Comment ne pas être gonflé à bloc en tant que partisan de la NFL et des pools présentement? La course aux éliminatoires bat son plein et 23 des 32 équipes croient encore en leurs chances. Vous êtes à une ou deux semaines de commencer vos éliminatoires fantasy et chaque petite acquisition peut encore faire la différence. Puis Odell Beckham Jr vient d’effectuer un des plus beaux attrapés de l’histoire de la NFL. Le genre d’attrapé qui vous fait bondir de votre siège en guise d’appréciation… et qui fait exploser les médias sociaux. J’en reparle d’ailleurs un peu plus bas. Voici donc mes neuf vérités à l’aube de la semaine no 13 :

1) Au diable le retour progressif au boulot en ce qui concerne l’énigmatique, mais tout aussi dynamique Josh Gordon. Avant son retour au jeu dimanche face aux Falcons, son premier match en 11 mois, le personnel d’entraîneurs des Browns avait laissé entendre que Gordon serait sur le terrain pour 20 à 30 jeux tout au plus et qu’on agirait avec sagesse et parcimonie dans son cas. Quel mensonge! Tentaient-ils d’endormir les Falcons ou ont-ils simplement lancé leur plan de match aux vidanges durant la première demie quand ils ont constaté à quel point il semblait en forme? On ne le saura jamais. Dans tous les cas, il a été sur le terrain pour 54 des 78 jeux offensifs des siens (69 %) et ce total augmentera graduellement au cours des prochaines semaines. Il a été ciblé pas moins de 16 fois (!) par Brian Hoyer, captant 8 de ces ballons pour des gains de 120 verges dans la victoire dramatique. Son retour augmente instantanément la valeur fantasy de Hoyer ainsi que celle des deux porteurs de ballon recrue. Bien que cette valse entre Terrence West et Isaiah Crowell demeure assez imprévisible d’une semaine à l’autre, il semble que Crowell ait pris l’ascendant avec 12 portées pour 20 points fantasy à Atlanta contre 14 courses pour 6 points du côté de West.

LeGarrette Blount2) Ma relation amour/haine avec Bill Belichick se poursuit et se poursuivra probablement de façon éternelle. D’une part, j’ai un respect énorme pour son intellect et ses aptitudes indéniables d’entraîneur-chef. À l’inverse, il adore faire rager les poolers depuis des lunes. Cette semaine, je faisais partie des quelques milliers de Nord-Américains mordus de foot qui ont acheté des actions Jonas Gray et qui en ont payé le prix. L’entraîneur-chef typique, après avoir vu son jeune porteur anéantir les Colts de façon méthodique et convaincante le dimanche précédent (201 verges et 4 touchés sur 37 courses), aurait probablement proclamé quelque chose du genre « Le kid a été impressionnant, donnons-lui la chance de bâtir sur son éclosion et de répéter le tout ». Hélas, ç’aurait été trop simple comme approche et c’était sans compter sur la folie de l’homme aux mille chandails cotons ouatés. Je n’aimais pas son duel de la fin de semaine puisque les Lions forment la meilleure défense terrestre du circuit, mais je croyais quand même qu’une production de 80 verges et un touché au sol était un souhait raisonnable. Eh bien, c’est exactement ce qui a été amassé (avec un touché bonus)… par son coéquipier LeGarrette Blount. Le même LeGarrette Blount qui figurait dans la formation des Steelers six jours auparavant. Je comprends que Gray soit arrivé en retard à une pratique durant la semaine et qu’une sanction était de mise, mais personne ne s’attendait à ce que la sanction soit de rester debout sur les lignes de côté, casque sur la tête et protecteur buccal bien en place, pendant 60 minutes! Ouch. Plus jamais je ne miserai sur un porteur de ballon des Pats dans un de mes pools. C’est une promesse solennelle. Faites l’acquisition de Blount à vos risques et périls. Lorsque vous aurez besoin de lui, Belichick se moquera de vous en redonnant le poste à Grey, ou un illustre inconnu.

