La 149e édition de l’Omnium britannique se mettra en branle ce jeudi sur les allées du parcours Royal St. George’s, hôte de cette prestigieuse compétition pour une 15e fois. Il n’est devancé à ce chapitre que par St. Andrews (30), Preswick (24) et Murfield (16).

Le parcours de type links s’étire sur 7189 verges, pour  une normale 70. Il n’y a donc que 2 normales 5, soient les 7e et 14e trous. Vu des airs, le parcours présente un visage lunaire, donc très accidenté et parsemé de monticules d’herbes très longues et de cratères qui servent de fosses de sable. Certains seront durement pénalisés pas les bonds capricieux et imprévisibles que leurs balles prendront, même si elles atterrissent au centre de l’allée. Il faudra donc démontrer beaucoup de patience et contrôler ses frustrations car la route est longue et pénible pour mettre la main sur le fameux Claret Jug.

La dernière fois que l’on a tenu ce championnat majeur sur ce parcours (2011), c’est l'Irlandais Darren Clarke qui l’avait emporté par 2 coups devant Phil Mickelson et un jeune Américain nommé Dustin Johnson. Ce fut une victoire très émotive pour Clarke et il avait dédié ce triomphe à sa femme Heather, décédée quelques années plus tôt àa la suite d'un cancer. La foule très partisane avait encouragé Clarke tout au long de la ronde finale avant de voir ce dernier fondre en larmes lorsque sa victoire a été confirmée. Ce sont des images qui ne s’oublient pas.

L’édition 2003 avait aussi été mémorable avec un gain inattendu de l’Américain Ben Curtis, joueur peu connu en Europe à l’époque. Il fut l’un des premiers joueurs professionnels à utiliser des bâtons hybrides qui venaient tout juste d’apparaître sur le marché. Certains se rappelleront aussi du Danois Thomas Bjorn meneur par 2 coups avec 4 trous à disputer. Il avait eu recours à 3 coups pour sortir d’une fosse de sable au 16e trou avant de commettre un boguey au 17e et de terminer en 2e place, à un seul coup de Curtis. Pour ceux qui sont un peu plus âgés, ce parcours a aussi été témoin, en 1993, de l’une des plus grandes performances de l’histoire lorsque l’Australien Greg Norman avait rapporté une carte finale de 64 pour l’emporter par 2 coups devant Nick Faldo et Corey Pavin. De son propre aveu et de l’avis de plusieurs experts, il s’agit de la meilleure performance du grand Requin blanc en carrière.

On peut donc s’attendre à une lutte serrée et à de nombreux rebondissements au cours du tournoi. Il faut aussi se rappeler que lors des 2 derniers omniums tenus au Royal St.George’s, un grand total de 7 joueurs ont été en mesure de terminer sous le par.

QUI SERA APPELÉ « THE CHAMPION GOLFER OF THE YEAR »?

Les candidats aux grands honneurs sont fort nombreux même si on compte quelques absents de marque avec les procédures imposées dues à la COVID-19. Pour différentes raisons, Hideki Matsuyama, Bubba Watson, Sungjae Im, Si Woo Kim, Danny Lee, Keven Na et Matthew Wolff ne seront des participants cette année. Un total de 21 joueurs qualifiés se sont désistés.

Quoiqu’il en soit, le tournoi aura lieu et 29 des 30 meilleurs au classement mondial seront de la partie. Qui va donc l’emporter?

Voici donc une liste de 25 joueurs qui, selon moi, ont davantage de chances de gagner. Je vous rappelle que je ne suis pas devin!

Jon Rahm : difficile de ne pas favoriser le joueur numéro 1 au monde, d’autant plus qu’il vient de remporter le US Open. Qui oserait parier contre lui?

Brooks Koepka : spécialiste des tournois majeurs durant lesquels il semble se transformé en joueur irréductible. Rappelons sa 2e place à Kiawah Island et sa 4e à Torrey Pines.

Louis Oosthuizen : il n’a terminé au 2e échelon des 2 derniers tournois majeurs par hasard. Il possède un élan fiable et est probablement le meilleur sur les verts.

Xander Schauffele : à son tour de se débarrasser du titre de meilleur golfeur professionnel sans titre majeur. Personne ne serait vraiment surpris s’il devait l’emporter.

