Des victoires historiques – tant chez les jeunes loups que les vétérans, des tournois excitants au point d’en prolonger le plaisir, de l’inquiétude et de l’espoir pour un des plus grands athlètes que cette planète ait connu. Voilà ce que le golf avait à offrir dans les 12 derniers mois. 2021 aura contribué à regarnir le coffre à outils du golf pour aider le sport à construire sa popularité.

 

La planète golf a rapidement été secouée pour de tristes raisons. Le 23 février, Tiger Woods frôlait la mort dans un accident de voiture qui lui a causé de nombreuses blessures importantes qui ont nécessité plusieurs interventions et opérations.

 

À 45 ans, si la survie de Woods a rassuré tout le monde et mis un léger baume sur cette onde de choc, plusieurs ont remis en doute la capacité du Tigre d’être en mesure de frapper une balle de golf à partir de ce moment et encore plus la possibilité qu’il puisse effectuer un retour à la compétition éventuellement.

 

Woods lui-même avait confié au mois de mai que le processus de réhabilitation « était plus douloureux que tout ce qu’il avait autrefois connu comme expérience ».

 

Puis, Tiger s’est relevé, comme il l’a fait si souvent dans sa carrière. Il a d’abord partagé une vidéo de son élan au mois de novembre, avant d’annoncer qu’il serait de retour sur les verts au milieu du mois de décembre au Championnat PNC, en compagnie de son fils Charlie.

 

Si Tiger a été l’acteur d’un évènement dont se serait bien passé le monde du golf en début d’année, il a également été le personnage principal d’un des plus beaux moments de l’année pour conclure 2021 avec splendeur.

 

Le duo composé de Tiger et son fils Charlie a fait tourner bien des têtes les 18 et 19 décembre, prenant la 2e position du tournoi derrière John Daly et son fils John Daly II. À seulement 13 ans, Charlie Woods a démontré des qualités qu’on observe généralement sur le circuit de la PGA, alors que le paternel a exécuté quelques coups qui ont rappelé ses beaux jours. Voir le duo arborer fièrement le rouge lors de la ronde finale du dimanche aura assurément été la cerise sur le sunday pour les fervents de golf.

 

Mickelson dans le livre des records

L’année 2021 aura été porteuse d’images historiques dans la PGA et l’une d’elles appartient assurément à Phil Mickelson. Qui ne se souvient pas de voir l’Américain de 50 ans marcher dans l’allée du 18e trou de l’Ocean Course un soir de mai, des centaines de partisans derrière lui, acclamant sa victoire historique au Championnat de la PGA?

 

Quelques instants plus tard, la légende vivante devenait le plus vieux gagnant d’un tournoi majeur dans l’histoire du circuit, une première victoire en plus d’un an et demi pour Mickelson sur la PGA.

 

« J’espère que les autres y verront l’inspiration. Peut-être que ça prend plus de travail et un effort plus important pour maintenir ce niveau de jeu, mais ça en vaut la peine », avait sagement admis Lefty.

 

Mickelson a également disputé quelques tournois sur le circuit des Champions. Après avoir remporté ses deux premiers tournois à la fin de l’année 2020, Mickelson a démontré qu’il était encore capable de belles choses, alors qu’il a terminé sa saison avec une victoire au Constellation Furyk & Friends, avec des rondes de 66, 67 et 68 au mois d’octobre.

 

L’inspiration japonaise

Il n’y a pas que Mickelson qui a été l’auteur d’une victoire historique lors d’un tournoi majeur en 2021. Hideki Matsuyama a inspiré une nation entière à Augusta le 11 avril, au Tournoi des Maîtres. Il est devenu le premier Japonais à remporter un tournoi majeur sur le circuit de la PGA, victoire qui pourrait ouvrir des portes à plusieurs jeunes joueurs dans les prochaines années.

 

« Je souhaite être un pionnier et que plusieurs victoires suivent. Je me réjouis de pouvoir ouvrir le chemin à d'autres golfeurs, espérons-le! », avait fièrement lancé Matsuyama.

 

Cette victoire, Matsuyama ne l’a pas volée. Il a dû résister à de maintes attaques du jeune Will Zalatoris en ronde finale pour pouvoir enfiler le veston vert à la fin de la journée. Quelques mois plus tard, Matsuyama est passé tout près de remporter la médaille de bronze aux Jeux olympiques, chez lui au Japon devant ses partisans. Matsuyama a raté un coup roulé crève-cœur au 18e trou de la ronde finale, avant de s’incliner en prolongation et de prendre le 4e rang.

 

L’année de Cantlay

Si un athlète a pris les commandes du golf masculin en 2021, c’est bien l’Américain Patrick Cantlay. Quatre victoires lors de la saison – dont trois en 2021 –, des victoires au Championnat BMW et au Championnat du circuit de la PGA et la Coupe Fed Ex en guise de récompense. Quelle année il a connue!

