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MONTRÉAL – Le conte de fées de Francis Lafrenière qui avait commencé après sa victoire sur Renan St-Juste en sous-carte du deuxième combat entre Jean Pascal et Sergey Kovalev en janvier 2016 au Centre Bell a abruptement pris fin un tout petit peu plus de deux ans plus tard.

Le boxeur de Coteau-du-Lac n’a pas été en mesure de défendre sa ceinture des poids moyens de la NABO en s’inclinant par décision majoritaire des juges, jeudi soir, en finale d’un gala de la série Chrono Aviation de Groupe Yvon Michel (GYM) tenu au Cabaret du Casino de Montréal.

« Je ne comprends pas ce qui s'est passé avec le pointage »

Deux juges ont remis des cartes de 97-93 et 96-94 en faveur de son rival albertain d’origine nigériane Albert Onolunose, tandis que l’autre a vu un verdict nul de 95-95. Le favori de la foule a ainsi subi un premier revers en quatorze sorties, séquence qui remontait à novembre 2013.

« Je ne sais pas quoi dire... je m’étais pourtant bien préparé, a regretté un Lafrenière (16-6-2) rongé par la déception. Je suis un exemple de détermination et de persévérance. Je vais discuter de la suite des choses avec mon équipe, mais j’aimerais revenir le plus rapidement possible. »

Dans une énième guerre de tranchées qui a forgé sa réputation, le Québécois n’a jamais semblé véritablement en mesure de prendre son rythme, Onolunose (22-1-1) réussissant d’abord à le tenir à distance en laissant aller ses mains, puis en accrochant continuellement pour l’empêcher de construire quelconque attaque. Cela dit, le champion pensait en avoir fait assez pour gagner.

« Nous pensions que c’était nous autres... comment veux-tu être fatigué avec un gars qui ne veut pas se battre et qui accroche tout le temps? Je pense que j’ai donné de bons coups, a analysé Lafrenière. Il faut croire que les juges n’ont pas compté les coups donnés à l’intérieur.

« Ça m’a fait un peu penser au combat contre Uriel Gonzalez. Mais au moins, Gonzalez lançait des coups. Ce soir, ça faisait boom-boom sur mes gants et je me faisais ensuite accrocher. Je ne comprends pas. J’ai été surpris comme lors du combat entre Yves Ulysse fils et Steve Claggett. »

« Nous avons essayé de parler à l’arbitre [Sparkle Lee] entre les rounds, mais elle n’a rien fait, a ajouté l’entraîneur de Lafrenière, Otis Grant. Nous aurions voulu qu’elle lui enlève un point. »

Lafrenière a cependant reconnu que les neuf mois d’inactivité qui ont suivi son dernier combat ont peut-être eu une influence sur le résultat et il ne s’est pas montré entiché à l’idée d’obtenir une revanche contre Onolunose dans un avenir rapproché. « S’il est pour m’accrocher comme ça, j’aimerais mieux affronter quelqu’un d’autre, a-t-il conclu. S’il m’avait outboxé au moins... »

Personne ne pourra jamais reprocher au sympathique athlète âgé de 29 ans de manquer de cœur et de courage, mais l’étau commençait de plus en plus à se resserrer au fur et à mesure que le niveau d’opposition augmentait. Les premiers signaux avaient été perçus pendant son choc face à Gonzalez qui lui avait permis de mettre la main sur le titre de la NABO et Onolunose, qui effectuait une troisième sortie à la suite d’une pause de plus de quatre ans, s’en est inspiré.

M’Billi sert une correction à Gurrola

Deux rounds suffisent à M'Bili

Disputant un premier combat en sol québécois depuis juin dernier, Christian M’Billi n’a pas déçu en passant un retentissant knock-out à Jesus Gurrola pour demeurer invaincu en huit combats.

M’Billi (8-0, 8 K.-O.) s’est imposé à 1:45 du deuxième round, après avoir terrassé Gurrola (24-13-3) d’un violent uppercut de la main gauche au corps. Le Mexicain avait également été envoyé au tapis un peu plus tôt dans le round à la suite d’une autre frappe du boxeur français au bide.

Jamais Gurrola n’avait été arrêté aussi rapidement depuis le début de sa carrière, lui qui s’était notamment incliné par arrêt de l’arbitre au cinquième round devant Jo Jo Dan en mars 2017. Il avait aussi été battu avant la limite par Thomas Dulorme et Antonio DeMarco dans le passé.

M’Billi a mis de la pression dès le début du combat et a obtenu le meilleur des échanges, même si plusieurs de ses coups ont raté la cible. Gurrola a ensuite essayé de lui rendre la pareille au début du deuxième round, mais le Français l’a rapidement neutralisé en attaquant le corps.​

Bredicean à la limite; Altidor et Osias expéditifs

Dario Bredicean (16-0) a continué lentement, mais sûrement son interminable ascension dans le monde de la boxe en battant Guillermo Romero (12-5) par décision unanime (60-53, 60-53 et 60-53). Romero, qui a effectué ses débuts dans les rangs professionnels en octobre 1996 et qui a déjà subi la défaite devant Gilberto Ramirez, a notamment perdu un point pour un coup bas.

Pour un deuxième combat de suite, Louisbert Altidor (7-2, 3 K.-O.) ne s’est pas éternisé dans l’arène en prenant la mesure de Genaro « Tico » Ortiz (8-3-1) par arrêt de l’arbitre à 1:41 du quatrième round. Le duel a commencé plutôt lentement, mais le Longueuillois a ouvert la machine au quatrième assaut en expédiant son adversaire mexicain deux fois sur le canevas.

En lever de rideau, le Longueuillois Terry Osias (3-0, 1 K.-O.) s’est offert sa première victoire avant la limite depuis le début de sa carrière en battant Jorge David Vargas (3-2) par arrêt de l’arbitre à 2:57 du deuxième round. Vargas a visité le plancher à quatre reprises avant que l’arbitre Yvon Goulet ne mette fin aux hostilités tandis que le Mexicain ne se défendait plus.

Shakeel Phinn (16-2, 11 K.-O.) était censé effectuer sa première sortie depuis sa défaite surprise par décision majoritaire des juges devant le Mexicain Ramon Aguinaga en décembre dernier, mais son adversaire polonais Remigiusz Woz (11-2, 6 K.-O.) n’a pas été autorisé à combattre par la Régie des alcools, des courses et des jeux, après avoir échoué à un test sanguin obligatoire.

Le boxeur de Brossard n’aura cependant pas à patienter trop longtemps avant de remonter dans le ring, puisqu’il sera de la prochaine carte de GYM au Cabaret du Casino de Montréal le 19 avril. Le poids lourd et aspirant mondial Oscar Rivas sera d’ailleurs la tête d’affiche de cet événement.

Victoire facile pour Christian Mbilli