THERMES DE RIO HONDO, Argentine - Sébastien Loeb (Peugeot), nonuple champion du monde des rallyes mais novice au Dakar, a fait une nouvelle fois étalage de son talent en s'offrant lundi sa première victoire lors de la deuxième étape du rallye-raid, premier test grandeur nature de cette 38e édition malgré une spéciale raccourcie de plus de cent kilomètres.

On savait que les premiers jours de ce Dakar-2016 pouvaient plaire à l'Alsacien, associé à son fidèle copilote Daniel Elena, tous deux fins connaisseurs des pistes argentines de la région, où le duo a remporté huit fois d'affilée le rallye d'Argentine en WRC (2005-2013).

Loeb n'a pas tardé à en faire la démonstration, lors de la 2e étape entre Villa Carlos Paz et Termas de Rio Hondo, prenant ainsi les commandes du classement général et donnant par la même occasion au Dakar-2016 son réel coup d'envoi après des débuts chaotiques.

Samedi, le court prologue au départ de Buenos Aires avait été interrompu après la sortie de route d'une voiture pilotée par un équipage chinois, qui avait percuté un groupe de spectateurs, faisant dix blessés, dont trois graves. Le lendemain, la première étape entre Rosario et Villa Carlos Paz avait dû être annulée en raison des conditions météo empêchant le déploiement du dispositif de sécurité aérien nécessaire à la course.

« Un peu surpris »

« C'était piégeux et je suis content d'en être sorti. Je suis un peu surpris d'être le meilleur temps du jour. On a eu un peu chaud dans un bourbier où certains sont restés bloqués », a réagi Loeb à l'arrivée de la spéciale. « La voiture, ça va, elle est dans le coup même sur ces pistes sinueuses. »

« On va ouvrir demain (mardi), ce sera une autre histoire, une première pour Daniel (Elena) et moi. Il faut bien apprendre », a-t-il ajouté.

Pour sa première victoire d'étape sur le rallye-raid, Loeb s'est offert un succès de prestige, en s'imposant devant son illustre coéquipier chez Peugeot, Stéphane Peterhansel, 11 Dakar à son palmarès (6 en moto, 5 en auto).

Il a parcouru les 387 kilomètres chronométrés de la spéciale (au lieu des 510 initialement prévus), réduite par les organisateurs dimanche soir en raison des conditions météo difficiles attendues dans la région, en 3h 45 min 46 sec, passant en tête à tous les points de contrôle, pour terminer avec 2 min 23 sec d'avance sur Peterhansel.

Le constructeur français signe ainsi un doublé, et plus globalement une belle performance d'ensemble pour sa deuxième année sur le Dakar après 25 ans d'absence, l'ex-motard Cyril Despres ayant pris la 7e place, à 4 minutes de Loeb. Seul l'Espagnol Carlos Sainz a laissé filer un peu plus de 11 minutes, après avoir passé « 13 minutes sans bouger » au niveau du km 112, moteur calé.

Soucis en série pour Mini

Mini n'a pas connu la même réussite. Le vainqueur 2015, le Qatari Nasser Al-Attiyah, a crevé et laissé échapper plus de 4 minutes. Surtout, l'Espagnol Nani Roma, victorieux en 2014, s'il n'a pas connu la même mésaventure que lors de la première étape il y a un an, quand il avait perdu près de 6 heures 30 d'entrée, s'est quand même fait piéger par la boue, ce qui le repousse au-delà de la 40e place, à plus de 46 minutes de Loeb. Embourbé au même endroit, l'Argentin Orlando Terranova s'en tire avec près d'une demi-heure de retard.

C'est finalement la Mini du Finlandais Mikko Hirvonen, ancien « collègue » de Loeb en WRC et également nouveau venu sur le Dakar, qui a terminé la mieux classée, au 5e rang, à 3 min 5 sec du pilote français.

Chez les motos, c'est l'Australien Toby Price (KTM), un des prétendants à la victoire finale mais légèrement en retrait lors du prologue de 11 kilomètres, qui a signé le meilleur temps de la spéciale de 354 kilomètres (au lieu de 450), 20 sec devant le Portugais Ruben Faria (Husqvarna). L'Australien a pris du même coup la tête du classement général, avec seulement 2 sec d'avance sur Faria.

Le Slovaque Stefan Svitko a pris la 3e place de l'étape, à 1 min 28, juste devant le premier Français, Alain Duclos, 4e à 1 min 51 sec.