Bryson DeChambeau : on le sait capable du meilleur et du pire mais on ne peut l’ignorer. S’il est en mesure d’atteindre quelques allées, il peut peut-être mater ce genre de parcours.

Justin Thomas : avec un tel talent, tout est possible. Il a bien joué en Écosse la semaine dernière (8e) et semble mûr pour un premier titre à ce championnat.

Scottie Scheffler : voici un joueur qui pourrait surprendre car il est toujours en pleine progression. Il s’affirme de plus en plus et gagne en confiance à chaque sortie.

Lucas Herbert : ce joueur Australien est peut-être moins connu en Amérique mais il vaut son pesant d’or. Il a gagné l’Omnium d’Irlande il y a 2 semaines et a terminé 4e à celui d’Écosse dimanche dernier…joueur à surveiller.

Patrick Cantlay : il excelle dans tous les aspects du jeu et commet moins d’erreurs que la moyenne, un atout important sur un tel parcours, tout comme son petit jeu.

Matt Fitzpatrick : ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne remporte un majeur. Il arrive confiant et en bonne forme suite à sa 2e place à l’Omnium d’Écosse.

Viktor Hoveland : récent vainqueur en Allemagne, il a tous les atouts dans son sac. Son attitude exemplaire devrait lui permettre de passer à travers ce test ultime avec succès.

Jordan Speith : il a repris la forme qu’il avait lors de sa victoire à ce même tournoi en 2017. Sa créativité devrait bien le servir sur un parcours aussi accidenté.

Tyrell Hatton : joueur très talentueux qui doit apprendre à mieux contrôler ses émotions pour espérer la victoire. Sa fougue peut aussi bien le servir que lui nuire.

Dustin Johnson : comment ignorer un joueur de sa trempe même si son jeu n’a pas été à la hauteur au cours des derniers mois. Il est capable d’exploser à tout moment!

Rory McIlroy : à quand le prochain titre majeur pour Rory? Son dernier remonte déjà en 2014 mais je garde espoir.

Ian Poulter : Il pourrait confirmer son réel statut avec une victoire majeure. J’aime ses chances, d’autant plus qu’il a terminé au 4e rang à l’Omnium d’Écosse dimanche dernier.

Patrick Reed : sa capacité de récupérer autour des verts est un atout indispensable pour connaître du succès. Sa finesse pourrait fort bien le mener à la victoire.

Collin Morikawa : lors des trois derniers tournois majeurs, il a terminé 18e, 8e et 4e. La précision de ses coups de fer amènera plusieurs chances d’oiselets.

Cory Conners : exceptionnel du tertre de départ jusqu’au vert. S’il connaît le moindrement de succès sur les verts, il est un candidat logique aux grands honneurs.

Cameron Smith : ce joueur australien a prouvé hors de tout doute qu’il a les outils nécessaire pour l’emporter.

Tommy Fleetwood : le moment serait bien choisi pour remporter un premier titre majeur, peut-être que la chance lui sourira enfin!

Harris English : récent vainqueur au TPC River Highlands lors d’une prolongation interminable, il a aussi terminé 3e à Torrey Pines lors du dernier US Open. La qualité de son élan le positionne dans une classe à part.

Shane Lowry : champion en titre, il pourrait fort bien récidiver sur un parcours qui favorise son style de jeu. Sa victoire en 2019 n’est pas le fruit du hasard.

Lee Westwood : il a prouvé, depuis le début  de la saison, qu’il a toujours sa place parmi l’élite mondiale. Une victoire cette fin de semaine lui permettrait de joindre les grands noms du golf et ce serait pleinement mérité.

Paul Casey : celui-là demeure mon choix sentimental car j’apprécie beaucoup les qualités de ce joueur. Son attitude et sa combativité pourraient enfin lui permettre d’être consacré ‘’The champion golfer of the year’’!

On pourrait sans doute ajouter encore quelques noms à cette liste mais ça ne finirait plus tellement ils sont nombreux à pouvoir remporter ce tournoi.

Je vous invite donc à vous joindre à nous, dès jeudi matin sur les ondes de RDS, pour assister à un des plus prestigieux tournois de golf. L’issue est imprévisible mais une chose est sûre, la tension montera d’un cran de jour en jour et le dénouement ne sera connu qu’à la toute fin. Bon golf!