MONTRÉAL – Comme ils le font si souvent, même au terme de la saison, Stefan Logan et l’entraîneur Kavis Reed discutaient de football quand l’auteur de ces lignes les a approchés pour connaître leur avis sur le départ de Jim Popp.

« Non, non, je ne savais pas. Pour être franc, je ne savais pas », a lancé Reed, l’adjoint à l’entraîneur-chef et responsable des unités spéciales.

La scène était un peu surréaliste d’apprendre cette nouvelle à un membre important du personnel d’entraîneurs et à Logan, un vétéran de 35 ans.

Mark Weightman, le président de l’organisation, disait donc vrai quand il avait répondu ceci à un confrère.

Luc Brodeur-Jourdain au 5 à 7

« Les joueurs vont l’apprendre quand tu vas le tweeter. C’est une question de respect pour les personnes concernées », avait-il mentionné quelques minutes plus tôt.

Au fil de leur carrière, Reed et Logan ont assisté à une foule de rebondissements de tous les genres. Sans avoir besoin de réfléchir longtemps, Reed a voulu vanter les mérites de Popp à la barre des Alouettes.

« Avant tout, on lui souhaite le mieux. J’espère que les gens vont surtout reconnaître le bien qu’il a accompli pour cette organisation. Je me souviens que j’étais encore joueur quand les Alouettes ont repris vie (en 1996) avec lui en arrivant de Baltimore », a exposé Reed qui est reconnu pour son optimisme.

« Jim a été le visage de l’organisation pendant plus de 20 ans, il mérite du respect pour ça. Les résultats ont été plus décevants dans les dernières années, mais ça n’entache pas son héritage », a-t-il évalué.

Évidemment, Logan voyait les choses avec sa perspective de joueur dans l’équation.

« Ça fait mal au cœur d’apprendre ça. Il était là depuis tant d’années, on ne veut jamais voir ça et je lui souhaite de belles choses. Les gars vont bien sûr se poser des questions pour la saison prochaine », a réagi le spécialiste des retours de botté.

La séparation entre les Alouettes et Popp plonge donc les joueurs dans un vide. Ils ont été nombreux à témoigner leur désir de prolonger leur association avec Montréal malgré une autre saison décevante.

Journée mouvementée dans le nid des Alouettes

« C’est certainement frustrant pour plusieurs joueurs d’apprendre ça. On est plusieurs à vouloir revenir, mais il y aura encore beaucoup de changements donc on ne sait pas ce qui surviendra. On se croise les doigts pour que le meilleur se produise », a ajouté Logan.

Reed ne se met pas la tête dans le sable, il sait bien que les récentes décisions de Popp n’ont pas produit les effets escomptés.

« Jim a continué de faire les choses dans le meilleur intérêt des Alouettes au cours des deux dernières années. Il laisse cette organisation dans une meilleure position que certains peuvent le penser. On détient un bon noyau solide et Jim a embauché plusieurs des personnes de qualité dans ce vestiaire », a maintenu l’entraîneur d’expérience.

Si Popp a fait chou blanc trop souvent depuis trois saisons, autant comme directeur général que comme entraîneur-chef, l’ajout de Jacques Chapdelaine à son organisation a été bénéfique.

Par contre, l’ascension de Chapdelaine au poste d’entraîneur-chef a démontré que Popp n’était pas parvenu à maintenir une discipline saine au sein de sa troupe.

Le tour du dossier Jim Popp

« Les gens parlent souvent de discipline, mais c’est un mot très difficile à définir. Les choses ne sont pas aussi pires que les gens pouvaient penser », a insisté Reed en vantant ensuite le beau boulot accompli par Chapdelaine en si peu de temps.

À propos de Chapdelaine, Logan a imposé un peu de pression sur les Alouettes en demandant son retour. Force est d’admettre qu’il devra patienter pour découvrir si le nouveau directeur général exaucera son souhait.

« On ne savait pas à quoi ça ressemblerait au départ, mais on l’a beaucoup aimé comme entraîneur. Il est direct, il exige un sens des responsabilités et il ne veut pas voir de bêtises », a vanté Logan qui gardait espoir quant à un mandat prolongé pour Chapdelaine.

Jim Popp n'a que lui à blâmer