Ça frise le ridicule. Il n’y a pas d’autre façon de décrire cette habitude qu’a le Canadien de non seulement miner ses chances de victoires, mais de contribuer à ses défaites.

 

Contre la meilleure équipe de la LNH, dans le cadre d’un deuxième match en deux soirs en plus, les chances du Canadien de battre le Lightning étaient minces. Très minces même.

 

Parce que Carey Price a su se dresser devant la rafale soutenue du Lightning en début de rencontre – Tampa menait 11-1 au chapitre des tirs au but à mi-chemin en première – et que les joueurs du Lightning ont levé le pied croyant que la logique finirait par être respectée, le Canadien a non seulement résisté aux assauts du Lightning, mais il a pris les devants 1-0 au cours de la période médiane.

 

ContentId(3.1258488):Claude Julien : « Les punitions nous ont fait mal » (Canadiens)
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Cette avance était toutefois loin d’être rassurante.

 

Vrai que dans la LNH d’aujourd’hui ont voit souvent de grosses équipes se faire surprendre par de petits clubs. Vrai qu’à un moment donné, il semblait même que le Lighnting regardait de haut le Canadien et que cette attitude pourrait jouer des tours à Steven Stamkos et sa bande.

 

Sauf que... la crème est finalement remontée sur le petit lait.

 

Et le Canadien n’a que lui à blâmer.

 

On sait tous que les buts marqués en fin et en début de période font mal à l’équipe qui les encaisse. Le Canadien ne s’est pas contenté d’en accorder un au Lightning avec 12 secondes à écouler en fin de deuxième, mais il en a accordé un deuxième dès la 30e seconde de la troisième période.

 

Je veux bien que les deux buts aient été séparés par un entracte, mais dans les faits, ils ont quand même été marqués en 42 secondes. Ça fait donc 12 fois cette saison, 12 fois en 38 parties, que le Canadien accorde deux buts en moins d’une minute.

 

Comme si cette affreuse statistique n’était pas suffisante, le Canadien a offert une supériorité numérique de deux joueurs à la meilleure attaque massive de la LNH plus tard en troisième.

 

Qu’est-ce qui est arrivé vous pensez?

 

Eh oui! Tampa a su en profiter.

 

En moins de cinq minutes (4 min 57 s pour être précis) le Lightning a réglé le cas du Tricolore.

 

Tampa a donc atteint le plateau des 16 victoires (16-2-1) à domicile cette saison – oui, oui, c’est le nombre total de victoires du Canadien – pour consolider sa première place au classement général (27-7-2) alors que le Canadien a glissé un peu plus vers l’élimination qui le guette.

 

Quoi faire maintenant?

 

Ça ne sert à rien de paniquer, de crier, de hurler, de tout casser ou de congédier tout le monde. Mais il serait grand temps que les boss des opérations hockey secouent leur club. Que Marc Bergevin et Claude Julien prennent des décisions susceptibles de réveiller le Canadien. Parce qu’en perdant régulièrement comme il le fait, en perdant trop souvent de la même façon, le Canadien semble se complaire dans la médiocrité.

 

Et ça, c’est impardonnable. En fait non : c’est tout simplement inacceptable.

 

Mes observations sur le match :

1. Drouin-Sergachev : Tampa gagnera toujours

2.Chambardements nécessaires

3. Pacioretty n’aide pas sa cause

4. Vivement le retour de Weber

5. Portrait des séries

Chiffre du match : 600 – Max Pacioretty est devenu jeudi le premier Américain à disputer 600 matchs dans l’uniforme du Canadien. Les défenseurs Craig Ludwig (597 matchs) et Francis Bouillon (581 matchs) qui est né à New York suivent Pacioretty. Cette statistique positive ne fait toutefois pas contrepoids à la pire disette offensive du capitaine depuis qu’il a fait le saut définitivement dans la LNH. Blanchi une fois encore hier, Pacioretty n’a pas marqué à ses 11 dernières parties et il ne revendique qu’un petit but à ses 20 dernières rencontres.

