MONTRÉAL- Chaque vétéran des Alouettes de Montréal possède sa propre histoire qui lui permet de croire que tout est encore permis pour cette équipe malgré le mur frappé à Toronto, samedi dernier.

Ernest Jackson entame ce tour d’horizon. L’an passé, Jackson a remporté le championnat de la LCF dans l’uniforme du Rouge et Noir d’Ottawa. Pourtant, à un certain point de la saison, cette organisation affichait un dossier bien ordinaire de 4-4-1 incluant un costaud revers de 43-19 contre... les Alouettes.

De son côté, Brian Simmons, le bloqueur à droite partant des Oiseaux, a vécu des expériences similaires avec son ancien club, les Tiger-Cats de Hamilton. Il se souvient très bien que les départs de 2013 et 2014 avaient été laborieux. Hamilton avait respectivement entamé le calendrier avec des fiches de 1-4 et 2-7 pour finalement s’incliner dans le cadre du match de la Coupe Grey à ces deux occasions.

En 2013, les Ti-Cats avaient même subi une dégelée de 37-0 contre les Roughriders de la Saskatchewa pour tomber à 1-3.

Avant d’aboutir à Montréal en 2015, Nik Lewis a eu la chance de jouer pour la machine bien huilée des Stampeders de Calgary. En 2012, lorsque les Stamps ont perdu la rencontre ultime face aux Argonauts de Toronto, ils avaient commencé l’année avec un rendement de 2-3, dont une puissante défaite de 34-8 contre les Lions de la Colombie-Britannique.

Tout ça pour dire que les joueurs d’expérience du clan montréalais ne sont pas affolés par la déconfiture de 38-6 à Toronto. Ils n’ont pas l’impression que cet obstacle est insurmontable.

« On a vraiment connu une panoplie de difficultés, les choses ne fonctionnaient pas pour nous. Il n’y a aucun doute que c’était l’une de ces parties dans lesquelles il n’y a rien à faire malgré de bonnes intentions », a commenté Jackson.

Le numéro 9 se base avant tout sur la situation au classement pour n’écarter aucune possibilité. Jackson continue de penser que les Alouettes peuvent accéder aux grands honneurs.

« Je le crois. Après tout, on occupe encore le deuxième rang de la section Est. Ce n’est pas comme si on se retrouvait loin du peloton. Ça m’encourage de penser qu’on a pu le faire avec le Rouge et Noir, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible avec cette équipe », a-t-il soutenu.

Simmons garde son calme puisqu’il considère que la ligne offensive sera en mesure de rebondir à la suite de performances moins convaincantes. Depuis la perte de Philip Blake et celle de Philippe Gagnon, cette unité reconnue pour sa fierté ne domine pas assez. 

« En tant que ligne offensive, on veut vraiment retourner à notre rendement du début de la saison. On veut que Darian (Durant, le quart-arrière) puisse éviter les gros contacts. Je pense que le fait de jouer à la maison fera en sorte que les joueurs seront calmes et confiants. Je suis certain que l’effort sera meilleur », a ciblé Simmons à propos du duel de jeudi soir (dès 19h à RDS) contre les Blue Bombers de Winnipeg.

Grand amateur de basketball, Lewis utilise une analogie avec ce sport pour expliquer que l’échec de Toronto n’a abattu personne.

« On est des athlètes professionnels, il faut garder confiance pour le prochain match. C’est comme au basket, c’est impératif d’y croire quand on obtient le lancer suivant après une tentative ratée », a relevé l’ailier rapproché qui a été le plus productif avec six passes captées contre Toronto.

Sans avoir peur de se tromper, on peut avancer que l’entraîneur Jacques Chapdelaine se classe parmi les membres des Alouettes qui ont été les plus frustrés par cette contre-performance.

Cela dit, il ne veut pas influencer sa troupe de la mauvaise manière et il s’attarde à pousser le navire dans la bonne direction.

« L’important, c’est de se remettre au boulot et de travailler fort. Il faut apprendre de nos erreurs sans laisser la défaite nous affecter au niveau du moral. J’ai senti depuis le début de la semaine que les joueurs ont repris du poil de la bête », a prétendu Chapdelaine.

« C’est comme n’importe quel travailleur. Quand tu as une mauvaise journée au bureau, tu as le choix de t’apitoyer sur ton sort ou de regarder vers l’avant en te retroussant les manches. C’est ce que j’ai remarqué chez les joueurs, ils se préparent bien et ils ont consacré encore plus de temps à leur préparation dans cette semaine courte », a ajouté l’entraîneur.

Le demi défensif Jonathon Mincy ne possède pas autant d’expérience que Jackson, Simmons, Lewis ou Chapdelaine, mais il en impose par sa rage de vaincre sur le terrain. Devenu l’un des piliers de l’unité défensive, Mincy souhaite que ses partenaires aient compris la leçon.

« À mon avis, c’est vraiment une question de se concentrer encore plus sur les éléments de base. Il faut retrouver cette mentalité gagnante dès maintenant.

« J’arrive mal à m’expliquer comment tout ça a pu se produire, mais on ne parvenait pas à trouver une manière d’exécuter un jeu. Dans ce match, on a perdu une partie de notre concentration sur de petits éléments qui sont déterminants. On s’est assuré de corriger le tir cette semaine », a insisté Mincy sans vouloir jeter la pierre à ses compagnons. 

Les ennuis rencontrés par la défense montréalaise devraient provoquer un changement, au minimum. En effet, Greg Henderson devrait être prêt à reprendre sa place dans la formation partante en tant que demi défensif du côté large. Jalen Rogers et Branden Dozier verraient donc moins d’action.

Quant aux blessés, le secondeur Dominique Tovell ratera la confrontation contre Winnipeg puisqu’il doit respecter le protocole des commotions cérébrales et la prudence est de mise avec un match rapproché. Anthony Sarao effectuera ainsi son premier départ comme secondeur intérieur.

En ce qui concerne le porteur de ballon Tyrell Sutton, tout indique qu’il laissera son poste à Brandon Rutley. Sutton est ennuyé par un pépin physique, si bien que Rutley a hérité de toutes les répétitions lundi et mardi à l’entraînement.