Le documentaire 25 ans d’émotions – L’agenda de David Savard sera diffusé jeudi le 28 octobre à 20 h sur les ondes de RDS et RDS Direct.

David Savard n’est pas le plus volubile, mais il sait comment se faire apprécier de ses coéquipiers. Dans le documentaire 25 ans d’émotions, l’agenda de David Savard, le défenseur raconte la route qui l’a mené vers la Ligue nationale et sa motivation à s’amener avec le Canadien de Montréal à l’été 2021.

Bourré de talent, le jeune Savard est sélectionné au repêchage de la LHJMQ par le Drakkar en 2007. Après seulement 35 matchs avec la formation de Baie-Comeau, Savard est échangé aux Wildcats de Moncton par son entraîneur-chef et directeur général, Éric Dubois. En rétrospective, ce dernier avoue ses regrets dans le documentaire.

« Tu réalises plus tard que des bons jeunes défenseurs, il n’y en a pas des tonnes. Si c’était à recommencer, je garderais mon défenseur (Savard)… »

Savard, qui s’y plaisait à Baie-Comeau, doit donc faire ses valises le jour de Noël pour venir s’établir avec une famille de pension à Moncton. Ce sont de gros changements pour le jeune homme de 17 ans. Malgré le choc, ce défi donne les outils nécessaires à Savard pour son développement. À l’été 2009, après deux saisons dans la LHJMQ, les Blue Jackets de Columbus prononcent le nom de Savard au 4e tour du repêchage de la LNH.

C’est une chose d’avoir le talent au hockey, mais encore faut-il investir tous les efforts nécessaires pour faire son chemin jusqu’à la Ligue nationale.

Si le talent de Savard est indéniable sur la glace, il doit mettre les bouchées doubles du côté de son entraînement et de sa nutrition afin de maintenir son poids, un enjeu important pour la suite de sa carrière. Lors de sa dernière saison dans la LHJMQ en 2009-10, Savard est métamorphosé et récolte le fruit de ses efforts en amassant 77 points. Le défenseur natif de St-Hyacinthe ne pouvait s’imaginer une meilleure conclusion à ses années dans le junior, alors qu’il reçoit le titre de défenseur de l’année dans la Ligue canadienne de hockey, en plus de soulever la coupe du Président avec les Wildcats.

Débuts professionnels et la naissance d’une grande amitié

À la suite de son année de rêve, Savard fait ses débuts au hockey professionnel en 2010, avec le club-école des Blue Jackets, les Falcons de Springfield, dans la Ligue américaine. La saison suivante, il gradue dans la LNH où il dispute 31 matchs avec Columbus pour terminer la saison.

En 2013-14, Savard se taille une place comme joueur régulier dans la LNH. Après cinq ans d’expérience dans le circuit Bettman, Savard prend un jeune attaquant québécois talentueux sous son aile : Pierre-Luc Dubois. Ironiquement, Dubois est le fils d’Éric Dubois, ce même DG qui avait échangé Savard aux Wildcats lors de la saison 2007-08!

Heureusement, Savard n’est pas rancunier. Jeune père de famille, il héberge Dubois chez lui pour la saison et les deux coéquipiers développent une grande amitié. Ils ont l’occasion de disputer trois saisons dans la même équipe avant d’être rattrapés par la réalité du hockey. Lors de la saison 2020-21, ils sont tous deux échangés par les Blue Jackets, à des destinations différentes.

Dubois prend le chemin de Winnipeg. Savard lui, ferme un chapitre important de sa vie d’hockeyeur après avoir passé une décennie à Columbus. Parfaitement bâti pour les séries selon ses pairs, l’imposant défenseur est courtisé par plusieurs équipes, mais c’est finalement le Lightning qui réussit à obtenir ses services dans un échange à trois équipes. 

L’impact de Savard et de grands rêves qui se réalisent

Le défenseur ne met pas de temps pour faire sa place sous les palmiers de Tampa Bay où il gagne rapidement le respect de ses nouveaux coéquipiers. D’une équipe en reconstruction à Columbus, Savard passe à une équipe diamétralement opposée alors que le Lightning, champion en titre, a tous les atouts pour gagner une deuxième coupe Stanley d’affilée.

Voyant ses Jets éliminés au deuxième tour par le Canadien, Dubois, lui, est un spectateur attentif lorsque Savard atteint la finale de la coupe Stanley avec le Lightning, face au Canadien. L’attaquant a encore des frissons lorsqu’il parle de ses sentiments en voyant son ami soulever la Coupe.

« C’est comme si mon grand frère gagnait la coupe Stanley. Si c’est pas moi qui la gagne, je veux que ce soit lui qui la gagne. (…) C’était un moment spécial de le voir soulever la Coupe. Ça n’aurait pas pu arriver à une meilleure personne. »

Une déclaration qui en dit long sur leurs liens d’amitié ainsi que sur l’impact de Savard sur ses acolytes.

David Savard

Le numéro 58 n’a fait que passer à Tampa Bay mais son rôle a été important dans la conquête de la coupe Stanley du Lightning en 2021. Après avoir réalisé un grand rêve en soulevant le trophée le plus convoité dans le monde du hockey, Savard réalise un autre rêve : porter l’uniforme de l’équipe de son enfance.

Pierre-Luc Dubois déclare que Savard est un type de joueur que toutes les équipes devraient avoir. Clairement, Dubois n’est pas le seul à penser ainsi. Le Canadien de Montréal lui a offert un contrat à l’été 2021.

Homme de cœur et de famille, Savard, qui était libre comme l’air, a décidé de se rapprocher de son patelin. S’il a vécu une décennie à Columbus où il pouvait passer incognito, le vétéran de 31 ans a choisi un marché bien différent cette fois. Sauf qu’à ce stade-ci de sa carrière, il était prêt pour ce nouveau défi.

Savard a réalisé un grand rêve en gagnant une coupe Stanley, mais il a encore un vieux rêve d’enfance en tête : soulever le prestigieux trophée dans l’uniforme du Canadien.