BROSSARD, Qc – Quand le propriétaire des Canadiens Geoff Molson a remanié la direction des opérations hockey de son équipe le 29 novembre dernier, il avait notamment exprimé le désir de la voir faire nettement mieux au chapitre du repêchage et du développement des joueurs.

Plus de six mois sont passés depuis l’arrivée de Jeff Gorton en tant que vice-président exécutif, opérations hockey et les embauches se sont depuis succédé : Kent Hughes (directeur général), Vincent Lecavalier (conseiller spécial aux opérations hockey), Christopher Boucher (directeur, département d’analyse de statistiques avancées), Adam Nicholas (directeur, développement hockey) et bien évidemment Martin St-Louis (entraîneur-chef) pour ne nommer que celles-là.

La plus récente est celle de Marie-Philip Poulin, qui a été officiellement nommée consultante au développement des joueurs, mardi. La quadruple médaillée olympique œuvrera principalement auprès des espoirs de l’organisation et entrera en poste en juillet ou août, assurément pas avant la présentation du repêchage de la Ligue nationale de hockey les 7 et 8 juillet au Centre Bell.

« Je suis vraiment très fière et excitée de me joindre à l’organisation des Canadiens. J’ai hâte de commencer à travailler avec les espoirs et d’apprendre à les connaître sur, mais également hors de la patinoire, a déclaré Poulin en conférence de presse au Complexe sportif Bell de Brossard.

« Je baigne dans le monde du hockey depuis que je suis jeune et j’ai l’intention de leur partager toute l’expérience que j’ai acquise. Je veux tout simplement les aider à les rendre meilleurs. »

M. Molson n’a pas hésité à qualifier sa nouvelle recrue de « meilleure joueuse de hockey au monde », tout en ajoutant qu’il est crucial « de continuer à investir dans la diversité » des voix.

« Je pense que nous avons choisi la meilleure personne pour la job, s’est félicité M. Molson. J’espère que d’autres femmes seront inspirées par l’étape que Marie-Philip vient de franchir. Il y a certainement d’autres femmes capables de faire un aussi bon travail pour les Canadiens. »

Même si Poulin arrive avec un bagage impressionnant d’exploits sur la scène internationale qui lui ont valu le surnom de « Captain Clutch », la principale intéressée insiste sur le fait qu’elle va apprendre une tonne de nouvelles choses en regardant son sport d’une manière différente.

« La courbe d’apprentissage sera importante, mais j’ai hâte de rencontrer les gens qui sont déjà ici en poste, a expliqué la jeune femme âgée de 31 ans. Je suis excitée à l’idée de commencer à regarder des vidéos et de rencontrer des gens comme Adam Nicholas, dont je n’ai entendu que de bonnes choses. J’ai hâte de pouvoir partager des connaissances avec un peu tout le monde!

« Je crois que les succès d’une équipe s’articulent autour de trois axes : la volonté, l’intensité et le travail d’équipe. Nous voyons à quel point l’intensité augmente lors des séries éliminatoires. »

L’embauche de Poulin au département du développement des joueurs s’inscrit dans la lignée de celles de Kendall Coyne Schofield (Blackhawks), Amanda Kessel (Penguins) ainsi que Hayley Wickenheiser et Danielle Goyette (Maple Leafs) qui ont été effectuées ces dernières années.

L’athlète originaire de Beauceville a précisé qu’elle ne s’était pas tournée vers l’une d’elles afin de savoir comment elle pourrait concilier sa nouvelle carrière avec celle de joueuse. Poulin a en effet confirmé qu’elle souhaite participer aux prochains Jeux olympiques d’hiver qui auront lieu en 2026 à Milan et Cortina d’Ampezzo, en Italie. Il s’agirait alors de ses 5es Jeux olympiques.

« C’est certain que ma réflexion ne s’est pas faite en une journée. J’en ai parlé avec des gens de mon entourage, dont [mon ex-agente] Émilie Castonguay (qui est directrice générale adjointe des Canucks depuis janvier 2022, NDLR), a dit Poulin. Il n’était pas question que je lâche le hockey, mais le coaching m’intéresse vraiment. Il me permettra de voir la game différemment. »

« À vrai dire [l’offre des Canadiens] est arrivée bien plus vite que je ne l’aurais jamais imaginée! C’est certain que je vais être occupée et ma priorité sera ma carrière de joueuse. Je devrai savoir quand m’entraîner et quand entrer en contact avec les joueurs. Je devrai avoir une routine... »

Poulin réalise un rêve en joignant l’équipe qu’elle suit depuis toujours et elle entend profiter de cette occasion unique afin de poursuivre le travail des pionnières qui lui ont tracé le chemin.

« Il y a encore du travail à faire, il faut se prouver chaque jour, malheureusement, a conclu Poulin. C’est un pas dans la bonne direction, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. »