Dès que le duel entre Jean Pascal et Sergey Kovalev a été officialisé, les preneurs aux livres ont rapidement choisi leur camp : celui du champion unifié WBA, IBF et WBO des poids mi-lourds.

Au moment d’écrire ces lignes, Kovalev est favori jusqu’à sept contre un sur certains sites de paris, ce qui a grandement étonné certaines gens du milieu, dont le boxeur Mikaël Zewski.

Le champion des mi-moyens de la NABF est au nombre de ceux qui croient que le Lavallois pourrait en surprendre plus d’un lorsqu’il croisera le fer avec le Russe samedi soir au Centre Bell.

« Jean Pascal est de beaucoup sous-estimé. C’est un combat dont l’issue est dure à prédire, a analysé Zewski au cours d’une entrevue téléphonique avec le RDS.ca la semaine dernière.

« Pascal attaque avec des angles bizarres et fait souvent mal paraître ses adversaires en leur enlevant leurs outils. Kovalev n’a jamais affronté de gars comme Pascal en carrière. »

Pascal est chargé à bloc

Tout comme Pascal, Zewski s’est mesuré à quelques boxeurs russes pendant son passage dans les rangs amateurs. Il pense que l’imprévisibilité du Québécois sera son plus grand atout.

« Les Russes sont des gars tough, mais ils se tiennent toujours droits et ne sont pas très slicks, continue Zewski. Ils ne reculent pas bien, car ils ont de la difficulté avec leurs jambes.

« Ça va permettre à Pascal de se donner des angles. Et comme il n’a pas intérêt à se lancer dans une guerre au corps à corps avec Kovalev, il devra se servir de son intelligence dans le ring. »

« Un gars en mission »

Comme plusieurs, le Trifluvien reconnaît cependant que Kovalev a livré un grand combat contre Bernard Hopkins en novembre dernier à Atlantic City pour ajouter les ceintures de la WBA et de l’IBF à celle de la WBO qu’il possédait déjà depuis sa victoire sur Nathan Cleverly en août 2013.

Pascal à l'entraînement

Mais encore là, certains amateurs semblent avoir complètement oublié que Pascal a déjà été champion du WBC de juin 2009 à mai 2011 et qu’il a battu au passage Chad Dawson, qui était alors considéré comme l’un des meilleurs « livre pour livre » de la planète à ce moment-là.

« Pascal ne reçoit pas tout le mérite qui lui revient. Nous devrions lui en donner un peu plus, pense Zewski. Il n’a jamais déçu lors des grands combats. Il a toujours bien fait ça.

« Pascal a déjà goûté à la défaite et il a l’air d’un gars en mission. Il cherche à affronter les meilleurs et avec 10 ou 12 000 personnes qui vont crier pour lui, ça ne peut être que positif. »

Cela dit, il y a longtemps que Pascal ne s’est pas mesuré à un adversaire de la trempe de Kovalev. Cela fait près de quatre ans que le Québécois s’est incliné par décision unanime devant Hopkins au Centre Bell. Cette « inactivité » est peut-être son seul talon d’Achille, conclut Zewski.

Il s’agit d’ailleurs de l’argument principal de l’actuel champion des mi-lourds du WBC Adonis Stevenson, qui est convaincu que de longues pauses de la sorte ne pardonnent pas à ce niveau.

« Je pense que Kovalev va gagner parce qu’il a été plus actif et a vu plus de compétition, mentionnait Stevenson en marge de l’annonce de son combat contre Sakio Bika il y a deux semaines. C’est une grosse pente à remonter. En boxe, tu ne peux juste pas t’arrêter. »

« Il parle plus qu'il le devrait »
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