L’affrontement de dimanche entre les Packers de Green Bay et les Bills de Buffalo (RDS, 13 h) offre un élément de suspense intéressant car historiquement, le Stade Ralph Wilson n’a pas été un lieu propice aux réjouissances pour les hommes de Mike McCarthy. C’est vrai qu’ils n’y sont allés qu’à cinq reprises, et pas une seule fois depuis qu’Aaron Rodgers est aux commandes de l’attaque, mais toujours est-il que les Packers n’ont jamais triomphé à Buffalo.

Est-ce que Rodgers aidera à renverser cette tendance dimanche? Les probabilités sont élevées, surtout lorsqu’on jette un œil à son rendement contre les formations de la division AFC Est depuis le début de la campagne. Green Bay a été victorieux contre les Jets de New York et les Dolphins de Miami en début de calendrier, avant de s’imposer plus récemment face à une puissance du circuit Goodell, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre.

Contre ces trois adversaires, Rodgers a totalisé des gains impressionnants de 978 verges par la passe, en plus de réussir huit passes de touché, le tout sans être intercepté une seule fois. Bon, vous me direz peut-être que Rodgers connaît du succès peu importe l’identité de ses rivaux cette année, mais sa feuille de route est particulièrement reluisante contre cette division.

Lorsqu’ils évoluent à domicile, les Bills posent un certain défi puisqu’ils évoluent dans une température très froide à ce moment-ci de l’année, en plus de compter sur une foule bruyante. Somme toute, les Packers se préparent à entrer dans un environnement hostile. Ça ne s’arrête pas là, car les statistiques défensives des Bills confirment leur efficacité à bien des égards. Ils sont au cinquième rang contre le jeu aérien, et occupent la huitième position pour contrer la course.

Sans doute en anticipation du football d’éliminatoires, les Packers ont procédé ces derniers temps à une légère transformation de leur attaque, même si Rodgers reste encore et toujours le chef d’orchestre. Graduellement depuis leur retour d’une semaine de relâche il y a cinq semaines, McCarthy et ses adjoints ont intégré le jeu au sol de manière à obtenir un meilleur équilibre, et les résultats sont convaincants. Eddie Lacy et James Starks apportent une contribution non négligeable au déploiement offensif des Packers, ce qui rend leur attaque encore plus dévastatrice et menaçante par son caractère imprévisible.

Ainsi, à ses cinq dernières sorties, le champ-arrière des hommes en vert et jaune a récolté des gains de 132 verges contre les Bears de Chicago, 110 verges face aux Eagles de Philadelphie, 155 verges face aux Vikings du Minnesota, 130 verges contre les Patriots et 179 verges contre les Falcons d’Atlanta. En moyenne, les porteurs de ballon obtiennent au cumulatif une trentaine de portées, ce qui prépare intelligemment le football qu’ils voudront privilégier en matchs d’après-saison.

J’admets avoir hâte de voir ce que peut accomplir la défensive des Packers, qui ne m’a pas épaté lundi contre les Falcons. À la mi-temps, ils jouissaient d’une priorité de 24 points sur les visiteurs, menant par la marque de 31-7. En bout de ligne, Atlanta a rétréci l’écart à seulement six points au quatrième quart. L’incapacité de la défensive de Green Bay à appliquer de la pression sur Matt Ryan a de quoi laisser perplexe. Même s’il a décoché un total passablement élevé de 39 passes et qu’il était évident que ce serait l’avenue privilégiée en deuxième moitié de match, le quart des Falcons n’a été victime que d’un seul sac. Au total, il n’a été dérangé que quatre fois avant qu’il ne se défasse du ballon. La tertiaire doit également procéder à un examen de conscience après avoir assisté impuissante au festival Julio Jones. Le receveur gros format a capté 11 passes pour des gains astronomiques de 259 verges en plus de marquer un touché.

Pour les Bills, l’attaque aérienne est solide bien qu’elle ne soit pas redoutable. Kyle Orton est capable de garder les siens dans la rencontre, et la recrue Sammy Watkins, bien qu’il ne soit pas encore du calibre d’un receveur de la trempe de Julio Jones,  a tout de même 822 verges au compteur. Il a réalisé 11 attrapés de 20 verges ou plus, de sorte que les Packers devront être sur leurs gardes. Pourront-ils enrayer les longs jeux? C’est ce qui est venu bien près de les couler plus tôt cette semaine.

Broncos-Chargers (16 h, RDS)

Les affrontements intra-division sont généralement très compétitifs dans la AFC Ouest, et c’est ce à quoi on est en droit de s’attendre du choc entre les Broncos de Denver et les Chargers de San Diego.

On en connaît suffisamment des Chargers pour affirmer qu’il s’agit d’une équipe combative et résiliente qui n’abandonne pas facilement, à l’image de leur quart Philip Rivers, un joueur animé d’une grande passion. Qu’on l’apprécie ou non, le vétéran général est un motivateur hors pair pour ses coéquipiers.

