« Il est plus facile de devenir champion que de le rester » – et ses nombreuses variantes – est possiblement l’un des plus grands clichés lancés par des athlètes associés aux sports de combat.

De tout temps, des détenteurs de ceintures mondiales ont exprimé l’immense difficulté à garder le feu sacré après avoir accompli le but qu’il lorgnait depuis le commencement de leur carrière.

Au cours des dernières années, la championne des poids super-mi-moyens de l’IBF Marie-Ève Dicaire l’a bien vulgarisé en mentionnant qu’il était facile de devenir complaisant au fur et à mesure que les succès s’accumulent. Que la tentation peut être forte de tourner les coins ronds.

Sans aller jusqu’à prétendre qu’il est déjà blasé après être devenu le premier champion de l’histoire des super-lourds-légers en octobre dernier, Oscar Rivas reconnaît qu’il ne manquera pas de motivation pour la première défense de son titre le 13 août prochain à Cali, en Colombie.

Le Montréalais d’origine colombienne aura ainsi la chance de se battre devant les siens pour la première fois depuis le début de sa carrière professionnelle. Son combat contre Lukasz Rozanski sera présenté à l’Estadio Pascual Guerrero, un stade pouvant accueillir jusqu’à 40 000 amateurs.

« Ça faisait tellement longtemps que j’attendais cette opportunité. Depuis le début de ma carrière professionnelle, j’ai toujours voulu me battre en Colombie, a déclaré Rivas pendant une visioconférence plus tôt cette semaine. De défendre ma ceinture de champion du monde à la maison, c’est très motivant. Ça me donne confiance en mes moyens. Je suis très, très content. »

Mais le retour de l’enfant prodigue dans le pays qui l’a vu naître n’est pas sans venir avec une bonne dose de pression. Pendant une conférence de presse organisée mardi à Bogotá, Rivas a accordé des entrevues pendant plus d’une heure et demie avant de s’entretenir avec quelques représentants des médias québécois. Il assure cependant que toute cette attention le motive.

« Les gens me reconnaissent dans la rue et semblent très contents de rencontrer un champion du monde, a expliqué le pugiliste âgé de 34 ans. Tout le monde m’encourage. C’est motivant! »

« C’est la deuxième fois que je viens en Colombie et la vibe qu’il y a présentement ici est très spéciale. Tout le monde sent que c’est un événement qui sera important, a corroboré son gérant Stéphane Lépine. Pour moi, cela sera l’occasion de réaliser une promesse que je lui avais faite! »

Associé à Rivas depuis son arrivée au Québec après les Jeux olympiques de Pékin, en Chine, en 2008, Lépine avait en effet juré au jeune homme qu’il deviendrait champion du monde et qu’il aurait l’occasion de se battre en Colombie. Et maintenant, pourquoi s’arrêter en si bon chemin?

« Nous espérons qu’Oscar devienne champion du monde chez les lourds », a lâché le promoteur Yvon Michel. Mais avant d’en arriver là, il devra d’abord se débarrasser de Rozanski, un Polonais qui combattra à l’extérieur de son pays pour la première fois depuis le début de sa carrière. À noter qu’il a passé le knock-out dès le premier round à son compatriote et ex-aspirant mondial Artur Spilka en mai dernier. Il s’agissait de sa victoire la plus significative jusqu’à maintenant.

La présence d’Alvarez loin d’être assurée

En plus de Rivas, plusieurs autres boxeurs de Groupe Yvon Michel devraient faire partie du gala du 13 août et le nom d’Eleider Alvarez a immédiatement été évoqué pour des raisons évidentes.

Cela dit, la présence de l’ancien champion des mi-lourds de la WBO est loin d’être assurée, lui qui est absent de la compétition depuis qu’il s’est fait arrêter au neuvième round par Joe Smith fils dans un duel éliminatoire de la WBO présenté en août 2020 dans la « bulle » de Las Vegas.

Maintenant entraîné par Stéphane Larouche, Alvarez aurait normalement dû effectuer son retour dans le ring le 5 mai au Cabaret du Casino de Montréal, mais il a été obligé de déclarer forfait en raison de la COVID-19. Au moment d’écrire ces lignes, son avenir demeure nébuleux.

« Il n’y a encore rien de décidé, a précisé Michel. Nous allons avoir une discussion avec son coach. La façon dont se déroulent les choses en gymnase va dicter la suite des événements. »