 

Drouin-Sergachev : Tampa gagnera toujours

 

Que Jonathan Drouin joue au centre, qu’il soit visiblement ennuyé d’évoluer à une position qui ne le sert pas bien, n’aide certainement pas sa cause.

 

On en conviendra tous.

 

Mais que Drouin affiche moins de buts (5 contre 8) et moins de points (18 contre 23) que le défenseur recrue Mikhail Sergachev n’a tout simplement pas de bon sens.

 

Ça n’a pas de bon sens parce que le Canadien a offert au Lightning son meilleur défenseur d’avenir pour mettre la main sur celui qui devrait être le catalyseur de l’attaque du Canadien.

 

Drouin n’est pas le seul responsable des ennuis offensifs du Canadien. C’est clair. Il se réveillera sûrement à un moment donné. Et je crois toujours qu’il deviendra le joueur d’élite que le Lightning voyait en lui lorsque Tampa l’a sélectionné au troisième rang de la cuvée 2013.

 

Mais même si Drouin atteint un jour son plein potentiel, il semble acquis que le Lightning sortira toujours gagnant de cette transaction.

 

Pourquoi?

 

Parce que Steve Yzerman pouvait se permettre de perdre Drouin sans hypothéquer le présent et l’avenir de son équipe. Le fait que dix joueurs du Lightning aient déjà atteint et fracassé le plateau des 20 points cette année démontre clairement que Tampa pouvait se passer de l’apport offensif de Drouin tout en maintenant ses chances de non seulement gagner, mais de se hisser parmi les meilleurs clubs de la LNH pour faire l’acquisition d’un défenseur d’avenir comme Sergachev.

 

Le Canadien avait besoin de l’apport offensif de Drouin. Et cette transaction servira sans doute un jour le Canadien. Mais Marc Bergevin a créé un vide énorme dans sa brigade défensive en acceptant de prendre le risque de donner Sergachev à Steve Yzerman.

 

Victor Mete sera peut-être un très bon défenseur dans la LNH. Même chose pour Noah Juulsen. Mais le Canadien s’ennuiera de Sergachev autant qu’il s’ennuie de Ryan McDonagh. Et les noms de ces deux défenseurs viendront hanter le Tricolore chaque fois qu’il croisera les Rangers et le Lightning.

 

Chambardements nécessaires

 

Parlant de Drouin, il a retrouvé Alex Galchenyuk jeudi à Tampa. La troisième expérience avec Max Pacioretty a donc pris fin.

 

Ce chambardement de trio était nécessaire. Il reste à voir s’il vaut mieux garder Drouin comme centre pour faire produire Galchenyuk ou peut-être donner une chance à Galchenyuk de mousser la production de Drouin en ramenant l’Américain au centre.

 

On verra ce que l’avenir leur (nous) réservera.

 

Cela dit, au-delà toutes les qualités d’Artturi Lehkonen, je fais partie de ceux qui préfèrent le voir en compagnie de Tomas Plekanec au lieu de le voir à la droite de Galchenyuk et Drouin au sein d’un premier trio.

 

Je crois que Paul Byron, avec sa fougue et sa vitesse, demeure un meilleur candidat à ce poste, à moins de l’offrir à Brendan Gallagher qui est, après tout, le leader offensif du Canadien cette année.

 

Pacioretty retrouve Danault. Grand bien leur fasse. Mais il serait grand temps que l’un et l’autre se secouent un brin, car pour l’instant ils ne jouent pas bien chacun de leur côté. Vrai qu’Andrew Shaw n’a rien d’un Alexander Radulov qui était le catalyseur de ce trio l’an dernier. Mais à un moment donné, il faudrait que Pacioretty assume son rôle de leader offensif. Il ne faudrait pas qu’il attende toute la saison de pouvoir profiter du travail des autres pour recommencer à marquer des buts. Il faudrait qu’il mette lui aussi les mains dans la pâte. Et qu’il le fasse pour vrai…

 

Pacioretty n’aide pas sa cause

 

Parlant de Pacioretty, il n’a pas aidé sa cause en écopant la pénalité qui a miné les chances de remontée du Canadien en troisième période à Tampa.

