Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Défaite parfaite du CH, victoire imparfaite des Bruins

Publié
Mise à jour

Le Canadien de Montréal a encaissé un revers parfait, mardi soir, au Centre Bell, en s'inclinant 4-2 aux mains des Bruins de Boston.

Le Tricolore a chèrement vendu sa peau. Il a offert à ses partisans une partie fort intéressante du tout début jusqu'à la toute fin, ou presque, puisque Patrice Bergeron a marqué le but de la victoire avec moins de trois minutes à faire au troisième tiers et que David Pastrnak a scellé l'issue de la rencontre en marquant dans un filet désert avec 49 secondes à faire.

En jouant avec cœur, avec intensité et aussi avec beaucoup de conviction, le Canadien a aussi comblé ses partisans avec plusieurs belles séquences offensives. En prime, Samuel Montembeault qui effectuait un huitième départ consécutif a aussi fait sa part pour satisfaire les fans du Tricolore en multipliant les arrêts solides aux dépens de l'ennemi venu de Boston.

Tout ça sans ajouter de points au classement pour ainsi mousser ses chances dans le cadre de la loto Connor Bedard en vue du prochain repêchage.

Vraiment : une défaite parfaite!

Inversement, l'ennemi dont on attendait la première visite depuis très longtemps, depuis trop longtemps, a signé son 38e gain de la saison et atteint le plateau des 80 points à son 47e match seulement dans le cadre d'une victoire pourtant imparfaite.

Oui! Les Bruins ont bien joué. Par moments, ils contrôlaient même outrageusement le match. N'eût été quelques arrêts très solides de Montembeault, ils auraient d'ailleurs pu prendre le plein contrôle de cette partie dès le premier tiers à la grande satisfaction des nombreux – quelques milliers certainement – et très bruyants partisans qui portaient fièrement les couleurs de leurs favoris. Des couleurs – le noir, le blanc et le jaune – qui faisaient grandement compétition au bleu-blanc-rouge dans les gradins.

Aussi confortablement soient-ils installés au premier rang du classement général – 14 points d'avance sur les Hurricanes de la Caroline et les Devils du New Jersey, leurs plus proches rivaux – les Bruins sont loin de se laisser aveugler par leurs succès.

« On connaît une très grosse saison, mais nous avons gagné plusieurs matchs jusqu'ici cette année en dépit de performances ordinaires. Quelques-unes de ces victoires n'étaient pas méritées. Mais au lieu de les prendre sans se poser de questions, les gars ont plutôt pris le temps de bien analyser ces matchs pour relever les erreurs commises et apporter les correctifs nécessaires », que Bergeron assurait en matinée mardi.

Après la rencontre, le capitaine des Bruins est revenu sur ses propos lancés après l'entraînement matinal.

« Le match de ce soir illustre très bien ce dont je parlais ce matin. Le Canadien a joué un très fort match. Il nous a donné beaucoup d'ennuis. Nous avons trouvé une façon de gagner, mais je peux t'assurer que nous reviendrons sur ce qui n'a pas bien été ce soir de manière à apprendre de ce match qui était loin d'être parfait même si nous l'avons gagné. C'est la seule façon de nous préparer à faire face à l'adversité qui se présentera d'ici la fin de la saison et même en séries. Et quand ça arrivera, nous serons en mesure de rapidement mettre un pansement sur le bobo », a ajouté Bergeron.

Affrontement particulier

Bergeron a inscrit son 24e but en carrière contre le Canadien. Son cinquième but gagnant. C'était aussi son 60e point récolté en 75 rencontres disputées contre un adversaire qui est toujours aussi spécial malgré les années.

« Jouer ici est toujours aussi spécial. Le Canadien, son histoire, l'amphithéâtre, les partisans, la rivalité entre les deux équipes expliquent le fait que ce soit toujours des affrontements spéciaux pour moi », a convenu Bergeron qui a savouré une douce revanche sur son but gagnant.

Battu par Nick Suzuki huit fois en huit duels au cercle des mises en jeu en première période, Bergeron a amorcé la séquence qui a mené à son but gagnant en soutirant la rondelle au capitaine du Canadien dans le cadre d'une mise en jeu disputée à la droite de Montembeault.

« En début de match, on aurait dit que toutes les mises en jeu étaient déposées du côté de la patinoire où je suis le moins fort. Mais Suzuki a été très bon aussi. Je ne suis pas le genre de gars à m'apitoyer sur mon sort. J'aime mieux penser à ce que je peux faire de mieux les prochaines fois », a indiqué Bergeron qui a pu savourer une douce revanche sur son but.

De fait, s'il en a arraché en zone défensive (3 en 7) et en zone neutre (0 en 5), Bergeron a gagné sept des 11 mises en jeu disputées en territoire du Canadien, dont cinq des huit l'opposant à Suzuki.

Montgomery heureux et comblé

Si le match de mardi était particulier pour Bergeron, il l'était tout autant pour l'entraîneur-chef Jim Montgomery.

