Antoine Duchesne aura un but bien précis lorsqu’il prendra le départ du Grand Prix Cycliste de Montréal dimanche : montrer sa valeur.

Le peloton relevé de la quatrième édition des deux classiques québécoises sourit au jeune homme de 22 ans puisque plusieurs grandes équipes participent à l’évènement. Sans contrat pour l’année prochaine, Duchesne espère profiter de l’occasion pour intéresser une équipe.

« C'est pas mal la course la plus relevée que j'ai à faire cette saison. C'est plaisant de pouvoir me frotter aux meilleurs cyclistes au monde et de pouvoir montrer ce que je vaux à travers tous ces gars-là », indique le Québécois qui prend part à ces épreuves du circuit WorldTour avec l’équipe nationale canadienne.

Duchesne n’en est pas à ses premiers pas dans les compétitions mondiales. Lors des dernières semaines, il a revêtu le cuissard de l’équipe Bontrager en participant au Tour du Colorado. Il était aussi du prologue et des cinq étapes du Tour de l’Alberta en compagnie de l’équipe nationale prenant même le cinquième rang de la quatrième et avant-dernière étape, la semaine dernière.

Le champion canadien sur route des moins de 23 ans se décrit comme un cycliste polyvalent qui peut faire un peu de tout dans une équipe.

« Je suis un bon travaillant et j’ai un gros gabarit », explique celui qui est considéré comme un imposant cycliste en pesant 165 livres. « Je me débrouille bien dans les côtes, mais pas autant que ceux qui pèsent seulement 125 livres. Je suis bon pour amener au sprint. Bref, je suis pas pire dans tout, mais je n’excelle dans rien », conclut-il à la blague en affichant un large sourire.

S’il avoue que la participation de David Veilleux au Tour de France « montre que c'est possible d’atteindre ce haut niveau même si on vient du Québec », Duchesne souhaite avant tout s’amuser.

« Je veux m’intégrer dans une équipe où je serai bien. Je veux avoir du plaisir et faire un bon travail. Mon objectif est d’être heureux en pratiquant le cyclisme et continuer le temps que je peux », révèle le jeune homme originaire du Saguenay.

Le TDF pas à tout prix

Malgré ce que plusieurs peuvent penser, participer au Tour de France n’est pas un objectif de vie pour tous les cyclistes et Duchesne fait partie de ce lot.

« J’aime bien les classiques d’un jour (comme les deux Grands Prix Cyclistes). Je ne fais pas du vélo juste pour participer aux grands tours comme le Tour de France. Si ça se produit, ce sera bien », note-t-il en mentionnant au passage qu’il y a plus de 250 courses par année en cyclisme.

Antoine DuchesneDuchesne souhaite racheter sa performance de vendredi à Québec alors qu’il a terminé au 80e rang à plus de deux minutes du vainqueur, Robert Gesink.

« Je suis un peu déçu de ma performance. Je sens que la forme était là, mais je pense que c’était seulement un mauvais jour. Demain (dimanche), j’espère que ça se passera mieux pour me montrer au-devant du peloton », souhaite celui qui a participé au Tour de Californie en mai (photo) et au Tour de Beauce au mois de juin.

Interrogé à savoir où il trouve son plaisir dans des courses qui le poussent au bout de ses limites, Duchesne a offert une réponse intéressante.

« C’est une bonne question! On se la demande aussi parfois, avoue-t-il. C’est un peu comme tout le monde. C’est un emploi. Il y a des jours plus durs que d’autres. C’est un défi de se pousser chaque fois. »

Néanmoins, il admet que la satisfaction d’une bonne performance efface toutes les souffrances.

« Il n’y a rien de mieux que lorsque tu reviens d’une course et que tu sais que tu as accompli ton travail. Et lorsque tu réussis à gagner, tous les mauvais jours valent la bonne journée qui arrive de temps en temps. Tu regardes vers l’avant pour en connaître une autre comme celle-là », estime Duchesne.