3) La semaine dernière, je vous suggérais cinq acquisitions potentielles à la position de receveur. Le bilan : deux flops et trois coups de circuit. Le premier flop fut Cecil Shorts III à Jacksonville. Il fut ciblé seulement trois fois par Blake Bortles, captant un seul ballon pour six verges à Indy. C’est ce qu’on appelle offrir un beigne à son proprio fantasy. Le deuxième flop vient avec un astérisque puisque j’avais conseillé l’acquisition temporaire d’Andre Caldwell à Denver seulement si Emmanuel Sanders n’était pas remis de sa commotion et devait rater la rencontre contre les Dolphins. Sanders était finalement en uniforme, brillant comme à ses habitudes avec une 6e performance d’affilée d’au moins 10 points. Donc Caldwell, pas vraiment de ma faute. Quant aux francs succès, on retrouve d’abord Jarvis Landry avec les Dolphins qui a connu son meilleur match de la saison (11 cibles, 7 réceptions, 2 touchés, 17 points). Ensuite il y avait Kenny Stills à La Nouvelle-Orléans, qui a totalisé seulement 9 points, mais avec des chiffres très prometteurs pour la suite (9 cibles, 8 réceptions, 98 verges). Et on termine avec celui qui s’est fait la plus belle réputation de la fin de semaine, pour toutes les bonnes raisons. J’ai nommé Odell Beckham Jr! Si vous n’avez pas encore vu son touché au début du deuxième quart, sortez de votre grotte, achetez-vous un ordinateur et accédez à ce lien. Vous ne le regretterez pas. Mais au-delà des prouesses athlétiques de la jeune recrue, on retient son émergence dans l’univers des poolers avec 11 cibles, 10 attrapés, 146 verges, 2 touchés et 26 points! Un monstre en devenir…

4) Une situation qui m’inquiète est celle des Cardinals de l’Arizona, tant sur le plan du vrai football que dans l’univers des pools. On savait tous que l’absence prolongée de Carson Palmer allait faire mal, mais les chiffres offensifs depuis deux semaines ne font qu’amplifier les craintes. Lors de leur victoire à la 11e semaine face aux Lions (14-6), c’est surtout la défense qui s’est signalée alors que les hommes en rouge ont amassé 46 verges au sol en 26 courses (moyenne de 1,8). Puis ce dimanche à Seattle, contre une unité défensive qui semble avoir trouvé son erre d’aller, ce fut 64 verges au sol sur 20 courses (moyenne de 3,2) et 140 verges par la voie des airs sur 26 passes tentées par Drew Stanton. Ça augure mal, d’autant plus que leurs quatre derniers adversaires sont solides défensivement (Chiefs, Rams, Seahawks et Niners). Andre Ellington, qui traîne une blessure au pied depuis le tout début de la saison, semble moins explosif et décisif et n’a inscrit que trois touchés au sol sur 196 courses… contrairement à 3 sur 118 courses en 2013. Si vous misez sur lui dans votre pool, je vous suggère de chercher activement une option de rechange.

5) Les deux équipes qui devraient être en mesure de s’éclater offensivement en fin de semaine sont les Dolphins de Miami et les Steelers de Pittsburgh. Les dauphins viennent de marquer 36 points à Denver et leur total par match s’élève à 28 (en moyenne) depuis six rencontres. Ils présentent un bel équilibre offensif et Ryan Tannehill nous démontre que sa saison n’est pas une aberration. Il se classe au 8e rang parmi tous les quarts-arrières fantasy en 2014… devant messieurs Rivers, Romo, Ryan, Kaepernick, Stafford et Newton. Ah oui... et vous ai-je mentionné que leur rival ce dimanche n’est nul autre que les piteux Jets de New York, qui viennent d’accorder 38 points à une équipe qui a passé sa semaine à pelleter de la neige avant de s’envoler pour Detroit. Quant aux Steelers, ils reviennent d’une semaine de congé, ayant inscrit 64 points à leurs cinq dernières sorties. Et ils accueillent les Saints de La Nouvelle-Orléans dimanche à 13 h (RDS). Si vous avez assisté à leur défaite lundi soir contre les Ravens, vous aurez constaté tout comme moi que l’unité défensive dirigée par Rob Ryan est amochée, fragile, confuse et perdue. Les receveurs faisaient comme bon leur semblait et Justin Forsett ressemblait à Barry Sanders le temps d’une soirée (30 points). Ça augure mal au Heinz Field pour la bande à Brees et ça augure bien pour un certain Le’Veon Bell.