« Peut-être même plus que pour moi, a d'ailleurs ajouté Bergeron. Jim a grandi à Montréal. Il est conscient depuis toujours de la rivalité Canadien-Bruins, mais c'est la première fois qu'il la vivait. Il en a parlé aux joueurs avant le match. Il voulait obtenir un effort soutenu et à la hauteur de la rivalité entre les deux équipes. Le fait que les gars aient répondu comme ils l'ont fait témoigne des liens qui se sont tissés depuis le début de la saison entre Jim et les membres de l'équipe. »

De retour derrière un banc de la LNH, il est non seulement heureux, mais il convient aussi être comblé de compter sur un club aussi fort.

« Oui c'est facile de diriger une équipe comme les Bruins. Je peux le dire parce que je le vis. Le génie n'est pas derrière le banc, mais c'est plutôt le gars qui m'a offert cette équipe », a reconnu Montgomery en riant.

Les Bruins ont du talent. Ils ont de l'expérience. Ils sont capables de gagner en multipliant les buts marqués. Ils sont aussi capables de gagner en se transformant en muraille défensive.

Leur différentiel collectif de plus-83 illustre à merveille l'équilibre qui fait des Bruins le club à battre dans la LNH en ce moment. Les Stars de Dallas sont deuxièmes derrière les Bruins avec un différentiel de plus-42. Il faut combiner les différentiels des Stars (plus-42) et des Devils (plus-41) pour égaler celui des Bruins.

Ça vous donne une idée.

À l'autre bout du spectre, les Ducks d'Anaheim sont les pires de la Ligue avec un différentiel de moins-83. Ça donne bel et bien un écart de 166 buts entre les meilleurs et les derniers.

Gâté sur plusieurs fronts, Montgomery assure que le leadership dicté par Bergeron, un leadership contagieux autant sur la patinoire que dans le vestiaire, vient en tête de liste des explications des succès de son équipe. « Patrice est le meilleur capitaine que j'ai connu. Dans sa manière de jouer, dans sa manière d'assumer son leadership, Patrice rend cette très bonne équipe encore meilleure. »

Éclipser le Canadien?

Montgomery a grandi à Montréal. Bon an, mal an, il tentait d'aller au Forum une ou deux fois par saison afin de voir le Canadien.

Avec seulement cinq revers en temps réglementaire à sa fiche et déjà 80 points au classement, Montgomery croit-il que ses Bruins pourraient battre le record du plus petit nombre de défaites en temps réglo encaissées en une saison (huit) et le record de points récoltés (132) que le Canadien a établi en 1976-1977?

« Je crois que c'est utopique, a candidement répondu Montgomery. Avec les voyages, les deux matchs en deux soirs, les séquences de trois en quatre, de quatre parties en six jours et la parité dans la Ligue, c'est vraiment difficile de croire qu'on pourrait perdre moins que huit fois en une saison. »

En matière de points, les Bruins sont sur une lancée qui pourrait leur permettre de flirter avec les 140 points. Les points primes associés aux victoires et défaites obtenues en prolongation ou tirs de barrage aident la cause des Bruins.

Des Bruins qui ne peuvent pas rivaliser en fait d'effectifs à ceux du Canadien de cette année de grâce.

« Nous avons d'excellents joueurs, mais l'alignement du Canadien était spécial. Juste à la ligne bleue, il comptait sur trois défenseurs – Guy Lapointe, Larry Robinson, Serge Savard – sensationnels. Nous en avons deux », a-t-il répondu sans nommer Charlie McAvoy et Hampus Linholm.

« Oui le Canadien était aussi beaucoup mieux dirigé avec Bowman derrière le banc. Et l'autre meilleur derrière lui serait Toe Blake », a admis Montgomery lorsqu'on lui a demandé lequel des deux clubs comptait sur le meilleur entraîneur-chef.

Le nouveau coach des Bruins converse régulièrement avec Scotty Bowman au téléphone. Ce dernier ne l'a toutefois pas encore mis en garde d'éviter de menacer ses records obtenus à la barre du Canadien en 1976-1977.

Ça viendra peut-être...

Entre les lignes

Kirby Dach a marqué deux buts dans le cadre de son 200e match en carrière dans la LNH...

– Le jeune centre qui vient tout juste de célébrer son 21e anniversaire de naissance a atteint le plateau des 10 buts pour la première fois en quatre saisons dans la LNH...

– Ses 31 points représentent aussi un sommet personnel alors que Dach a récolté 26 points (neuf buts) lors de sa saison la plus faste avec les Backhawks de Chicago en 2021-2022...

– Dach a enregistré son deuxième match de deux buts de la saison. Il l'avait fait une première fois le 9 novembre dernier dans une victoire de 5-2 aux dépens des Canucks qui faisaient escale au Centre Bell...

– Dach s'est aussi offert un septième match de deux points cette saison. Six de ces sept matchs se sont déroulés au Centre Bell et les performances de Dach ont couronné cinq victoires. Avant son revers d'hier aux mains des Bruins, le Canadien avait aussi perdu 6-4, le 5 novembre, lors de la visite des Golden Knights au Centre Bell. Dach s'était alors fait complice de trois des quatre buts du Tricolore...

– Le Canadien a marqué le premier but du match, mardi, contre Boston, pour la 17e fois en 48 matchs cette saison...

– Il a encaissé sa quatrième défaite en temps réglementaire (10-4-3) lors de ces 17 parties. Son premier revers en pareille circonstance cette saison au Centre Bell après des revers en temps réglementaire encaissés contre les Capitals à Washington, les Oilers à Edmonton et à Dallas...