MONTRÉAL – En raison des ennuis actuels du Canadien, le nom de Cole Caufield continue d’alimenter les discussions. Joël Bouchard, son entraîneur-chef avec le Rocket de Laval, a raconté que le talentueux attaquant démontre déjà qu’il peut s’adapter à la Ligue américaine de hockey.

 

Tous les partisans du Canadien le savent, Caufield n’a pas tardé à produire au niveau professionnel. Dès son premier match, il a amassé deux buts et une aide en plus d’ajouter un but dès le lendemain.  

 

« Ce fut tout un premier week-end. Le but, c’était de le laisser jouer. Il est venu dans le bureau des entraîneurs à 18h30 pour voir l’annonce du trophée Hobey-Baker. Il a entendu son nom, il a sauté sur la glace et il a connu un très bon match. Son deuxième match était bon aussi », a raconté Bouchard lors d’une conversation avec Pierre Houde, Marc Denis et Guy Boucher durant l’émission spéciale des transactions à RDS.

 

« J’ai essayé de le laisser jouer un peu. On a fait une petite séance vidéo après le premier match, mais vraiment de petits ajustements pour le professionnel. Je veux le laisser sentir et s’ajuster au calibre de jeu », a exprimé l’entraîneur axé sur le développement.

 

À ce sujet, Bouchard s’est réjoui de voir que le talentueux attaquant assimile les consignes à grande vitesse.  

 

Joël Bouchard« Après la petite séance vidéo, j’ai vu deux séquences sur cet aspect dans le match suivant. Comme entraîneur, on veut voir comment les gars vont réagir. Il a fait deux petits jeux, j’ai regardé Daniel Jacob (son adjoint) parce qu’on a vu qu’il avait compris. C’est une bonne nouvelle et il ne faut pas trop s’emballer, mais au moins, c’est le fun de voir qu’il a été capable de s’ajuster », a confié Bouchard.

 

Si l’entraîneur du Rocket se réjouit de voir un athlète au profil différent – un buteur de haut niveau – progresser avec l’organisation, il ne veut surtout pas le dénaturer au profit d’un jeu défensif plus solide.

 

« On l’avait vu au camp de développement, il y a deux ans, et on le voit présentement. La chose qui nous a impressionnés, c’est que ce n’est pas le même p’tit gars. Je l’ai dit à Tony Granato et je vais encore lui lancer des fleurs : le programme de Wisconsin n’a pas perdu son temps. Il est beaucoup plus fort physiquement, plus explosif et plus dynamique avec et sans la rondelle », a confirmé Bouchard à propos d’une question de Guy Boucher qui a établi un parallèle avec Martin St-Louis qu’il a dirigé.

 

Justement, Caufield peut piger dans l’arsenal de St-Louis pour bien se débrouiller dans le volet défensif.

 

« Quand un joueur est plus dynamique et rapide sans la rondelle, il a une chance d’arriver aux rondelles en premier ou à tout le moins de ne pas laisser la chance au gros joueur de s’établir ou d’être en position de force. Il peut se positionner de manière stratégique pour être en mesure de récupérer la rondelle », a présenté Bouchard comme solution.

 

« C’est sûr que ce n’est pas un joueur qui doit entrer dans de grosses confrontations physiques, mais c’était la même chose pour Martin St-Louis. Avec de l’expérience, une bonne technique, un bon bâton et une rapidité d’esprit à réagir aux rondelles libres, il sera capable non seulement de ne pas faire mal à son équipe, mais d’être bon défensivement et relancer l’attaque rapidement », a poursuivi le pilote du Rocket.

 

Cette réponse mène au but ultime de Bouchard. C’est attirant d’aider Caufield défensivement, mais sans le brimer dans sa force.

 

« Toutes mes rencontres avec lui, quand on parle des situations défensives, c’est toujours pour que ça lui amène plus d’offensive, c’est toujours ça. Mon but, c’est de travailler avec lui pour qu’il ait un impact positif dans le match et qu’il ait eu ses chances de marquer », a déclaré l’ancien défenseur.

 

« Si on le fait jouer d’une façon qu’il est trop impliqué défensivement - dans le sens qu’on n’est pas en mesure de recréer certaines chances de marquer pour lui - on neutralise un talent offensif », a-t-il enchaîné.

 

Poehling a absorbé, pas d’urgence avec Primeau

 

Même si leur profil est très différent, l’évolution de Caufield ne peut que faire penser à celle de Ryan Poehling. Après une entrée en scène fulgurante, mais trompeuse, Poehling se rapproche d’un arsenal professionnel.

 

Ryan Poehling« La différence avec Ryan, cette année, c’est qu’il absorbe le hockey professionnel. L’an passé, il réagissait. [...] Il commence à comprendre ce qui lui amène du succès et ce qu’il doit faire attention pour ne pas créer des erreurs qui reviendraient dans son jeu. Être un centre, c’est beaucoup de responsabilités sur des structures de jeu et réagir à l’adversaire », a observé Bouchard sans vouloir prendre une partie du mérite.

 

Avant le dernier match, Poehling a voulu procéder à une petite séance vidéo avec Bouchard, mais ce dernier a refusé.

 

« C’est le plus bel exemple. Je lui ai dit non parce que je vais te demander juste une chose. Il l’a fait et il a eu un excellent match. Après la partie, je lui ai juste fait un clin d’œil. Quand tu commences à être un professionnel, tu n’auras pas toujours tes meilleures journées, mais tu as une meilleure idée de ce que tu dois faire », a exposé Bouchard.

 

Le gardien Cayden Primeau agit présentement à titre d’adjoint à Jake Allen durant l’absence de Carey Price. Bouchard n’a pas encore trouvé de négatif à dire au sujet de l’espoir de 21 ans.

 

« Il n’a rien eu à changer, juste de progresser comme gardien et voilà ce qu’il fait avec nous. Selon moi, il a le potentiel de jouer dans la LNH et être bon longtemps, sa progression est excellente », a conclu Bouchard.