J’ai bien hâte de voir comment Peyton Manning jouera, car depuis sa prestation sans faille lors de la septième semaine contre ces mêmes Chargers, le no 18 des Broncos n’a que 14 passes de touché en six rencontres. Durant la même période, il a été intercepté à huit reprises. Ses statistiques sont aussi à la baisse quant au nombre de verges accumulées. Lors de ses trois derniers matchs, Manning a obtenu des gains de 257, 179 et 173 verges. Contre les Bills dimanche dernier, il a vu s’éteindre sa séquence de 51 matchs d’affilée avec au moins une passe de touché.

Qu’est-ce qui explique ce ralentissement? À mon avis, l’une des raisons qui saute aux yeux est l’absence de l’ailier rapproché Julius Thomas, qui avait capté 12 passes pour le majeur avant de subir une blessure à une cheville. Grâce à sa stature imposante, c’est souvent lui qui attaquait le centre du terrain. Ainsi, les défensives adverses ont eu le loisir de concentrer leurs énergies sur les autres cibles, les receveurs espacés. Demaryius Thomas et Emmanuel Sanders ont été surveillés étroitement, ce qui a compliqué la tâche de Manning. Normalement, Julius devrait être de retour au jeu contre San Diego. Il ne faut pas sous-estimer l’impact qu’il aura sur l’efficacité du jeu aérien.

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Deuxièmement, le jeu au sol des Broncos a été franchement brillant dans le dernier mois. Le plan de match de l’instructeur adverse est souvent de choisir le moindre mal, c’est-à-dire d’inciter Manning à privilégier la course. On évite ainsi de se retrouver avec un fossé de 20 points à combler à la mi-temps et une chance quasiment nulle de l’emporter.

C.J. Anderson et le reste des membres du champ-arrière ont profité des brèches pour imposer le rythme. Les chiffres ne mentent pas : des récoltes de 201, 214 et 133 verges de gains au sol lors des trois derniers matchs. La défense s’est aussi levée durant ce récent relâchement de Manning, avec sept revirements provoqués et 12 sacs du quart. Finalement, la statistique la plus importante demeure celle de la colonne des victoires. La troupe de John Fox n’a pas déçu à cet égard durant la période « au neutre » de son quart vedette.

Comme les Broncos ont excellé à appliquer de la pression depuis trois matchs, il sera intéressant de voir comment réagira Rivers. Après tout, le blitz des Patriots lui a causé toutes sortes d’ennuis la semaine dernière.

Eagles-Cowboys (20 h, RDS)

La troisième rencontre diffusée sur nos ondes au cours de ce dimanche de football américain est celle impliquant les Eagles de Philadelphie et les Cowboys de Dallas, qui vont renouer après leur duel de l’Action de grâces qui s’était terminé largement à l’avantage des Eagles, victorieux au compte de 33-10.

Ce match disputé au AT&T Stadium de Dallas avait été l’affaire des troupiers de Chip Kelly car ils avaient réussi à remporter de manière définitive la guerre des tranchées. La ligne à l’attaque des Cowboys, pourtant l’une des plus fiables et solides du circuit Goodell, avait été complètement malmenée par le front défensif des Eagles. Ça s’était avéré un élément surprenant qui avait fait foi de tout dans le résultat.

Loin d’être en reste, la ligne offensive des Eagles avait créé des corridors de course pour LeSean McCoy et permis à Mark Sanchez de disposer d’amplement de temps avant de décocher ses passes.

Ainsi, l’équipe de Philadelphie avait obtenu 256 verges au sol, contre seulement 93 pour Dallas. Tony Romo avait été victime de quatre sacs du quart et rabattu au sol cinq autres fois, tandis que les Cowboys s’étaient rendus à Sanchez à seulement deux reprises, dont une fois pour un sac.

 Puisqu’on a affaire à deux formations qui affectionnent le jeu au sol et qui souhaitent imposer de cette façon le rythme du match, la guerre de tranchées sera encore déterminante.

La fiche immaculée des Cowboys (6-0) sur les terrains adverses est également une facette à observer attentivement. Ce ne sera pas une commande facile, car les Eagles étaient eux aussi parfaits à domicile (6-0) avant d’être défaits par l’une des puissances du circuit, les Seahawks de Seattle, dimanche dernier.

Une dernière tangente intéressante qui se dessine est cette tendance qu’ont les Eagles à rebondir brillamment de chaque revers cette année. En moyenne, les hommes de Chip Kelly marquent 36 points lors des matchs suivant une défaite. Cette attaque dynamique refuse de connaître deux matchs ordinaires de suite. Sachant qu’ils ont marqué 14 points face aux Seahawks, peut-on déduire qu’ils auront fait les ajustements nécessaires afin de triompher une deuxième fois en moins d’un mois contre leurs rivaux éternels? Ça reste à voir!

*Propos recueillis par Maxime Desroches