 

Le Canadien avait trouvé le moyen d’écouler quatre pénalités mineures. Contre Tampa, ça tenait de l’exploit. Surtout qu’en plus de la force du Lightning, le Canadien composait avec une piètre fiche de cinq buts accordés en 12 désavantages numériques écoulés au cours des quatre derniers matchs.

 

Mais quand Pacioretty a cessé de patiner en repli défensif pour bêtement accrocher Nikita Kucherov alors que Nicolas Deslauriers était déjà au cachot, le capitaine n’a pas donné le choix aux arbitres de sévir à ses dépens tant le geste dont il venait de se rendre coupable était évident.

 

Je veux bien croire que Pacioretty ne marque pas et qu’il est important, primordial même, pour Claude Julien de trouver une façon de le relancer. Je veux bien croire aussi que Pacioretty a souvent marqué en désavantage numérique au terme d’échappée offerte par Tomas Plekanec au fil des dernières saisons.

 

Mais à un moment donné, peut-être qu’il faudra cesser d’offrir toutes les chances du monde à Pacioretty de s’en sortir en l’utilisant à toutes les sauces et qu’il vaudra mieux le confiner un peu plus au banc pour miser sur des joueurs qui n’ont pas son pedigree, mais qui travaillent davantage et mieux, et qui peuvent aider la cause de l’équipe au lieu de la miner comme le fait le capitaine depuis trop longtemps.

 

Vivement le retour de Weber

 

On savait que l’absence de Shea Weber serait difficile à combler. Mais là ça devient gênant.

 

Si Weber n’est pas en mesure d’accompagner l’équipe, c’est que ça ne va vraiment pas bien. Le fait qu’il n’ait pas patiné avec ses coéquipiers depuis qu’on l’a confiné au repos à Vancouver, avant Noël, laisse croire qu’il pourrait revenir seulement après le congé statutaire du Canadien. Donc le 13 janvier alors que les Bruins de Boston feront leur première visite au Centre Bell cette saison.

 

Si tel est le cas, le Canadien ne peut se permettre de disputer encore quatre matchs sans son défenseur numéro un. Sinon, le club sera éliminé de la course aux séries lorsque reviendra.

 

Avec les lacunes évidentes du Canadien à la ligne bleue, lacunes qui sont plus évidentes encore en raison de l’absence de Weber, Marc Bergevin doit impérativement trouver du renfort. Il doit trouver un défenseur qui sera meilleur que Lernout, Schlemko, Morrow, Jerabek, Benn et peut-être même Alzner. Considérant le niveau de jeu de tous ces arrières, les candidats susceptibles de venir renflouer cette défensive poreuse sans bon sens devraient être nombreux. Et ils ne devraient pas coûter les yeux de la tête, car pour être meilleurs que les défenseurs de soutien sur qui le Canadien compte présentement, nul besoin d’être une vedette. Vraiment pas…

 

Portrait des séries

 

Non seulement le Canadien a perdu encore hier, mais ses principaux rivaux dans la course aux séries ont ajouté des points à leur fiche.

 

Les Bruins ont échappé des avances de 2-0 et de 3-2, mais ils ont récolté un point dans un revers de 4-3 en tirs de barrage. Boston, que le Canadien croisera trois fois en janvier, revendique donc 46 points en 36 matchs. C’est 10 de plus que le Canadien qui a disputé deux matchs de plus.

 

En Arizona, les Maple Leafs ont battu les Coyotes. Ils ont donc repris le deuxième rang de la division Atlantique avec 47 points en 38 matchs.

 

Jonathan Huberdeau a marqué un but dans une victoire de 3-2 des Panthers aux dépens des Flyers de Philadelphie. Prochain adversaire du Tricolore (samedi en Floride), les Panthers viennent donc de passer devant Montréal au classement de l’Est. Résultat : le Canadien doit maintenant rejoindre et dépasser les Panthers, les Flyers, les Penguins, les Hurricanes, les Islanders ou les Rangers pour se hisser parmi les clubs repêchés.

 

Le défi d’accéder aux séries devient donc de plus en plus difficile. Sur tous les fronts. Il pourrait devenir impossible à relever avant la mi-saison.

 

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