Chaque année, début avril, les amateurs de sport vibrent pour plusieurs raisons : la saison de baseball a débuté, les séries de hockey se mettent en branle la semaine prochaine et, à tout seigneur, tout honneur, le tournoi des Maîtres commence jeudi. Oui, la vie est belle à cette période de l’année!

Premier tournoi majeur de la saison, le Masters revêt un cachet bien particulier pour les amateurs de golf. Chacun a son souvenir favori de cette compétition annuelle tellement riche en histoire. Personne n’a oublié la victoire spectaculaire de Jack Nicklaus en 1986 ou encore la dominance totale de Tiger Woods en 1997 alors qu’il l’avait emporté par une marge record de 12 coups. L’écroulement de Greg Norman face à Nick Faldo ou le coup miracle de Larry Mize face à ce même Norman en 1987 demeurent également des souvenirs impérissables, pour des raisons bien différentes. En général, on préfère se rappeler des victoires éclatantes et non des défaites crève-cœur comme celle de Jordan Spieth l’an passé. Pour les Canadiens, difficile d’ignorer l’improbable triomphe de Mike Weir en 2003; on peut d’ailleurs espérer à nouveau puisqu’Adam Hadwin sera du peloton de départ, lui qui connaît une superbe saison jusqu’ici.

Au tournoi des Maîtres, on sait à l’avance qu’il va se passer des choses étranges, surtout le dimanche après-midi, sur le neuf de retour. Les coups d’éclat et les débandades se succéderont à un rythme infernal, les réactions de foule seront entendues partout sur le parcours et, en fin de compte, le dernier survivant endossera le fameux veston vert, veston convoité par tous les professionnels de golf de la planète. Une victoire au tournoi des Maîtres, c’est une victoire pour la vie et ça vaut son pesant d’or.

Une fois de plus, les candidats aux grands honneurs sont nombreux même si on estime les chances de certains plus grandes que d’autres. Comment ne pas favoriser l’Américain Dustin Johnson, premier joueur mondial et vainqueur à ses trois dernières sorties. Le grand DJ a mûri et commet beaucoup moins d’erreurs d’élan ou de stratégie. Avec sa grande puissance et un jeu de « wedges » précis, Johnson pourrait fort bien dominer l’édition 2017 du Masters.

Pour ma part, j’estime que les chances de victoire du Nord-Irlandais Rory McIlroy sont aussi bonnes, sinon meilleures. Le jeune homme est affamé et je crois que son tour est venu. Lorsque McIlroy est au sommet de sa forme, il demeure, selon moi, le meilleur joueur de tous. La seule contrainte dans son cas demeure l’agressivité de son jeu, car il n’a peur de rien, mais à bien y penser, c’est aussi ce qui fait sa force!

Parmi les autres candidats logiques, Jordan Spieth voudra sûrement faire oublier le cauchemar qu’il a vécu l’an passé, lui qui dominait par 5 coups avec seulement 9 trous à jouer. Spieth n’est pas à son mieux depuis quelques semaines, mais l’air frais de la Georgie pourrait le revigorer juste à temps. L’Espagnol Jon Rahm en est un autre qu’il faudra garder à l’œil. Ce jeune homme bourré de talent n’a toujours pas atteint son plein potentiel, bien qu’il soit déjà 12e joueur mondial à son année recrue. Son compatriote Sergio Garcia pourrait aussi entrer dans la danse s’il peut connaître du succès sur les coups roulés de 7 pieds et moins.

On devra aussi surveiller la filière anglaise, représentée par une pléiade de joueurs de premier plan : Danny Willett, Justin Rose, Tommy Fleetwood et Paul Casey possèdent tous les ingrédients nécessaires pour aspirer à la victoire, mais je parierais davantage sur les chances de Matthew Fitzpatrick et de Tyrell Hatton. Ce dernier connaît déjà passablement de succès en sol américain et pourrait fort bien causer la grande surprise de la fin de semaine.

Enfin, on ne peut oublier les Australiens Jason Day et Adam Scott, pas plus que le Suédois Henrik Stenson, même s’ils ne semblent pas au sommet de leur art présentement. Le Japonais Hideki Matsuyama ainsi que les Américains Phil Mickelson, Rickie Fowler et Bill Haas méritent également l’attention des poolers.

Comme je le répète régulièrement, il est difficile de prévoir l’issu d’un match de hockey alors qu’il n’y a que deux équipes en présence. S’aventurer à prédire l’éventuel gagnant du Masters s’avère une tâche plutôt difficile tellement les prétendants de qualité sont nombreux. Peu importe, on le fait pour le plaisir, car on sait que l’on va vivre de fortes émotions, peu importe qui gagne.

RDS présente les 4 rondes du tournoi ainsi que le concours de normales-3, mercredi dès 15 h. Bon tournoi des Maîtres!