Laurent Duvernay-Tardif était en entrevue avec Scott Van Pelt à ESPN mardi pour parler notamment de son implication dans la lutte contre la COVID-19 plus en détails.

Le joueur des Chiefs de Kansas City travaille en CHSLD comme aide-soignant et raconte que l’une de ses tâches principales est de s’occuper de la médicamentation des résidents au quotidien.

« J'évolue dans deux réalités »

« Je ne peux pas vraiment travailler comme docteur parce que je n’ai pas encore fait ma résidence, donc je suis dans une zone grise. Je fais tout ce que je peux pour contribuer en tant qu’infirmier et aide-soignant, pour aider là où mon aide est requise », précise-t-il.

Il se souvient que la première fois où il a entendu parler du coronavirus, c’était en pleine semaine du Super Bowl. Un journaliste lui avait demandé ce qu’il pensait de la situation en début de crise en Chine.

« J’avais répondu que ça se passait tellement loin et que je me concentrais à disputer le match le plus important de ma vie. Dix semaines plus tard, le portrait a complètement changé. Je suis revenu plus tôt que prévu d’un voyage dans les Caraïbes avec ma copine. La situation est devenue folle. Étant donné ma formation en médecine, je me suis alors dit que je voulais contribuer et faire partie de la solution. Au départ je me suis porté instinctivement volontaire, mais c’est quand j’ai reçu la confirmation qui me disait que je commençais le lendemain que je me suis vraiment questionné sur ce à quoi ça consiste en termes de risques pour moi et ma copine ou ce que ça signifie par rapport à mon contrat avec les Chiefs. Les Chiefs ont été incroyables avec moi. J’ai texté l’entraîneur Andy Reid pour lui dire que je prévoyais retourner au Québec aider et il m’a dit de faire ce que j’avais à faire. Le support de l’organisation est génial », a souligné LDT, en montrant le genre d’équipement de protection avec lequel il travaille, que ce soit des masques ou des visières spéciales. »

Bien que son travail est gratifiant, Duvernay-Tardif admet qu’il peut être très éprouvant. Et en parallèle, il continue en plus de s’entraîner chez lui afin d’être prêt en vue de la prochaine saison de la NFL.

« Tu fais de ton mieux au quotidien pour aider les patients et le personnel. Mais tous les détails auxquels il faut faire attention face à la maladie, ça ajoute une charge émotive supplémentaire. C’est une période éprouvante. D’un jour à l’autre je passe du travail en centre de soins de longue durée à celui que je fais lors des entraînements virtuels ou les séances de vidéos sur mon iPad avec les Chiefs, c’est tellement un état d’esprit différent et deux réalités différentes. Le contraste est énorme. Le défi pour moi actuellement est de faire de mon mieux et de rester positif dans les deux sphères. »

« On réalise le risque que l'on prend »

LDT dit tenter de trouver de l’espoir dans les petites choses positives qui se passent dans la vie de tous les jours. Il a d'ailleurs vécu des moments émotifs en aidant des patients à contacter sur appel vidéo leur famille dont ils sont éloignés par mesure de sécurité.

« Certains patients n’ont pas vu de visages sans masque depuis des mois, ils ne voient pas leur famille, ils sont confinés dans leur chambre. C’est dur. Mais chaque fois que tu es capable de poser un bon geste, il faut s’en réjouir et s’en servir comme motivation. C’est ce que j’essaie de faire. Je ne suis pas ici comme docteur ou comme superhéros, je suis là pour aider. Et une manière de le faire, c'est de nourrir les patients, les habiller, les changer, les laver, leur donner leurs médicaments. Il y a plein d’autres personnes qui sont venues en renfort, dont des infirmiers/infirmières et médecins qui étaient à la retraite. On ne peut pas que voir le négatif et se plaindre, il faut être proactif et trouver du positif. »