Sergey Kovalev a offert une performance dominante et a réussi à unifier les trois ceintures des poids mi-lourds samedi. Il a aussi prouvé que « The Alien » était humain après tout.

Kovalev a envoyé Bernard Hopkins au plancher au premier round et l’a matraqué de coups dans un combat à sens unique qui s’est soldé par une décision devant 8545 spectateurs au Boardwalk Hall.

B-Hop a déjà connu des moments magiques au Boardwalk Hall dans le passé, dont lors de son tour de force contre Kelly Pavlik en 2008 et sa première victoire en championnat du monde des mi-lourds contre Antonio Tarver en 2006. La magie n’a pas opéré cette fois.

Le puissant cogneur de 31 ans, qui est au meilleur de sa forme, a donné une leçon au vétéran de 49 ans, bientôt 50 en janvier. En fin de compte, aucun des rounds n’a véritablement été serré comme en témoignent les cartes des juges de 120-107, 120-107 et 120-106 en faveur du Russe. ESPN.com a aussi calculé une carte de 120-107.

Kovalev l'emporte de façon décisive

« Je suis très heureux », a déclaré Kovalev. Cette victoire est pour mon fils Aleksandr. »

La femme de Kovalev, Natalia, a donné naissance à leur premier enfant le 20 octobre à Los Angeles tandis que son conjoint était à l’extérieur pour son camp d’entraînement. Samedi, il n’avait pas encore vu son fils depuis sa naissance et c’était un élément de motivation contre Hopkins.

Alors que Kovalev (26-0-1, 23 K.-O.), qui a passé le cap des huit rounds en combat professionnel pour la première fois de sa carrière, a signé sa plus grande victoire et de loin, Hopkins (55-7-2, 32 K.-O.) n’avait lui jamais été aussi dominé en 26 ans d’une carrière qui le mènera sans aucun doute au Temple de la renommée. Oui, Hopkins avait déjà perdu, et souvent de façon controversée, mais c’était la première fois qu’il se faisait corriger de la sorte dans une défaite aussi évidente.

« Je lui dois beaucoup de respect, a dit Hopkins au sujet de celui que plusieurs n’osent pas affronter – dont le champion linéaire Adonis Stevenson qui s’est défilé en quittant HBO pour Showtime. Tous les deux nous sommes prêts à affronter n’importe qui, et c’est pour cette raison que nous nous retrouvons ici aujourd’hui. C’est ce que les gens veulent voir : un titre, une ceinture, un champion. »

Kovalev a plaqué une droite au premier round qui a envoyé Hopkins au plancher seulement pour la cinquième fois de sa carrière, ce dernier étant reconnu pour sa capacité à encaisser les coups.

L’attaque était quasi inexistante chez l’ex-champion. Il n’a presque pas tenté de frappes ni atteint la cible, mais l’âge ou les réflexes diminués ne semblaient pas être en cause. C’était plutôt la crainte de se faire contre-attaquer s’il laissait aller ses poings. Il a touché la cible 65 fois en 196 tentatives (33 % d’efficacité), alors que Kovalev a été 166 en 585 (38 %).

« Je crois qu’il vient d’être catapulté au sommet de son sport », a déclaré la promotrice de ce dernier, Kathy Duva. Il est tout ce que nous croyons qu’il serait. C’est son rêve d’unifier les quatre ceintures, mais ça ne veut pas dire que c’est le plan dans l’immédiat. Ça arrivera quand ça arrivera. »

« Il a été difficile à affronter, a louangé Kovalev. Il est très bon pour conserver ses distances. Je le respecte, mais je crois qu’il doit prendre sa retraite parce qu’il a fait beaucoup dans le monde de la boxe et qu’il est temps de donner la chance aux plus jeunes de devenir champion, moi en l’occurrence. »

« Je devais rester en contrôle tout le long du combat. Je voulais montrer à mes fans et aux amateurs de boxe que je peux boxer. Je crois que j’ai réussi. »

Le mieux que Hopkins a réussi à faire tôt dans l’affrontement est de pousser Kovalev pour qu’il tombe par terre au troisième round. Il a augmenté le rythme, mais son rival avait réponse à tout. Dès la manche suivante, Kovalev, qui a démontré une grande patience, a balancé une solide main droite qui a envoyé Hopkins dans les câbles. Il était clair qu’il était parti pour une dure soirée.

ContentId(3.1102195):Survivre comme un champion
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Kovalev a bien fait en alternant les droites et les coups au corps, mais sa défensive aussi a été efficace puisque Hopkins n’est pas parvenu à le toucher sérieusement.

Le promoteur du quadragénaire chez Golden Boy, Oscar De La Hoya, a d’ailleurs complimenté le vainqueur : « Il est bon, très bon. Il sait comment tirer avantage de la distance. Il sait comment utiliser sa puissance. »

Hopkins a presque goûté une autre fois au tapis au 8e engagement quand il a reçu une droite à la tête. Il s’est recroquevillé et ses genoux ont plié jusqu’à ce qu’il se retrouve à quelques centimètres du sol. Les encouragements en sa faveur n’ont pas suffi à lui insuffler de l’énergie. Son meilleur coup a été une droite au 10e round, mais le Russe s’est ressaisi et a aussitôt répliqué comme s’il était fâché d’avoir été atteint. Il a ensuite touché la cible 38 fois dans le round ultime, le plus haut total enregistré parmi les 41 combats de Hopkins analysés par CompuBox.

« J’y allais pour le knock-out au 12e, mais sa défensive était bonne, a expliqué Kovalev. Il est le meilleur boxeur de ma division, il pourrait battre Adonis Stevenson. »

Même à son âge, Hopkins a dit ne pas être certain de vouloir se retirer.

« C’est 50-50. Je ne veux pas vraiment parler de ça. Tout le monde aura le temps de parler de ma carrière quand elle va se terminer. C’est 50-50 dans ma tête depuis neuf ans. J’ai fait ce que j’avais à faire. »

Si Hopkins prend véritablement sa retraite, le panthéon l’attend. Il a eu une brillante carrière.

Mais toute bonne chose a une fin.