MONTRÉAL – Même s’il n’a jamais échangé un seul coup de poing avec Gilbert Burns, Olivier Aubin-Mercier considère en quelque sorte comme un combat revanche celui qui les opposera le 8 décembre à Toronto lors de l'UFC 231.

 

« Round two! », a dit dans ses propres mots le combattant québécois mercredi lors d’une rencontre avec les médias montréalais.

 

Aubin-Mercier (11-3) et Burns (13-3) devaient s’affronter le 24 février dernier, à Orlando, mais le Brésilien était arrivé en Floride à un poids que les médecins de la commission athlétique de l’endroit jugeaient trop élevé pour procéder à une coupe sécuritaire. Comme il vaut mieux prévenir que guérir, le combat avait été annulé à trois jours d’avis.  

L’expérience avait échaudé Aubin-Mercier, qui était devenu touriste contre son gré. Si bien que quand Burns a émis le souhait de planifier des retrouvailles, quelques mois plus tard, le Canadian Gangster n’a rien voulu savoir.

 

« Ça ne m’intéressait pas, assume-t-il à ce jour. Pas nécessairement pour le combat en tant que tel; je voulais me battre contre lui. C’était plus la peur qu’il refasse la même chose. Je suis quand même allé à Orlando pour rien. C’était le fun Walt Disney, mais j’étais supposé aller là-bas pour me battre et à la place, j’ai fait des montagnes russes. C’est sûr qu’il y avait un certain stress à me battre de nouveau avec lui. La première fois, j’ai quand même perdu de l’argent avec mon camp d’entraînement. »

 

Qu’est-il arrivé pour qu’Aubin-Mercier accepte finalement de donner une deuxième chance à « Durinho »? Son pouvoir de négociation a disparu, ou du moins fortement diminué.

 

Après que Burns lui eut fait faux bond, OAM s’est immiscé pendant un bref instant dans le top-15 de la division des légers de l’UFC. Il n’a toutefois pu y consolider sa place, s’inclinant en juillet devant la jeune vedette montante Alexander Hernandez.

 

Une réconciliation contre Burns, qui se remet lui aussi d’une défaite, devenait tout à coup un scénario plus envisageable, même si la crainte de se refaire avoir demeure dans ses pensées.

 

« Je lui en veux clairement, mais à défaut de lui pardonner, je vais lui casser la gueule! », s’esclaffe l’ancien judoka avant de reprendre son sérieux.

 

« Je ne pense pas qu’il va faire l’erreur une deuxième fois. C’est sûr qu’il y a un certain stress, mais à sa défense, il n’a jamais raté le poids en MMA. En jiu-jitsu, c’est arrivé souvent, mais en MMA, même si on dirait souvent qu’il va mourir, il ne l’a jamais raté. »

 

« Je suis un tout nouveau gars »

Après son premier rendez-vous manqué avec son rival canadien, Burns a vécu une autre expérience traumatisante sur la pesée. À la veille de son combat contre l’Américain Dan Moret, il a eu besoin d’une heure de plus que le temps alloué pour perdre la demi-livre qui l’empêchait de se conformer aux règles.

 

Burns n’a rencontré aucun problème de la sorte à sa plus récente sortie, contre Dan Hooker, mais aux yeux d’Aubin-Mercier, « il avait l’air d’un zombie dans la cage ». Ses difficultés à respecter la limite de poids expliquent, selon le Québécois, qu’il se soit fait passer le K.-O. en moins de trois minutes.

 

Conscient de ce lourd historique qui suit son rival, Aubin-Mercier considère avoir déjà gagné la guerre psychologique entre les deux hommes, un duel qui s’étirera jusqu’à ce qu’ils aient l’occasion de lancer un premier coup de poing.

 

« Je pense que c’est un gros avantage. En plus que le gars, il est un peu soupe au lait. Sur Twitter, je lui ai déjà dit des affaires pas si méchantes et il était clairement insulté. Fait que ça se peut que je lui envoie des petites pointes pendant le face-à-face! »