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TORONTO - Le Canadien confirme son virage jeunesse à Toronto où il entreprend la saison 2018-2019 ce soir face aux Maple Leafs.

Plus belle surprise du camp d’entraînement, Jesperi Kotkaniemi a été envoyé au centre de la patinoire pour diriger la séance d’étirements qui a suivi l’entraînement matinal au domicile des Leafs. Une belle façon pour ses coéquipiers de lui souhaiter officiellement la bienvenue dans la LNH.

L’état-major a aussi confirmé son virage jeunesse en larguant les vétérans Tomas Plekanec et Karl Alzner de sa formation pour le premier match de la saison régulière. Remarquez que Nikita Scherbak est aussi laissé de côté. Comme quoi il n’y a pas que les vieux qui aient écopé. Mais dans le cas de Scherbak ce n’est pas l’âge, mais la très piètre qualité de ses performances en matchs préparatoires qui justifient une décision somme toute facile à prendre.

Les retraits de Plekanec et Alzner sont-ils surprenants? Oui et non.

Oui parce que Plekanec frappe à la porte du plateau des 1000 en carrière – il aurait disputé son 999e ce soir – parce que le vétéran joueur de centre aurait affronté le club avec lequel il a terminé la dernière saison, tout ça dans le cadre d’un premier match de la saison.

Dans le cas de Karl Alzner, l’aspect historique est plus important encore puisqu’il maintenait une séquence de 622 matchs consécutifs. La douzième séquence la plus longue de l’histoire de la LNH. La quatrième active.

«On a simplement décidé d’y aller avec nos 20 meilleurs joueurs. Les décisions sont prises pour le bien de l’équipe et c’est le seul critère qui entre en ligne de compte», a indiqué Claude Julien.

On veut bien.

Mais si la qualité du hockey offert en matchs préparatoires et le premier critère ayant permis de concocter la formation du Canadien qui croisera celle des puissants Maple Leafs, les retraits de Plekanec et Alzner deviennent encore plus difficiles à comprendre.

Car en préférant Jordie Benn à Karl Alzner, l’état-major est loin de sélectionner le meilleur des deux défenseurs. Ou le moins mauvais…

Alzner a connu une saison désolante l’an dernier. C’est vrai. Mais depuis le début du camp d’entraînement, il a offert du hockey de meilleure qualité. «On a remarqué une amélioration dans son jeu», a même convenu Claude Julien qui n’a toutefois pas voulu étayer les motifs qui ont poussé la direction à favoriser Benn aux dépens d’Alzner.

Malgré ses lacunes, Alzner est quand même plus mobile que Jordie Benn. Du moins un peu. Benn, qui a perdu énormément de vitesse et d’efficacité dans ses prises de décisions et ses réactions sur la patinoire l’an dernier, semble plus lent à tous les chapitres cette année. Il a peiné à suivre le rythme des matchs préparatoires alors qu’il a non seulement été battu de vitesse le long des bandes et autour des buts, mais a souvent été pris à contrepieds.

Benn meilleur qu’Alzner? Je ne crois pas non. Pas du tout même. Et c’est pour cette raison que je ne comprends pas vraiment cette décision. Ce n’est pas l’affront lié au fait qu’on interrompe une si longue séquence de matchs consécutifs qui me titille. C’est le fait qu’on favorise un défenseur qui a été à mes yeux plus mauvais que l’autre.

« En bout de ligne, on doit prendre des décisions »

Cela dit, Benn est en mesure d’évoluer à droite ce qu’Alzner ne peut faire ou à peu près pas. Au sein d’un troisième duo, Xavier Ouellet aurait pu être muté à droite pour évoluer avec Alzner. Le défenseur québécois a d’ailleurs indiqué avoir souvent joué à droite à Detroit en raison d’une surabondance de défenseurs gauchers chez les Red Wings.

Mais bon!

Peut-être que le Canadien tente d’échanger Benn et que pour mousser ses chances d’y arriver, on a décidé de le préférer à Alzner afin de prouver qu’il est encore capable d’être utile. Peut-être…

« J'espère avoir une soirée inoubliable »

Dans le cas de Plekanec, le retour d’Andrew Shaw et le fait que la direction maintienne ses intentions de voir Max Domi au centre expliquent son retrait de la formation. Ce retour hâtif de Shaw surprend un peu puisqu’il n’a pas disputé le moindre match préparatoire. Il sera intéressant de voir comment il pourra tenir son bout et surtout comment il réagira aux premiers contacts physiques alors qu’il est maintenant très vulnérable aux commotions cérébrales.

On peut aussi prendre en considération le fait que Matthew Peca a connu un bon début de camp d’entraînement avant de s’essouffler un peu. S’il était permis de croire que Peca succèderait éventuellement à Plekanec dans le rôle de centre spécialisé en défensive, il me semble que cette transition arrive beaucoup plus vite que prévu. Contre une équipe aussi solide et dangereuse en attaque que les Leafs, il sera intéressant de voir à quel point l’absence de Plekanec, de son expérience et de ses qualités aux cercles des mises en jeu, en infériorité numérique et en couverture défensive nuira au Canadien ce soir.

Cela dit, les chances de victoire du Canadien, ce soir, à Toronto, reposeront bien plus que Carey Price, sur Jesperi Kotkaniemi et ses ailiers, sur Phillip Danault qui devient un centre crucial pour le Tricolore, sur Max Domi et Tomas Tatar, sur Victor Mete et Noah Juulsen que sur le manque à gagner associé aux retraits de Plekanec et Alzner.

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