Le directeur général du Canadien de Montréal, Marc Bergevin, s'est dit déçu des propos de l'entraîneur-chef des Flyers de Philadelphie, Alain Vigneault, qui s'était moqué de l'état de santé de l'attaquant Brendan Gallagher.

Gallagher a subi une fracture de la mâchoire en encaissant un double-échec du défenseur des Flyers Matt Niskanen lors du cinquième match de la série entre les deux équipes, mercredi. En visioconférence jeudi midi, Vigneault avait affirmé que « Gallagher semblait être correct » après avoir encaissé le coup, même s'il semblait avoir perdu une dent et avait la bouche ensanglantée.

« Il parlait aux arbitres. Il a passé le reste du match à parler à nos joueurs pendant qu'il était au banc », avait ajouté Vigneault.

Il avait ensuite éclaté de rire quand un journaliste l'avait informé que le Canadien considérait Gallagher comme un cas incertain pour le sixième match de la série.

Le Canadien a finalement révélé en début de soirée jeudi la gravité de la blessure. Gallagher ratera une période de temps indéterminée et devait être opéré à Toronto, possiblement vendredi.

« Je suis déçu. Je m'attendais à beaucoup plus d'un homme d'expérience comme Alain Vigneault, a dit Bergevin, vendredi matin. Il aurait dû attendre de connaître le diagnostic.

« Brendan va devoir se nourrir avec une paille et je ne souhaite ça à personne, incluant les joueurs des Flyers. »

Même en sachant la gravité de la blessure à Gallagher, Vigneault ne s'est pas rétracté vendredi midi, répétant plutôt ses déclarations de la veille.

« Dans notre domaine, personne ne veut voir un joueur être blessé, mais je ne peux que commenter ce que j'ai vu et c'est un joueur qui s'est relevé et qui a parlé pendant cinq minutes aux officiels et aux joueurs sur notre banc », a-t-il dit.

Vigneault a même ajouté un peu d'huile sur le feu.

« Si le personnel médical du Canadien de Montréal avait pensé que c'était sérieux, il l'aurait amené dans le vestiaire. Il ne l'a pas fait, a-t-il enchaîné. Je ne sais pas s'il a aggravé sa blessure en parlant aux joueurs et aux officiels. »

Gallagher avait tenu des propos similaires à ceux de Vigneault lors des séries de 2014 au sujet de Derek Stepan, quand Vigneault dirigeait les Rangers de New York et que Stepan avait également subi une blessure à la mâchoire. Vigneault a vite détourné le sujet quand il a été questionné pour savoir s'il avait volontairement calqué les paroles de Gallagher.

Pas de nouvelle, bonne nouvelle

Gallagher est le deuxième membre de l'équipe à quitter la bulle torontoise de la LNH.

L'entraîneur-chef Claude Julien a fait la même chose la semaine dernière, quand on a dû lui poser une endoprothèse dans une artère coronaire pour le soulager de douleur à la poitrine. Julien est ensuite rentré chez lui dans la région de Montréal pour reprendre des forces entouré de sa famille.

L'entraîneur-chef par intérim Kirk Muller a indiqué plus tôt cette semaine que Julien avait recommencé à prendre des marches. Pour sa part, Bergevin a mentionné qu'il était en contact quotidiennement avec Julien.

« Nous parlons de sa santé. Jusqu'à maintenant, tout va bien, a dit Bergevin. J'espère que ça va continuer dans le même sens pour lui. »

« Comme on dit : pas de nouvelle, bonne nouvelle. »

Expérience positive

Bergevin a répété depuis la relance que l'expérience serait bénéfique pour les jeunes joueurs de l'équipe et qu'il n'était pas déçu de perdre une chance de gagner le premier choix au prochain repêchage et de reculer dans l'ordre de sélection.

Les centres Jesperi Kotkaniemi et Nick Suzuki ont démontré l'étendue de leur talent au cours des séries, ce qui semble donner raison à Bergevin d'avoir tenu ces propos.

« Ce n'est pas parce que Marc Bergevin l'a rencontré ou Claude Julien ou Joël Bouchard qui a agité sa baguette magique, c'est "KK" qui s'est pris en main, a dit Bergevin au sujet de Kotkaniemi. Il faut lui donner crédit. Il voulait s'améliorer. »

« Je n'aime pas seulement la façon qu'il joue, mais le moment de la saison, a ajouté Bergevin au sujet de Suzuki. Nous sommes en séries. Ce sont des matchs difficiles et il a élevé son niveau de jeu. (...) Il est un joueur de caractère. Chapeau à Nick Suzuki. Il devient le jeune joueur prometteur que nous voyions en lui. »