MONTRÉAL- À ses débuts officiels chez les poids mi-moyens, Custio Clayton a encore prouvé qu’il sera l’un des boxeurs à surveiller à l’avenir dans la division la plus compétitive de la boxe.

Le boxeur originaire de Dartmouth en Nouvelle-Écosse a servi une véritable leçon au Mexicain José Emilio Perea avant de lui passer le knock-out à 45 secondes du 10e round, mardi soir en finale de l’événement de la série GYM-Casino de Montréal présenté au Cabaret du Casino.

Après avoir envoyé son adversaire au plancher aux 5e et 6e rounds à l’aide d’uppercuts de la main droite au corps, Clayton (8-0, 7 K.-O.) a achevé Perea (23-7) grâce à une combinaison au visage tuméfié de celui qui n’avait été arrêté qu’une seule fois avant la limite auparavant.

« Je l’avais vu à l’œuvre et je m’attendais à ce que ce soit difficile, a avoué Clayton après son triomphe. Ma patience a été mise à rude épreuve, mais elle a finalement été récompensée! Mon entraîneur Éric Bélanger m’a d’ailleurs souvent répété de relaxer pendant le combat.

« Perea était très tough. Il protégeait son corps vraiment bien, alors je n’ai pas pu l’attaquer à cet endroit comme je l’aurais souhaité. J’ai encore appris beaucoup de choses pendant ce combat, notamment que je ne peux pas penser arrêter tout le monde avec le premier coup. »

Si l’ambiance était à la fête chez Clayton et son promoteur Yvon Michel qui a qualifié la soirée de « succès sur toute la ligne », son gérant Douggy Bernèche avait quant à lui des réticences sur la prestation de son protégé, étant donné qu’il n’a pas suivi le plan de match à la lettre.

« Ce que nous avions travaillé en gymnase, je ne l’ai pas retrouvé ce soir, a déploré Bernèche. Nous avions une stratégie parfaite, mais il n’a pas fait assez souvent ce qui lui a permis de connaître du succès. Ce n’est pas une question de technique ou d’exécution, mais de tactique. »

Clayton remontera dans le ring aussitôt qu’en juillet, le 16 ou le 29, en sous-carte du prochain combat du champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson. Il devrait alors avoir enfin la chance de mettre la main sur un premier titre mineur et d'intégrer les classements mondiaux.

Un premier combat de six rounds à la hauteur pour Dicaire

En demi-finale, Marie-Ève Dicaire a eu droit à une bonne opposition d’Ashleigh Curry, mais elle a néanmoins fait fi du style échevelé de son adversaire avant de l’emporter par décision unanime des juges (59-55 et 58-56 x 2) à son premier combat de six rounds depuis le début de sa carrière.

« Je pensais avoir du gaz pour les six rounds, mais j’ai réalisé que les choses étaient un peu différentes à compter du cinquième, a avoué Dicaire. Je suis allé chercher beaucoup d’expérience et je savais d’avance que c’était un gros défi d’affronter la 16e au monde. »

Dicaire a commencé la très grande majorité des échanges pendant le duel, se concentrant à marteler le corps de sa rivale étant donné que cette dernière esquivait fréquemment les coups portés à sa tête. Au final, l’Américaine a été trop peu active pour espérer mériter la victoire.

Au tour de Phinn de battre Zepeda

Shakeel Phinn (8-1) a ajouté son nom à la longue liste de boxeurs d’ici qui comptent Judiel Zepeda (12-15-1) à leur tableau de chasse en s’imposant par décision unanime (80-72 et 79-73 x 2). Détenteur d’un titre canadien chez les super-moyens, Phinn a signé une septième victoire de suite depuis qu’il a subi sa seule défaite dans les rangs professionnels contre Roody René.

Patrice Volny (2-0) a gâché les débuts professionnels de Charles Hauver (0-1) avec une victoire par décision unanime (39-36 x 3). Avantagé au chapitre de la grandeur et de la portée, le Montréalais a notamment profité de la situation pour envoyer son adversaire au tapis dans la dernière minute du quatrième round et ensuite le faire saigner abondamment de l’œil gauche.

Francesco Cotroni (11-7-1) a retrouvé le chemin de la victoire en battant le Mexicain Pablo Rojas Munguia (21-11) par décision majoritaire (79-73, 78-74 et 76-76). L’athlète de Mascouche, qui avait subi la défaite à ses quatre derniers combats, a accepté de remplacer au pied levé Flavius Biea, ce dernier devant rentrer d’urgence en Roumanie pour se porter au chevet de son épouse.

En lever de rideau, Whitney Baille (3-0) et Michael Gargouri (0-9-1) se sont envoyés au plancher au premier round, mais ce fut le seul moment où le Lavallois a été inquiété, puisqu’il a dominé tous les rounds avant de l’emporter par décision unanime (40-35 x 3) pour demeurer invaincu.