BOSTON – L'hiver ne veut pas s'en aller, mais le hockey de printemps est bel et bien arrivé. Le Canadien a mis fin à la série de 12 victoires des Bruins de Boston en l'emportant 2-1 aux tirs de barrage, lundi, au terme d'un match âprement disputé au TD Garden.

Tirs de barrage : Canadiens-Bruins

Quatrième tireur à s'élancer, le jeune Alex Galchenyuk a réussi le but décisif en fusillade face à Tuukka Rask.

Le gardien Peter Budaj est donc demeuré invaincu face aux Bruins (49-17-6), signant son cinquième gain en carrière à Boston.

L'entraîneur Michel Therrien a dit ne retirer aucune satisfaction particulière d'avoir vu ses troupiers stopper la séquence des Bruins.

« À ce stade de la saison, tout ce qui compte ce sont les points pour se classer aux séries », a-t-il déclaré.

En temps réglementaire, le Canadien (40-26-7) s'est accroché au but d'Alexei Emelin pendant près d'une cinquantaine de minutes.

Patrice Bergeron, son 23e, a provoqué la situation de bris d'égalité au troisième vingt.

Budaj a bloqué 28 lancers au final; Rask 21.

Le Tricolore est sorti amoché de l'affrontement, ayant dû disputer 60 minutes avec 10 attaquants après avoir perdu les services des attaquants Dale Weise et Travis Moen, tôt en première période.

« Ç'a été un match difficile contre l'équipe de l'heure de la Ligue nationale, a affirmé Therrien, en louangeant le bon travail de Budaj. Perdre deux joueurs, ce n'était pas l'idéal parce que nous sommes plus efficaces à quatre trios. Les probabilités étaient contre nous. Mais les gars ont démontré beaucoup de caractère. Je suis très fier d'eux. »

L'équipe est de retour à Montréal, où elle recevra les Sabres de Buffalo dès mardi.

Emelin-Lucic, ça repart!

Emelin a permis au Canadien de sortir gagnant d'un premier vingt vigoureux et animé.

Le défenseur russe a tôt fait de relancer les hostilités avec Milan Lucic. Emelin, qui s'était fait bardasser par Lucic au Centre Bell le 12 mars, a fait culbuter son rival au centre de la patinoire à l'aide d'un solide coup de hanche. Un geste que le colosse des Bruins n'a pas du tout apprécié. Loin de là.

En son et images : Canadiens-Bruins

« S'il n'avait pas peur de moi, il se tiendrait debout et ne me frapperait pas à la hauteur des genoux. Ça démontre à quel point il est une poule mouillée. Il est vraiment ce genre de joueur... », a déploré Lucic.

Emelin a ensuite été crédité du seul but de la période, à 6:39, pendant le deuxième jeu de puissance d'affilée des siens. Son tir des poignets en provenance de la ligne bleue a déjoué Rask, après avoir effleuré la lame du bâton de Chris Kelly.

Tout juste auparavant, le quatrième trio du Tricolore a été amputé de deux membres d'un coup. Weise a effectué une mauvaise chute contre la bande, après y avoir été poussé par Kevan Miller, puni. Moen s'en est pris à Miller et la bagarre a mal tourné pour lui, se faisant passer le K.-O..

« Emelin est une poule mouillée »

Les Bruins ont eu l'initiative du jeu en deuxième moitié d'engagement. Au bout de 20 minutes, ils détenaient l'avantage 11-5 dans les lancers.

La soirée s'est poursuivie à un rythme effréné au deuxième tiers. Budaj a continué d'être très solide, les Bruins ne saisissant pas leurs occasions en supériorité numérique.

Le Canadien a raté les siennes également, vers la fin de la période. L'indiscipline des hôtes leur a entre autres procuré une double supériorité pendant une quarantaine de secondes.

Trop chaud!

En troisième, le Canadien a joué avec le feu... et il a fini par se brûler! Les Bruins ont pu déployer quatre jeux de puissance d'affilée, créant finalement l'égalité à trois secondes de la fin de la quatrième supériorité. Bergeron a fait dévier le tir du défenseur Dougie Hamilton, avec 5:26 à écouler.

Une mention honorable tout de même au principal quatuor utilisé par l'entraîneur Michel Therrien – Tomas Plekanec, Brian Gionta, Mike Weaver et Douglas Murray – pour son travail remarquable.

« Je ne suis pas d'accord avec toutes les pénalités qu'on a écopées. De n'avoir accordé que six lancers en infériorité, c'est dire combien les gars ont fait du travail exceptionnel », a dit Therrien, en qualifiant Weaver de « petit guerrier qui se donne corps et âme ».

Quelque peu essoufflé au bout du temps réglementaire, le CH était déjà heureux d'engranger un point de classement. Mais deux c'est nettement mieux.

Avant la fin de la troisième, Lucic a cherché à rendre la monnaie de sa pièce à Emelin, en le dardant par derrière. Emelin a retraité au vestiaire, souffrant. Mais il est revenu au jeu.  Le gaillard des Bruins s'est par ailleurs défendu d'avoir dardé Emelin.

Un autre pari gagné de Therrien
« Budaj voulait se relever »