MONTRÉAL – Pour les Alouettes, c’était l’équivalent de leurs éliminatoires. Comme rien ne fonctionne pour la formation montréalaise, elle a fini par s’incliner au compte de 12 à 6 face aux puissants Stampeders de Calgary après avoir tenu le coup pendant trois quarts.
 
Contre toute attente, les Alouettes détenaient l’avance, 6-0, au début du dernier quart, mais ils n’ont pas été en mesure de s’accrocher. Les visiteurs ont fini par orchestrer un touché, un placement et deux simples lors du quatrième quart. Les Alouettes ont hérité d’une chance ultime sur le dernier jeu du match, mais Johnny Manziel (18 en 29 pour 250 verges et une interception) n’a jamais pu décocher une bombe vers la zone des buts. À l’image de la saison, la protection n’a pas été adéquate.
 
« Je veux quand même lever mon chapeau à toute l’équipe. Ce n’est pas un manque d’effort qui a causé notre défaite. Tout le monde s’est défoncé dans cette partie », a jugé l’entraîneur Mike Sherman.

Ce revers vient donc confirmer l’exclusion des éliminatoires pour les Alouettes. Ce scénario se répète pour une quatrième année de suite ce qui devient un record de médiocrité pour l’organisation.
 
« C’est avant tout décevant de perdre ce match. Je vais me soucier de ça plus tard, on avait tant investi dans ce match. C’était une belle occasion de se mesurer à l’élite de la LCF, on voulait relever ce défi », a réagi Sherman.  
 
« Je ressens une tonne de frustration par rapport à plusieurs aspects présentement », a-t-il ajouté quelques instants plus tard.
 
C’est dommage puisque l’unité défensive montréalaise a brillé tout au long de cette rencontre. Le groupe du coordonnateur défensif Rich Stubler a même effectué trois interceptions contre l’excellent Bo Levi Mitchell qui n’était pas au sommet de son art. Le problème, c’est que les Alouettes n’ont pas inscrit un seul point à la suite de ces trois revirements réussis par Chris Ackie, Brandon Dozier et Dominique Ellis.
 
« Je ne veux pas critiquer mes coéquipiers de l’attaque, on aurait pu en faire encore plus en défense », a réagi avec classe l’ailier défensif John Bowman.  
 
Évidemment, le défi était colossal contre la meilleure défense de la LCF, mais il aurait fallu que Manziel et ses partenaires offensifs puissent faire mieux que deux placements de Boris Bede. L’occasion était belle car ce fut la plus petite production offensive des Stampeders cette saison, eux qui n’avaient jamais inscrit moins de 23 points.
 

Les Alouettes officiellement éliminés

« Comme le dicton le veut : close but no cigar. Mais la première chose que je voudrais souligner, c’est le remarquable travail de notre défense contre une très bonne attaque. C’était impressionnant et c’est vraiment poche qu’on n’ait pas été à la hauteur offensivement pour gagner. On aurait dû pouvoir y parvenir », a analysé Manziel.
 
Une fois de plus, la ligne offensive n’a pas été en mesure d’accorder suffisamment de protection à Manziel qui a souvent été pourchassé par le redoutable front défensif de Calgary. Notons que cette unité était privée du bloqueur à gauche Tony Washington – qui ratera le reste du calendrier - ce qui a entraîné un effet domino tout en permettant à Luc Brodeur-Jourdain (centre) de se voir confier un premier départ cette saison.
 
« C’est l’histoire de notre saison, on n’est pas en mesure de marquer assez de points et de protéger notre quart-arrière. C’est décevant, quand notre défense nous donne une performance comme celle-ci contre une bonne attaque, et qu’on n’est pas en mesure de gagner, c’est décevant ! », a résumé Patrick Lavoie.
 
« Ce que les gens ne réalisent par parfois, c’est que des confrontations qui ne sont pas favorables à ton équipe peuvent dicter l’allure d’un match », a convenu Sherman en parlant des ennuis de la ligne offensive.
 

Pas d'attaque, pas d'éliminatoires

« On a eu à bouger des joueurs sur la ligne offensive, mais il n’y a pas d’excuses. Ça fait partie de la réalité du sport. Je croyais quand même qu’on pourrait l’emporter. Je trouve qu’on s’est procuré des occasions sans pouvoir en profiter pleinement », a poursuivi Sherman.
 
Au final, les Stamps ont amassé six sacs. Par conséquent, les Alouettes ont concédé cinq sacs ou plus depuis cinq matchs d’affilée pour un gênant total de 59 en 2018.
 
De manière surprenante, il s’agit du premier triomphe des Stamps en sol montréalais depuis 2013. Quant aux Alouettes, ils affichent maintenant un piètre dossier de 1-7 à domicile en 2018. La dernière partie des Oiseaux à Montréal aura lieu le 28 octobre, dans le cadre du match de reconnaissance des partisans, lors de la visite des Argonauts de Toronto.
 
Les Alouettes pourront officiellement se concentrer vers l’avenir dès le match suivant, celui du 20 octobre, à Toronto. L’évidence est que les dirigeants auront plusieurs décisions cruciales à prendre en vue du calendrier 2019.
 
Malgré la déception de la défaite, quelques joueurs des Alouettes ont poursuivi la tradition d’aller servir des repas de l’Action de grâce à la Mission Bon Accueil.