ATLANTIC CITY, N.J. – « Jean, c’est Jean ». Personne ne sera surpris d’apprendre que Jean Pascal n’a pas pu s’empêcher d’essayer de déstabiliser Dmitry Bivol à la veille de leur duel, après avoir pourtant passé les derniers jours à chanter les louanges du champion des mi-lourds de la WBA.

 

Après que les deux boxeurs eurent facilement respecté la limite de 175 livres en affichant des poids de 174,6 et 174,4 livres à la pesée tenue vendredi après-midi devant quelques curieux au Hard Rock Hotel & Casino, Pascal (33-5-1, 20 K.-O.) s’est collé le front sur celui de Bivol (14-0, 11 K.-O.) avant que des intervenants présents sur la scène ne s’interposent illico pour les séparer.

 

Ensuite retenu par l’un des membres de son équipe, Pascal a continué à soutenir le champion du regard, mais ce dernier a semblé être davantage amusé qu’intimidé par la chose. À vrai dire, il s’est contenté d’esquisser un très large sourire sur son visage pendant qu’on le mettait à l’écart.

 

« Jean aime ce genre de choses, a dit l’entraîneur de Pascal, Stéphan Larouche, à la suite de la très légère escarmouche. Nous avons vu le père de Bivol paniquer un peu là-dedans. C’est lui qui a défendu son fils en premier, il était très émotif. Dmitry Bivol n’avait jamais vu ça auparavant. »

 

Ce n’est pas la première fois que le Lavallois tente un coup d’éclat la journée d’une pesée. Face à Lucian Bute en janvier 2014, il avait apposé du ruban noir en forme de « X » sur sa bouche, ce qui avait ensuite incité Bute à lancer son célébrissime « destruction! ». Pour la petite histoire, Pascal avait totalement dominé le combat avant de l’emporter par décision unanime des juges.

 

Le champion n’a pas commenté le geste posé par l’aspirant, mais il avait précédemment indiqué qu’il avait très hâte d’en découdre avec son adversaire, car il anticipe un « excellent combat qui [lui] permettra de démontrer toutes ses habiletés contre un ex-champion du monde reconnu ».

 

« Au point où j’en suis rendu dans ma carrière, chaque combat est important, a ajouté le Russe né au Kirghizistan. Si je n’avais pas remporté mon dernier combat [face à Isaac Chilemba] je ne serais pas ici pour défendre mon titre. Je veux affronter les meilleurs et faire plaisir aux gens. »

 

Effectuant une dernière sortie sur les ondes de HBO, Bivol pourrait devenir un joueur autonome très convoité par les autres réseaux s’il l’emporte avec panache samedi soir. À l’heure actuelle, les trois autres champions – Adonis Stevenson (WBC), Artur Beterbiev (IBF) et Eleider Alvarez (WBO) – sont liés à trois entités différentes pour leur prochain duel : Showtime, DAZN et ESPN.

 

Une question d’expérience, bis

 

N’ayant pas eu à respecter la limite officielle des mi-lourds depuis environ une année et demie, plusieurs se demandaient si l’ancien détenteur du titre du WBC peinerait à le faire. Les doutes ont été très rapidement dissipés, même si l’objectif fixé par son entraîneur n’a pas été atteint.

 

« J’aurais aimé que Jean soit environ un quart de livre un peu plus pesant, a expliqué Larouche. Mais ce n’est pas plus grave qu’il ne le faut... nous n’avions pas accès au [pèse-personne] officiel avant la pesée comme [c’est le cas] au Québec. Donc, nous ne pouvions pas prendre de risques.

 

« Mais dans l’ensemble, tout a bien été. Jean a peut-être perdu une demi-livre ou une livre ce matin. Il est maintenant dans le processus de réhydratation et c’est à partir de ce moment-là que toute l’expérience qu’il a acquise en boxe professionnelle lui sert. Il sait comment faire. »

 

Parlant d’expérience, Larouche a réitéré les propos tenus par Pascal la semaine dernière à savoir qu’il s’agissait de la meilleure arme dont il dispose. L’entraîneur est notamment convaincu que les nombreux combats qu’il a disputés lui serviront contre un pugiliste originaire de la Russie.

 

« Les boxeurs comme [Vasiliy] Lomachenko et [Oleksandr] Usyk (ils sont nés en Ukraine, une ex-république soviétique, NDLR), ils possèdent des habiletés extraordinaires, mais c’est d’abord et avant tout de la programmation, a précisé Larouche. Quand ces gars-là sont dans leur zone, ils sont vraiment bons. Et il ne faut pas les laisser là... sinon les chances de victoires sont nulles. »

 

Pascal s’est mesuré deux fois à un boxeur russe depuis le début de sa carrière : les deux fois face à l’ex-champion unifié Sergey Kovalev. Il s’agit aussi de ses deux seules défaites avant la limite.

Pascal-Bivol : les esprits s'échauffent à la pesée!

Pascal et Bivol font le poids, place au combat!