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RÉSULTATS

Des anecdotes qui en disent long sur Matthew Bergeron qui sera repêché dans la NFL

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RDS et RDS.ca diffuseront en direct la 1re ronde du repêchage de la NFL dès 20 h, jeudi.

MONTRÉAL – Lors de son essai à Syracuse, Matthew Bergeron s'est démarqué du lot si vite que les entraîneurs se sont empressés de l'inviter à visiter le campus. Sa première réaction a été de demander si ses coéquipiers pouvaient venir avec lui. 

« Ça m'a toujours jeté par terre que Matthew ait tout de suite pensé à ça. C'est un petit geste, mais qui en dit beaucoup selon moi », a raconté Diego Ratelle qui a été son entraîneur avec les Filons du Cégep de Thetford. 

« C'était son moment, mais il a voulu le partager et il en a fait profiter tout le groupe. Ça démontre sa personnalité. D'ailleurs, ses collègues en parlent encore aujourd'hui. Je ne suis pas certain que la majorité des athlètes l'aurait fait. Pas par méchanceté. D'avoir la rapidité d'esprit de penser à ses collègues, ça ne s'enseigne pas, c'est inné. C'est une valeur ancrée en lui », a poursuivi Ratelle se disant convaincu que le processus d'entrevues aura amélioré son sort en vue du repêchage. 

Étant donné que le profil football de Bergeron commence à être mieux connu à l'approche du repêchage, voici un résumé de quelques autres anecdotes amusantes et révélatrices à son sujet. 

Durant le parcours de Bergeron au Cégep de Thetford, le programme sportif s'était doté d'une nouvelle bâtisse avec un beau vestiaire flambant neuf.

« On s'était inspirés de ce qui se fait dans les grandes organisations à la hauteur de nos moyens. On avait fait fabriquer une très grosse lumière avec un gros T (pour Thetford) qui était installée au plafond. C'était vraiment beau, on fermait les lumières avant les matchs et l'on allumait », s'est souvenu Ratelle. 
 
« Ça devait faire deux semaines que le vestiaire était prêt, on était si contents. Après une pratique très intense, Matthew est revenu dans le vestiaire avec son casque sur le dessus de la tête. Il fait un cri et tout le monde a réagi en se levant. Soulevé par le moment, il a sauté et boom ; la lampe s'est brisée de bord en bord... », a poursuivi Ratelle en souriant. 

Matthew BergeronEn entendant le bruit, les entraîneurs n'ont pas tardé à se rendre au vestiaire et Bergeron s'est approché d'eux avec la mine basse pour s'excuser. Les deux capitaines étaient avec lui pour jurer que c'était un accident. 

« On aurait dit trois enfants qui venaient se faire gronder. On n'était pas contents, mais on ne pouvait pas lui en vouloir. On en a bien ri par la suite. Il se sentait mal, il veut bien faire les choses », a ajouté Ratelle. 

À l'époque du Cégep, Bergeron avait développé cette gentille assurance qui le caractérise. 

« Il a toujours été un jeune homme déterminé, assez focus par rapport à où il veut se rendre et assez confiant en ses compétences. Le Matthew que vous voyez aujourd'hui, qui a l'air confiant, qui veut que ça marche, qui est reconnaissant, il était déjà comme ça à 16 ans », a vanté Ratelle. 

Ce n'est pas pour rien que Ratelle et ses collègues ont investi bien des efforts pour le recruter. 

« Tout le monde savait qu'il avait un grand potentiel, on n'a pas été les seuls à le trouver, précise Ratelle en riant. On a travaillé extrêmement fort pour le recruter. Je pense que notre approche et nos valeurs ont fait pencher la balance. On a vendu à lui et sa famille qu'on serait proches d'eux et qu'on allait les accompagner dans les bons et les mauvais moments. »

En débarquant à Thetford avec l'un de ses coéquipiers de l'école secondaire Le boisé, Bergeron disait ouvertement qu'il visait la NCAA.  

Les Filons misaient déjà sur l'entraîneur Alain Lussier pour superviser la ligne offensive. Mais, avec l'arrivée de Bergeron et d'autres athlètes intéressants à cette position, ils ont cru bon embaucher un entraîneur supplémentaire, Jean Tremblay. 

« On a créé des liens, on se parle encore régulièrement et à sa mère (Annie) aussi. Quand je suis allé le voir jouer à Syracuse, Annie me demandait comment je le trouvais et je lui ai répondu ‘Je suis rendu un spectateur comme toi, il est rendu ailleurs !' », a confié Ratelle qui serait allé plus souvent à Syracuse n'eût été de la COVID. 

« Mais ce n'est que partie remise, on aura la chance d'aller le voir dans un autre niveau. C'est clair qu'on ira l'encourager », a convenu Ratelle qui se dit curieux d'observer un camp d'entraînement de la NFL. 

Grande décision au stationnement des mobylettesMatthew Bergeron

Jean Bourassa, qui a été son entraîneur à l'école secondaire, a déjà raconté que Bergeron a failli cesser le football après le secondaire 3. Bergeron n'était pas différent des autres adolescents qui se cherchaient un peu et réclamaient une certaine liberté. 

« Oh, c'est sûr qu'on ne voulait pas l'échapper. Après l'école, j'étais allé le rencontrer au stationnement des mobylettes (scooter). J'avais jasé avec lui pour qu'il fasse une semaine d'entraînement et qu'il puisse prendre une décision éclairée ensuite. Tous les coachs étaient après moi aussi pour que je ne le lâche pas », a reconnu Bourassa amusé par ce souvenir. 

Durant son parcours secondaire, Bergeron développait sa maturité et Bourassa devait parfois le ramener à l'ordre. « Ce sont tes coéquipiers, vas-y un peu plus mollo dans les pratiques. Respecte tes coéquipiers. Dans les matchs, là tu te laisseras aller et il l'a compris », a résumé Bourassa. 

D'ailleurs, Bergeron disait en entrevue qu'il a retenu de Bourassa de demeurer humble et que l'équipe passe en premier. De quoi rendre fier un entraîneur qui le verra se faire repêcher dans la NFL. 

« On se disait que, si ça allait bien et qu'il évitait les blessures, il avait le potentiel pour la LCF, mais on n'osait pas rêver à la NFL. Peu de joueurs du Québec s'y rendaient », a-t-il noté. 

Tout ce chemin n'empêche pas Bergeron de revenir aider son ancienne équipe à Victoriaville. 

« On a un camp ce week-end, mais on ne l'achalera pas, on sait qu'il est occupé, a lancé Bourassa en riant. Mais, l'an passé, Matthew était venu donner un coup de main. Ça lui fait plaisir de venir nous voir et il est resté le Matthew qu'on a connu. »

Ce même Matthew accessible et sociable est aussi ce même Matthew qui en impose sur le terrain.  

« Quand on est allés le voir à Syracuse, il jouait contre Wake Forest qui était favori pour ce match, mais Syracuse a gagné. À la fin, Matthew avait pris un gros cône orange et il avait crié dedans pour célébrer. Il pouvait être exubérant. Il était comme ça aussi en match, c'est un joueur qui en impose. Quand ça brassait un peu, Matthew se reculait et levait les deux mains comme pour dire à l'arbitre qu'il n'était pas coupable. Ce geste, on l'a vu le refaire au niveau universitaire. J'ai hâte de voir s'il fera la même chose chez les pros, je ne suis pas certain que les arbitres vont le croire dans la NFL », a conclu Bourassa avec amusement. 

Matthew Bergeron