Trent Richardson6) Si vous avez lu quelques-unes de mes chroniques cette saison, vous aurez probablement compris que je ne suis pas un fan de Trent Richardson. Je n’essaie même pas de m’en cacher. Je suis persuadé que les Colts persistent à le faire jouer autant pour tenter de prouver à leurs partisans que la transaction qu’ils ont fait avec les Browns en 2013 pour l’obtenir, en retour d’un choix de 1re ronde en 2014 (devenu Johnny Manziel), n’était pas si mauvaise que ça. Trop tard… cet échange apparaît de plus en plus catastrophique, surtout considérant que les porteurs de ballon choisis en 6e ou 7e ronde ou même non repêchés peuvent souvent devenir aussi bons que tous les autres. Cleveland n’aurait pas abandonné si vite dans son cas si son potentiel était encore grand. Bref, si Richardson avait été obtenu dans tout autre contexte, sans gros contrat et grandes attentes, il ne ferait plus partie de leurs plans. Il ne court pas avec assurance, ni vision, ni puissance, ni conviction. Sans oublier qu’il n’est pas un adepte du jeu aérien. La blessure subie par Ahmad Bradshaw, plus productif et plus polyvalent, a donc fait assez mal à la cause des Colts. Heureusement pour eux, ils ont un bonhomme potentiellement en mesure d’agir comme clone à Bradshaw et (si la sagesse s’empare soudainement de leur personnel d’entraîneurs) de déloger Richardson sous peu comme porteur principal. Il s’agit de Dan Herron, un joueur de troisième année qui a démontré de belles choses à son premier « vrai » match comme porteur avec Indy dimanche contre Jacksonville. Il a porté le ballon 12 fois pour 65 verges tout en captant 5 passes d’Andrew Luck pour 31 verges. Son potentiel dans cette attaque explosive est tout à fait légitime. Pendant ce temps, son collègue Richardson a couru 13 fois pour 42 verges, sans attraper une seule passe.

7) Côté receveurs de passes, voici d’autres noms à retenir. Anquan Boldin continue d’étonner et de surpasser les attentes à San Francisco. Âgé de 34 ans, avec 12 saisons dans le corps, il demeure la cible principale de Colin Kaepernick. Près de 9 ballons sont envoyés dans sa direction chaque semaine et il revendique, sans trop faire de vagues, 4 matchs de 15 points ou plus à ses 6 dernières sorties. À garder en tête pour les éliminatoires. Ailleurs en Californie, il semble que la guigne de la deuxième saison qui s’acharnait sur Keenan Allen est en voie de s’évaporer petit à petit. Après six performances de 5 points ou moins à ses sept premiers matchs, plusieurs propriétaires l’ont laissé tomber dans leurs pools. Le fait que Philip Rivers change de cible no 1 comme il change de bas n’aide pas la cause. Mais Allen a été ciblé à 44 reprises depuis quatre matchs, totalisant 37 points. Comme si Rivers s’était soudainement rappelé que monsieur Allen avait été étincelant en 2013 comme recrue, avec plus de 1000 verges et huit touchés. Finalement, dans la catégorie des joueurs quasi inconnus qui méritent peut-être une place sur votre banc pour le dernier droit, je vous présente Charles Johnson au Minnesota. Ce receveur fut un choix de 7e ronde des Packers en 2013, issu d’une toute petite université. Après de brefs séjours à Green Bay et Cleveland, il atterrit avec les Vikings en septembre dernier et commence à nous montrer ses talents. Du haut de ses 6 pieds 2 pouces, il a été ciblé 18 fois lors des deux dernières semaines, récoltant 139 verges, 1 touché et 21 points. Il bénéficie d’un groupe de receveurs plutôt faible autour de lui (où es-tu passé Cordarelle Patterson?) et d’un quart recrue qui commence à trouver ses repères (je vous en reparle à l’item no 9).Je ne vous garantis rien, mais il pourrait s’agir d’une perle rare.

