MONTRÉAL – Sans pouvoir dévoiler certains détails, Marc Bergevin a confirmé qu’un seul joueur de son équipe, jusqu’à présent, a été déclaré positif à la COVID-19 et il a été infecté par un variant. Au niveau du calendrier, tout indique que le Canadien devra prolonger sa saison après le 8 mai et les renforts via une transaction sont peu probables. 

Le directeur général du Tricolore n’a pas toutefois pas dévoilé si le joueur déclaré positif s’avère être Jesperi Kotkaniemi ou Joel Armia. Puisque les deux athlètes ont eu un contact rapproché, leur nom a été placé sur la liste de la COVID-19 de la LNH. 

Forum : quel impact pour une pause forcée?

Aux États-Unis, certaines équipes ont pu poursuivre leurs activités même si des joueurs ont été infectés. Mais, étant donné qu’il s’agit d’un variant, la Santé publique et la LNH ont sans doute voulu jouer de prudence. De plus, le traçage effectué a permis de déterminer que d’autres joueurs du Canadien avaient eu un contact rapproché avec Kotkaniemi ou Armia. 

« Ils n’ont pas pris de risque pour la santé des joueurs. Il y a aussi eu des occasions durant la saison que des équipes croient avoir transmis ça sur la patinoire donc c’était aussi pour la sécurité des Oilers. Je crois que c’est la bonne décision », a mentionné Bergevin en visioconférence. 

La bonne nouvelle, c’est que le virus ne semble pas s’être propagé parmi les joueurs. 

« Ça ne s’est pas répandu jusqu’à présent. Si rien ne change d’ici lundi après-midi, on devrait être en mesure de reprendre l’action », a indiqué le dirigeant. 

Évidemment, le joueur qui a été déclaré positif doit respecter une quarantaine. Dans le cas de ses coéquipiers, une grande prudence est exigée, mais ils ont l’autorisation d’aller se promener à l’extérieur de manière sécuritaire. 

On reviendra, plus tard, sur quelques informations reliées à la COVID-19, mais le dossier du calendrier du Canadien suscite bien des inquiétudes.

Puisque c’est la LNH qui gère le calendrier, Bergevin ne pouvait pas dévoiler les détails du calendrier qui a été modifié. Par contre, tout laisse croire que le Canadien devra prolonger sa saison jusqu’au 11 mai comme le rapportait le collègue Pierre LeBrun. 

« La LNH va annoncer les détails aussitôt qu’on peut reprendre l’entraînement. Je peux confirmer que la LNH veut, le moins possible, se rendre dans la semaine suivante, mais probablement que, dans notre cas, on sera obligé d’y aller », a confié Bergevin en précisant que le plan actuel ne vise pas d’utiliser toute cette semaine supplémentaire.  

Mercredi soir, en tentant de déterminer comment la LNH allait replacer les quatre parties remises du Canadien, on ne pouvait qu’en arriver à la conclusion que la LNH aurait à déplacer des matchs impliquant d’autres équipes canadiennes. Bergevin a confirmé le tout et le plan pourrait même influencer le calendrier de toutes les équipes canadiennes. 

À titre d’exemple, on peut penser aux Canucks de Vancouver. Leur match prévu le 4 mai contre les Oilers pourrait être devancé pour permettre au Canadien de reprendre l’un de ces matchs contre Edmonton lors de cette soirée. 

Mercredi, Bergevin a discuté avec la LNH pendant plus de deux heures et il se faisait soumettre des options. On présume qu’il aurait voulu que le circuit Bettman accepte de ne pas reprendre les quatre matchs – disons deux au lieu de quatre – pour éviter un calendrier trop condensé à sa troupe. Le scénario de jouer quatre matchs en cinq soirs semble inévitable. 

« Il y a une forte possibilité, mais le dernier mot appartient à la LNH surtout que ça implique d’autres équipes », a répondu Bergevin qui ne peut que s’adapter. 

Le moment de transiger ? Diminuer vos attentes

Sans surprise, l’interruption imposée au Canadien a ravivé des attentes à propos d’une transaction afin de compenser des faiblesses. Ainsi, le ou les joueurs obtenus auraient pu procéder à une partie du confinement avant la reprise de l’action. Bergevin n’a pas tardé à dégonfler cet espoir. 

« Une transaction ça prend du temps »

« J’ai eu des conversations au quotidien, mais ça aboutit toujours au plafond salarial. Quand ton équipe se situe près du plafond, il faut échanger de l’argent à moins de donner un atout. Je ne m’attendrais pas à grand-chose d’ici la date limite », a-t-il déclaré. 

« Quand on ne dépense pas tout le budget, on se fait critiquer et c’est la même chose quand on investit toute la masse salariale car on ne peut plus ajouter de joueurs. L’un de nos derniers gestes a été l’embauche de Tyler Toffoli et on savait que ça éliminerait notre marge de manœuvre, mais je crois qu’on a pris la bonne décision. Ça ne me dérange pas, j’aime encore beaucoup notre équipe », a poursuivi Bergevin. 

En attendant la date limite des transactions, le 12 avril, le Canadien s’assure de minimiser la rouille dans son effectif actuel. Des vélos ont été envoyés aux joueurs et des entraînements virtuels sont tenus. De plus, l’entraîneur Dominique Ducharme a organisé des séances virtuelles dédiées notamment aux tactiques sur le jeu de puissance et en infériorité numérique. 

N'oublions pas de noter que la pause réduira le nombre de matchs sans Toffoli et elle accorde du temps supplémentaire à Ben Chiarot qui a reçu des nouvelles encourageantes. Dès le 31 mars, le Rocket de Laval sera de retour à Montréal ce qui facilitera l'éventualité d'un rappel. 

Bergevin ne blâme pas le joueur infecté 

Au moment de lancer cette saison particulière, on présume que chaque directeur général redoutait ardemment que le virus s’infiltre dans son organisation. 

« Au début, je présume qu’on s’attendait tous à ce que ça se produise et surtout quand ça touchait plusieurs équipes américaines. Mais c’était calme dans notre division jusqu’à lundi. Quand on y pense, ça affecte un seul joueur dans toute la division et ça provoque cette interruption. Malheureusement, ça survient dans notre club », a réagi Bergevin à ce sujet. 

« Si tout va bien, on est de retour lundi »

Cela dit, le DG du Canadien assure qu’il n’en veut pas au joueur infecté.  

« Je ne suis pas prêt à dire que le joueur n’a pas respecté les consignes. Des gens vont mourir de ce virus sans avoir manqué de prudence. Le virus se promène même sur des choses banales. Je n’ai aucune déception envers le joueur et personne n’est coupable à mes yeux », a-t-il maintenu. 

Par ailleurs, Bergevin a précisé que l’organisation montréalaise avait dû composer avec quelques tests faux positifs impliquant un isolement de 48 heures et deux tests négatifs ensuite. Ça lui est lui-même arrivé deux fois. 

D’ailleurs, il ne serait pas impossible qu’un entraîneur ou un membre du personnel du Canadien soit aussi infecté par le virus présentement. Bergevin a dit qu’il ne pouvait pas commenter ce sujet quand la question lui a été posée. 

En terminant, précisons que, depuis le 3 janvier, toutes les personnes incluses dans la bulle du Canadien (joueurs, entraîneurs, dirigeants, thérapeutes, préposés à l’équipement...) se font tester tous les jours dans le garage du Complexe Bell ou à l’hôtel. Les membres de la famille de ces personnes doivent également subir deux tests par semaine. Les pilotes et les agents de bord qui voyagent avec le Canadien doivent aussi procéder à des tests.