 

L’année 2021 aura permis à Cantlay de solidifier sa place aux côtés des meilleurs golfeurs du monde et de montrer qu’il était une menace constante – malgré quelques difficultés au printemps.

 

Non seulement Cantlay a-t-il été intraitable, mais il a montré que le golf était un sport excitant qui pouvait soulever les passions, d’abord en offrant une prolongation épique de six trous face à Bryson DeChambeau au Championnat BMW, ensuite en remportant le Championnat du circuit de la PGA au tout dernier trou, uniquement une semaine plus tard.

 

Cantlay aura eu un adversaire plus coriace que les autres en 2021 : Jon Rahm. L'Espagnol a offert une constance impressionnante, ce qui lui a permis de compléter la saison au premier rang du classement.

 

Rahm a profité de la saison pour signer une première victoire majeure, à l'Omnium des États-Unis. Au-delà de cette performance, Rahm a maintenu une cadence qui n'avait été observée qu'à deux reprises auparavant. Il est devenu le 3e golfeur après Tiger Woods et Dustin Johnson à terminer plus des deux tiers de ses tournois dans le top 10, selon la PGA.

 

Renaissance américaine

Que dire de la performance américaine à la coupe Ryder 2020 – disputée en septembre 2021 en raison de la pandémie! Les États-Unis avaient perdu sept des dix dernières coupes Ryder contre l’Europe, mais l’année 2021 se sera passée sous le thème de la domination pour les joueurs américains.

 

Comptant sur neuf des onze meilleurs joueurs au monde, la troupe du capitaine Steve Stricker a vaincu l’Europe 19-9, battant ainsi un record pour le plus gros écart à la compétition depuis que l’Europe continentale participe au tournoi. Dustin Johnson a été dominant avec une fiche parfaite de cinq points.

 

« Je suis sans mot. Tout était parfait, les gars de l’équipe étaient unis. Ils avaient une mission cette semaine et c’était évident », expliquait Stricker après le tournoi.

 

Au cœur de cette domination américaine au golf, difficile de passer sous le silence la renaissance de Jordan Spieth, qui a montré un niveau de jeu semblable à celui qu’il avait présenté en 2014-2015, lorsqu’il avait signé cinq victoires sur le circuit.

 

Après plusieurs années de difficultés et de questionnements, Spieth s’est présenté sur les terrains avec une fraîcheur qu’on n’avait pas observée dans son jeu depuis belle lurette. Confiance et contrôle lui ont permis de faire un premier pas de géant à l’Omnium Waste Management avec une 4e position, puis avec une 3e position au Pro-Am Pebble Beach la semaine suivante.

 

La consécration ultime s’est pointé le bout du nez à l’Omnium Valero au Texas après quelques semaines de constance inégalée. Spieth a savouré une première victoire en près de quatre ans.

 

« C'est une immense victoire pour moi, a affirmé Spieth. La route a été longue, et je me suis dit à plusieurs reprises que je ne reviendrais peut-être jamais ici. »

 

Spieth a prouvé que c’était loin d’être uniquement un feu de paille. Dans les onze tournois qui ont suivi – jusqu’à la fin de la saison – Spieth a atteint les rondes de la fin de semaine à chaque occasion et il a enregistré trois top 3, dont une 3e position au Tournoi des Maîtres.

 

Korda domine la LPGA

Chez les femmes, le seul nom à retenir cette année fut sans contredit celui de la jeune Nelly Korda, numéro 1 au classement à seulement 23 ans. L’Américaine a fait sa marque partout où elle est passée, de la LPGA aux Jeux olympiques.

 

En 17 tournois cette saison, Korda a démontré que l’avenir du golf féminin lui appartenait et qu’elle était capable de prendre cette lourde tâche sur ses épaules. Korda s’est invitée dans le top 10 à dix occasions, soit plus de la moitié des tournois auxquels elle a participé, en plus de signer quatre victoires – dont une première victoire majeure. Ajoutez à cela son triomphe aux Jeux olympiques de Tokyo et vous retrouverez assurément un modèle inspirant pour toutes les jeunes filles dans l’univers du golf.

 

À l’échelle canadienne, Brooke Henderson a connu une saison en montagnes russes, mais elle est tout de même parvenue à goûter à la victoire cette année, à l’Omnium Hugel-Air Premia, sa 10e victoire en carrière sur le circuit de la LPGA, une première depuis 2019.

 

À ce jour, et à seulement 24 ans, Henderson est la Canadienne la plus victorieuse de l'histoire au golf, que ce soit dans la LPGA ou la PGA.

 

2021 aura donc été une année de découverte, voire de redécouverte dans certains cas, mais elle aura contribué à mettre en lumière toute la beauté que le golf a à offrir à l’univers sportif.