« Le matchmaker de l’UFC m’a offert un combat, le 19 juin, à Las Vegas... mais je devrai refuser, à contrecœur. »

Au bout du fil, Adam Dyczka semble résigné. Il a sur la table une offre de la Dana White’s Contender Series, mais il ne peut l’accepter puisqu’il est sous contrat avec l’organisation québécoise TKO pour encore trois combats. La Contender Series n’est pas l’UFC, mais plutôt une organisation parallèle servant à dénicher de nouveaux talents qui pourront éventuellement intégrer la plus prestigieuse organisation d’arts martiaux mixtes au monde.

Selon le gérant de Dyczka (7-0, 7 K.-O./TKO) Patrick Côté, il est injuste d’empêcher son protégé de saisir cette opportunité au sud de la frontière. « Légalement, Adam doit honorer son contrat avec TKO, mais ce n’est pas correct d’empêcher un jeune homme qui bûche aussi fort de réaliser son rêve. On souhaite que TKO libère Adam de son contrat », indique l’ancien combattant de l’UFC.

Or, aucune demande formelle en ce sens n’a été faite auprès de Stéphane Patry, le président de TKO. « Personne ne m’a demandé d’annuler le contrat d’Adam parce qu’ils savent que je vais refuser! » Selon Patry, Dyczka ferait mieux de rester au Québec pour l’instant. « La Contender Series est loin d’être supérieure à TKO. Les combats des deux organisations sont diffusés sur la plate-forme FightPass et les cotes d’écoute de TKO sont vraiment supérieures. Adam a donc plus de visibilité en se battant avec nous », selon Patry. Il ajoute : « Mick Maynard (le matchmaker de l’UFC) a fait une erreur en contactant Adam. Il ne savait pas qu’il était sous contrat avec nous. J’ai communiqué avec Dana White, qui s’est excusé de la situation. Le président de l’UFC ne veut pas me voler de combattants, surtout que nous sommes partenaires [avec FightPass]. »

Qu’à cela ne tienne, Dyczka adorerait se battre au sein de la Contender Series. « Dana White n’a probablement jamais vu un de mes combats avec TKO. Si je me bats le 19 juin à Vegas et qu’il est à quatre pieds de la cage, je vous garantis qu’il va me remarquer! »

Bref, le poids lourd de Granby se sent un peu « pris » au Québec et aimerait immédiatement amorcer son aventure américaine. Mais Dyczka prend quand même le tout avec philosophie. « J’ai toujours travaillé fort sans obtenir grand-chose en retour. Je sens que ça s’en vient, je sais maintenant que mon rêve est à portée de main. »

Il est également conscient qu’il est l’une des têtes d’affiche de TKO et que son promoteur québécois ne peut pas se permettre de le laisser partir, un statut confirmé par Stéphane Patry. « Adam est un favori de la foule et il devrait bientôt se battre pour la ceinture des poids lourds de TKO. J’ai besoin de lui pour mettre sur pied des galas de qualité. Je n’ai jamais empêché mes combattants d’aller se battre avec l’UFC. Georges St-Pierre, Patrick Côté et Sam Stout en sont de bons exemples. Je refuse cependant que les athlètes se servent de TKO pour immédiatement quitter vers les États-Unis. Si Adam gagne la ceinture et la défend une fois, je serai bien plus disposé à le laisser partir », indique le promoteur d’expérience.

Le Panda a raison de la Panthère

Donc pas question pour l’instant que Dyczka se batte à Las Vegas le 19 juin. Le poids lourd se concentre plutôt sur son prochain combat avec TKO, le 4 mai prochain à Québec, où il affrontera un ancien de l’UFC, Icho Larenas.

En attendant la suite des choses, Patrick Côté conseille à son protégé de « lancer un message fort en gagnant de façon convaincante à Québec! » De son côté, Dyczka entend utiliser les trois derniers combats de son contrat avec TKO pour solidifier son statut de plus bel espoir canadien chez les poids lourds. « La situation me motive. Je sais que je n’ai pas droit à l’erreur et que je dois continuer de gagner. »

Chose certaine, Adam Dyczka se voit combattre à l’UFC au début de 2019... ou peut-être avant.