LA RIOJA, Argentine - Dans l'ombre de Sébastien Loeb, débutant de luxe, au cours de la première semaine, Stéphane Peterhansel (Peugeot), le pilote le plus titré de l'histoire du Dakar, a pris le pouvoir avec autorité mercredi en sortant victorieux des dunes de Fiambala, fatales à Carlos Sainz.

« C'est très beau, mais pour y rouler, ce n'est pas très accueillant ». C'est avec ces mots que Peterhansel, 11 Dakar à son palmarès (5 en auto, 6 en moto), décrivait il y a quelques jours les redoutables dunes argentines au menu de la 10e étape du rallye-raid entre Belen et La Rioja, dans les contreforts de la Cordillère des Andes.

C'est finalement lui qui a su les dompter mercredi, pour remporter sa 3e victoire d'étape dans cette 38e édition, la 68e de sa carrière sur le Dakar et sa 35e sur quatre roues. Et faire ainsi un grand pas vers un 12e titre dans le rallye-raid, alors que l'arrivée à Rosario samedi se profile à l'horizon.

« Il reste plus de 1000 kilomètres de spéciale à faire. C'est une situation plus que confortable mais je connais trop la course pour dire que c'est gagné d'avance », a-t-il cependant commenté avec prudence.

Peterhansel compte pile une heure d'avance au classement général sur le Qatari Nasser Al-Attiyah (Mini), vainqueur en 2015. La Toyota du Sud-Africain Giniel de Villiers complète le podium, à 1 h 12 min 31 sec.

La journée, malgré une spéciale écourtée d'une trentaine de kilomètres (de 278 à 244) en raison du niveau d'eau élevé dans un rio (rivière asséchée), n'a toutefois pas été de tout repos pour le pilote Peugeot.

Al-Attiyah et Sainz grands perdants

« On s'est perdu au kilomètre 32 et on a tourné pendant au moins 15 minutes », a-t-il raconté à l'arrivée de la spéciale. « Après, j'ai dégoupillé parce que je pensais que j'avais tout perdu [...] Je me criais dessus comme un malade. »

Alors Peterhansel, qui a dû faire face à deux crevaisons, a « pris des risques, n'a plus calculé ». « On a attaqué très fort, on savait que c'était aujourd'hui (mercredi) que ça se jouait », a-t-il ajouté.

Al-Attiyah, et surtout l'Espagnol Carlos Sainz, en tête au coup d'envoi de l'étape, ont eux enchaîné les mésaventures. Le Qatari est parti en tonneau dès le kilomètre 6. Un incident sans gravité qui lui a toutefois coûté près d'une heure.

Sainz, lui, après une crevaison et un ensablement, a connu une casse mécanique (une pièce entre le moteur et la boîte de vitesses) à une trentaine de kilomètres de l'arrivée de la spéciale, qui a ruiné tous ses espoirs de victoire. Il attendait toujours son assistance en fin d'après-midi, avec l'espoir de pouvoir repartir jeudi matin.

Loeb rebondit

En plus d'une 8e victoire d'étape, Peugeot s'offre en outre un nouveau doublé, grâce à la belle deuxième place de Cyril Despres, 5 min 40 sec derrière Peterhansel. Le Russe Vladimir Vasyliev (Toyota) prend la troisième, à 12 min 56 sec.

Quant à Sébastien Loeb, après deux journées cauchemar, entre tonneaux et ensablements à répétition, il n'a cédé mercredi que 17 min 40 sec et fait son retour dans le top-10 (9e).

Chez les motards, l'Australien Toby Price (KTM) reste confortablement installé en tête du classement général, après avoir terminé 3e de l'étape remportée par son coéquipier, le Slovaque Stefan Svitko. Cinquième de l'étape comme du classement général, le Français Antoine Meo continue de briller pour son premier Dakar.

Après trois journées qui promettaient aux concurrents hors piste, dunes et navigation, la 11e étape les conduira jeudi de La Rioja à San Juan sur 712 kilomètres, dont une spéciale de 431 kilomètres.