8) Faisons maintenant le même exercice, mais avec les porteurs de ballon. Deux situations captent mon attention. Premièrement, à Oakland, les dirigeants des Raiders devront en arriver à une réalité semblable à celle des Colts avec Richardson et admettre que Darren McFadden et Maurice Jones-Drew sont probablement sur leur fin. McFadden n’a pas atteint 30 verges au sol ni 7 points fantasy lors de ses quatre plus récentes prestations. Quant à Jones-Drew, il totalise 8 points… depuis le début de la saison 2014. Ayoye. Cette réalisation leur permettrait de remettre le ballon plus souvent à un jeune porteur du nom de Latavius Murray. Tant qu’à n’avoir rien à perdre lors des cinq derniers matchs, aussi bien tenter de développer des jeunes, non? À sa deuxième saison en noir et argent, Murray a le gabarit et l’explosion pour faire des vagues tel que démontré face aux Chiefs il y a une semaine (4 courses, 112 verges, 2 touchés). Cette production lui a permis de surpasser en quatre portées ce que Run DMC a fait depuis cinq matchs! Seul bémol dans son cas, il a subi une commotion cérébrale contre Kansas City qui le forcera peut-être à passer son tour ce dimanche Saint-Louis.

9) Pour conclure cette semaine, je vous confirme deux nouvelles que vous avez peut-être déjà lues. D’abord, Michael Vick sera cloué au banc en fin de semaine après trois matchs comme partant où il aura connu quelques bons moments avec les Jets ainsi que quelques moments loin d’être convaincants. Mais encore plus importante fut la nouvelle que RGIII sera également laissé de côté par les Redskins dimanche à l’aube de son duel contre Andrew Luck et les Colts. Tous les signes pointent vers une sortie de Griffin de la capitale nationale durant la saison morte, du moins c’est ce que semble vouloir son entraîneur-chef Jay Gruden. Dans l’immédiat, si vous vous cherchez des options de remplacement pour le week-end, en voici deux. Zach Mettenberger a beau faire quelques erreurs ici et là (normal pour un quart recrue qui a seulement quatre départs sous la ceinture), il s’avère viable sur le plan fantasy. Il montre trois matchs de 19 points ou plus et effectue 33 passes en moyenne par match. De plus, son adversaire ce week-end, Houston, se classe avant-dernier contre le jeu aérien en 2014. Alléchant. L’autre est Teddy Bridgewater au Minnesota. Ses chiffres sont peut-être légèrement moins attirants que ceux de Mettenberger mais sa progression depuis un mois est impossible à nier. Il a totalisé 15 points à Tampa, 18 contre les Skins, 10 contre les Bears et 23 dimanche face aux Packers. D’ailleurs, lors de ce plus récent match, il a couru à 5 reprises pour 32 verges. Il s’agit d’un bonus que peu de quarts peuvent offrir. Son adversaire en fin de semaine? Les Panthers de la Caroline, qui traversent une série de six rencontres sans victoire durant laquelle ils ont accordé 180 points (30 par rencontre).

C’est tout pour cette semaine. Préparez-vous, les éliminatoires fantasy approchent!

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