car absolument rien n’oblige les promoteurs à révéler les résultats des tests si ces derniers s’avéraient positifs.

Pascal avait soulevé l’absence de protocole antidopage en vue de son combat contre Kovalev pour la première fois en janvier, bien après avoir signé le contrat officialisant l’affrontement. À ce moment, une source bien au fait de la situation avait expliqué que le Québécois n’avait eu d’autre choix que de faire cette concession, car il tenait absolument à affronter Kovalev.

Par ailleurs, le promoteur Jean Bédard a indiqué que la vente de billets se porte bien et s’attend à ce que 12 000 spectateurs assistent au combat le 14 mars au Centre Bell. Il croit même pouvoir atteindre les 15 000 spectateurs si les ventes suivent l’embellie de la dernière semaine.