MONTRÉAL – L’état de santé de Jeanette Zacarias Zapata s’est grandement amélioré au cours des dernières heures, si bien que la Mexicaine repose désormais dans un état critique, mais stable à l’hôpital, a annoncé le promoteur Yvon Michel dimanche en conférence de presse.

Zacarias Zapata avait été admise aux soins intensifs de l’hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal après avoir été victime d’un knock-out à la fin du quatrième round de son combat contre Marie-Pier Houle en sous-carte d’un gala de Groupe Yvon Michel présenté samedi soir au Stade IGA.

Si les premiers pronostics étaient loin d’être encourageants, de nouveaux examens pratiqués en matinée et en début d’après-midi ont montré des signes prometteurs. Zacarias Zapata a d’ailleurs été plongée dans un coma artificiel afin de lui donner toutes les chances de récupérer.

« Quand elle est rentrée à l’hôpital, elle était dans un état critique et instable. Les médecins étaient très inquiets et se demandaient si elle allait passer la nuit, a révélé Michel. Mais il y a eu beaucoup d’amélioration depuis. Les deux à cinq prochains jours seront critiques pour la suite. »

Michel a ajouté que Zacarias Zapata n’aura pas à être opéré comme Adonis Stevenson l’avait été en décembre 2018 « pour libérer la pression dans son cerveau ». Dans le cas de la Mexicaine, « le problème s’est résorbé de lui-même ». Une merveilleuse nouvelle dans les circonstances.

Extrêmement digne malgré la tristesse qui l’habitait, son conjoint et entraîneur Jovanni Martinez a avoué qu’il était toujours nerveux de voir sa conjointe monter dans le ring et se battre, parce qu’il y a toujours un risque à le faire, mais que ce dernier était la plupart du temps bien calculé.

« Jusqu’au quatrième round, le combat se déroulait très bien et c’était pas mal égal, a déclaré Martinez par le truchement d’une interprète. Ce n’est juste qu’après le combat que j’ai réalisé toute l’ampleur de la situation. J’étais surtout extrêmement frustré de ne pas avoir été à sa place.

« Je crois en Dieu et je pense que tout va s’arranger si nous avons la foi. Le plan était de venir ici au Canada et de revenir au Mexique ensemble. J’espère juste que c’est ce qui va se dérouler. »

Un incident qui rappelle celui de Stevenson

C’est la deuxième fois en près de trois ans qu’un incident de la sorte survient sur le territoire québécois, après celui de Stevenson le 1er décembre 2018 à Québec. L’ancien champion des mi-lourds du WBC avait été déclaré cliniquement mort deux fois avant de finalement s’en sortir.

Mais contrairement à Stevenson, qui était alors champion du monde et qui surfait sur une série de 17 combats sans défaite, l’incident impliquant Zacarias Zapata aurait-il pu être évité? La boxeuse âgée de seulement 18 ans revenait d’un revers par knock-out en mai, dans ce qui constituait alors sa première sortie depuis novembre 2018. Était-elle prête pour ce duel-là?

« Quand on organise un combat, on s’assure qu’il soit équilibré – il l’était –, si le nom du boxeur ou de la boxeuse est sur une quelconque liste de suspensions – il ne l’était pas – et si l’athlète a passé des examens neurologiques adéquats – ce qui était bel et bien le cas –, a détaillé Michel.

« Aucun boxeur ne peut obtenir un permis du pays d’où il provient s’il n’a pas subi un examen adéquat. Qui plus est, la Régie [des alcools, des courses et des jeux] exige un deuxième examen pour obtenir le droit de boxer ici. Et je le répète, c’était un combat très, très équilibré jusque-là.

« Le WBC et l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) font régulièrement des études sur les examens requis et d’autres potentiels pour les boxeurs et je peux vous dire aujourd’hui que je serai toujours en faveur de n’importe quel examen qui sera jugé nécessaire pour les boxeurs. »

Houle a quant à elle réagi dimanche midi pour la première fois sur les médias sociaux depuis l’annonce de l’état de santé de son adversaire en écrivant sur Facebook que : « les événements d’hier me bouleversent très profondément. La boxe comporte son lot de risques et de dangers. C’est notre métier, notre passion. Jamais, au grand jamais, l’intention de blesser gravement un adversaire ne fait partie de mes plans. Mes plus sincères pensées vont à mon adversaire Jeanette Zacarias Zapata, ainsi qu’à sa famille. Je souhaite de tout mon cœur qu’elle se rétablisse. ». Les deux dernières phrases ont également été écrites en espagnol.

Michel a finalement indiqué que son organisation assumera toutes les dépenses de Martinez pendant son séjour au Québec et qu’il fera part rapidement de tout nouveau développement.

Scène inquiétante, l'adversaire de Marie-Pier Houle en détresse respiratoire