En acquérant les services d’Ilya Kovalchuk, l’état-major du Canadien souhaitait fouetter ses troupes et mettre rapidement un terme à la séquence de défaites de la formation montréalaise.

Même si l’arrivée de Kovalchuk n’a pas eu un impact immédiat sur les résultats collectifs, dès ses premiers coups de patin dans l’uniforme tricolore, le Russe a fait écarquiller bien des yeux. Ultimement, c’est le numéro 17 qui a mis fin à la séquence de huit défaites consécutives de la Sainte-Flanelle à l’aide d’un tir à la précision chirurgicale qui a trompé la diligence du gardien des Sénateurs, Marcus Hogberg, en prolongation.

Depuis son arrivée dans la métropole, Kovalchuk éblouit par son rendement, lui qui a amassé quatre points en autant de rencontres avec le Canadien.

Tableau KovalchukC’est via son apport offensif que Kovalchuk a martyrisé les équipes adverses lors de ses meilleures années dans le circuit Bettman. À Montréal, Kovalchuk semble avoir retrouvé ses ailes une fois en possession du disque, excellant dans toutes les principales catégories de statistiques quantifiant l’impact offensif d’un hockeyeur.

Depuis le 6 janvier 2020, le numéro 17 est l’attaquant du Tricolore qui a généré le plus important temps de possession.

Kovalchuk ne se contente pas de contrôler le disque, alors que ces séquences mènent régulièrement à des chances de marquer pour le CH. Depuis son arrivée, Kovalchuk se hisse au troisième rang chez le Tricolore quant aux jeux générant des chances de marquer. Il réussit pareil fait d’armes en exploitant son tir du poignet précis depuis l’enclave et en alimentant avec brio ses coéquipiers en zone offensive.

Il est de connaissance notoire que la plus belle arme offensive d’Ilya Kovalchuk est son lancer qui allie précision et vélocité. Son tir lui a jadis permis de mettre la main sur le titre de meilleur marqueur de la LNH lors de la saison 2003-04 et d’inscrire plus de 35 buts lors de septsaisons différentes.

Le temps qui passe dérobe bien des qualités aux athlètes, mais le talent fait exception à cette règle. Ainsi, si un franc-tireur tel que Kovalchuk est en mesure de décocher ses tirs depuis la zone payante, il en fera assurément payer le prix à ses adversaires. C’est exactement ce que les Sénateurs ont constaté à leurs dépens.

Depuis qu’il s’est joint au Canadien, seul Philip Danault a cadré davantage de tirs que Kovalchuk depuis l’enclave et le bas de l’enclave. Lorsqu’un marqueur aussi prolifique génère un volume de tirs dangereux si imposant, il finira inévitablement par noircir la feuille de pointage.

Tableau KovalchukEn zone offensive, le numéro 17 ne se contente pas d’utiliser à profusion son lancer, alors qu’il y complète un nombre impressionnant de passes. De plus, une large proportion de ces passes présente à haut coefficient de difficultés, alors que Kovalchuk réalise de nombreuses passes transversales et alimente régulièrement un coéquipier dans l’enclave.

Depuis le 6 janvier 2020, Kovalchuk mène le Canadien quant au nombre de passes complétées dans l’enclave. Cela témoigne de ses qualités de fabricant de jeux.

Les passes transversales obligent le bloc défensif à se déplacer, ce qui crée des failles dans la couverture. Pour sa part, un coéquipier repéré dans l’enclave profitera généralement d’une occasion en or pour déjouer le gardien.

Ce qui est davantage étonnant relativement au rendement de Kovalchuk, c’est son implication sur le jeu de transition du Tricolore.

Kovalchuk se hisse au deuxième rang chez le CH pour les sorties de zone orchestrées et les passes complétées en zone neutre.

Autrement dit, Kovalchuk s’assure que le disque quitte le territoire défensif du Tricolore et il dirige régulièrement les actions précédant les entrées de zone grâce à sa lecture du jeu, ce qui lui permet de repérer un coéquipier qui conduira la séquence offensive.

De plus, en zone adverse, Kovalchuk récupère un grand nombre de rondelles libres, ce qui permet au Canadien de prolonger ses séquences offensives.

Tableau KovalchukCes petits gestes qui peuvent facilement passer sous le radar finissent par faire la différence.

En étant incisif en zone adverse, Kovalchuk est à l’origine de belles séquences offensives et en brillant sur le jeu de transition, Kovalchuk s’assure également de mettre un terme aux attaques adverses en permettant au Canadien de contre-attaquer avec efficacité.

Le résultat net est que lorsque Kovalchuk est sur la glace, le CH a tendance à dominer ses adversaires, exploitant beaucoup mieux que ceux-ci la zone payante. Cela est la clé pour marquer avec régularité dans la LNH, alors que plus de 83% des buts inscrits cette saison ont pour origine l’enclave.

En se joignant au Tricolore, Kovalchuk espérait assurément jouer un rôle important afin de relancer sa carrière. S’il poursuit dans la même veine, il saura séduire d’autres formations de la LNH et il ne faudra pas se surprendre que celles-ci s’enquièrent de son prix, si le Canadien se voit évincer de la course aux séries éliminatoires.