BOCA RATON, Floride - Même si Marc Bergevin passe la semaine à quelques kilomètres à peine de la résidence de Sergei Berezin, aucune rencontre entre le directeur général du Canadien et l’agent du vétéran défenseur Andrei Markov n’est prévue.

« Il n’y a rien qui presse », a simplement indiqué Bergevin au terme de la première journée de travail à la réunion annuelle des directeurs généraux.

Une constatation que partage Berezin. « Nous avons eu des discussions dans les jours qui ont précédé la date limite des transactions, mais rien depuis. Il n’y a rien d’anormal. Le dossier suit son cours et il n’y a pas d’urgence à s’entendre », a mentionné Berezin lorsque joint par RDS.ca à son domicile de la Floride.

Aux yeux de Berezin, l’allure des négociations et le ton des discussions sont positifs et reflètent la réalité des deux camps. Une réalité qui devrait rassurer les partisans du Canadien qui s’inquiètent de voir Markov profiter de son autonomie complète pour mettre le cap sur une autre ville de la LNH.

« Andrei est à Montréal depuis le tout début de sa carrière il y a 14 ans. Il a toujours joué là et tient à y jouer encore jusqu’à la fin de sa carrière. Inversement, nous sommes convaincus, Andrei et moi, que le Canadien tient à le garder au sein de l’équipe. Il n’y a donc pas d’inquiétude à avoir. Le marché des joueurs autonomes est une avenue que nous pourrons emprunter l’été prochain. Mais en considérant la volonté du Canadien de le garder et la notre de rester à Montréal, le gros du travail est déjà fait. Il ne reste donc que des détails à régler », a lancé Berezin.

Quand on lui a fait remarquer que les millions $ que touchera son client au cours des deux, trois, quatre, voire cinq années du prochain contrat qu’il signera représentaient bien plus que des « détails à régler », Berezin s’est mis à rire en répliquant : « Ce n’est que de l’argent. »

Plus sérieusement, Sergei Berezin a balayé du revers de la main ce qu’il a qualifié de rumeurs associées à une possible offre de contrat de deux ans que le Canadien a présentée avant la date limite des transactions.

« Il y a plusieurs scénarios sur la table. Plusieurs combinaisons reliées aux nombres d’années et aux sommes d’argent qui leur sont associés. Je ne comprends pas pourquoi vous insistez sur une offre de deux ans et sur le fait que nous réclamons davantage. Le dossier est plus évolué et compliqué que ça », a nuancé Berezin, un ami personnel de Markov, qui est aussi son premier client à titre d’agent négociateur.

Quant au marché des joueurs autonomes, un marché qui pourrait être fort profitable pour Markov alors que son talent, son expérience et le fait qu’il soit maintenant l’homme de fer du Canadien n’ayant pas raté de match en raison de blessure depuis le début de la saison écourtée l’an dernier, Berezin assure qu’il n’est pas un objectif en soi. Et que la possibilité que des équipes riches et/ou ayant un urgent besoin de renfort à la ligne bleue puissent couvrir son client d’or n’est pas un argument massue que le clan Markov peut brandir pour forcer la main du Tricolore à se montrer plus généreux en nombre d’années et de millions de dollars.

« Toutes ces observations sur les contrats qu’Andrei pourrait recevoir l’été prochain ne sont que des spéculations. La réalité c’est qu’Andrei est à Montréal. Qu’il veut faire tout en son possible pour aider l’équipe à bien terminer l’année et à se rendre le plus loin possible en séries. Marc Bergevin a amélioré l’équipe avec l’acquisition de Thomas Vanek. Regardons ce qui arrivera d’ici à la fin de la saison et le reste suivra son cours. Mais je vous le répète : Andrei veut rester à Montréal. Et l’équipe tient à le garder. Il n’y a donc vraiment rien qui presse puisque les deux parties ont le même objectif. Le Canadien reviendra en Floride à la fin du mois. Il passera deux ou trois jours ici entre les matchs contre les Panthers et le Lightning. Peut-être que les conditions seront alors meilleures pour une rencontre entre moi et Marc. Mais nous en avons eu plusieurs jusqu’ici et d’autres suivront encore et je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas en mesure de nous entendre.»

Bien que le plafond salarial en vue de la saison 2014-2015 ne sera fixé définitivement que l’été prochain, les directeurs généraux réunis à Boca Raton devraient obtenir des indications quant à la fluctuation à la hausse qu’il suivra la saison prochaine. Cette fluctuation aura une incidence directe sur les chances du Canadien de se montrer suffisamment généreux à l’endroit de Markov pour éviter qu’il ne tâte le marché des joueurs autonomes. Car avec P.K. Subban qui touchera le gros lot au cours des prochains moins et Thomas Vanek qui a refusé les 50 millions répartis sur sept ans que lui offraient les Islanders, Marc Bergevin aura besoin de toute la marge de manoeuvre que lui offrira le grand argentier de la LNH afin de lui permettre de garder Markov sur sa liste de paie et d’ajouter quelques éléments dont le Canadien aura besoin pour s’améliorer encore un peu plus l’an prochain.