BROSSARD, Qc - P.K. Subban est même allé jusqu’à dire que Jeff Petry est un « beau bonhomme » pour le convaincre de s’entendre à long terme avec le Canadien. Sans s’engager fortement, le défenseur a admis un intérêt pour demeurer à Montréal, mais l’organisation devra continuer de courtiser le joueur autonome en forte demande.

Ce n’est pas pour manquer de respect envers Manny Malhotra, Sergei Gonchar, Mike Weaver ou même Torrey Mitchell, mais ils n’ont pas eu droit à un effort de séduction aussi considérable que Petry de la part de leurs coéquipiers pour signer un nouveau contrat avec le Tricolore.

À son arrivée avec le CH à la date limite des transactions, quelques doutes subsistaient à propos de Petry, mais il n’a pas tardé à les éliminer pour se transformer en une pièce maîtresse de la brigade défensive.

Ainsi, le défenseur de 27 ans était attendu par une multitude de journalistes en cette journée de bilan pour connaître ses intentions à l’approche de sa première expérience de joueur autonome sans compensation.

Petry ne s’est pas gêné pour vanter le plaisir qu’il a eu de jouer dans le chandail bleu-blanc-rouge et il a confirmé qu’il allait considérer fortement la possibilité de poursuivre son association avec le Canadien.

« C’était vraiment une opportunité géniale qui s’est présentée à moi de venir jouer à Montréal surtout en venant d’une équipe loin du portrait des séries », a mentionné Petry.  

« C’est définitivement une option que je vais considérer. Je vais encore digérer quelques éléments puisque la saison vient de finir, mais on verra ce qui se passera ensuite », a-t-il enchaîné.

Celui qui participait à sa première expérience éliminatoire a osé dire que son rendement s’était amélioré pendant son séjour de 31 parties avec le Tricolore.

« Mon jeu s’est développé dans une courte période de temps. J’étais confortable à jouer pour ces entraîneurs et dans le style qu’ils prônaient », a confié Petry qui perçoit la transaction l’envoyant à Montréal comme un moment décisif de sa carrière.

Ceci dit, Petry a démontré une belle ouverture, mais il n’a pas sonné comme le plus convaincant dans son témoignage par rapport à son souhait de demeurer à Montréal. Il faut tout de même le comprendre de vouloir tendre l’oreille aux nombreuses et alléchantes offres à venir.

« Je ne sais pas encore ce qui se présentera à moi, je ne choisirai pas aujourd’hui », a expliqué l’athlète au magnifique coup de patin qui ne doit pas trop nuire au travail de négociation à son agent.

En vue de la prochaine saison, le Canadien ne dispose pas de la plus grande latitude au niveau du plafond salarial surtout que Marc Bergevin doit notamment s’entendre avec Alex Galchenyuk, Nathan Beaulieu et peut-être Mitchell sans compter la venue souhaitable de renfort en attaque.

Par conséquent, Petry s’est fait demander à deux occasions s’il allait réfléchir à accepter moins d’argent pour demeurer au sein d’une équipe comme le Canadien qui mieux nantie du côté du talent que d’autres organisations.

« Oui, c’est une chose que je devrai considérer, le fait de gagner demeure très important et je veux jouer dans une équipe qui a du succès. En fin de compte, je veux trouver le meilleur scénario pour moi », a répondu Petry qui apprécie la riche tradition du club.  

Plusieurs joueurs l’encensent, mais qu'en pense sa femme?

En cette journée parfois exigeante pour les joueurs, dès que le nom de Petry était mentionné dans une question, le visage de ses coéquipiers s’illuminait. Dans tous les coins du vestiaire, les protégés de Michel Therrien étaient ravis de vanter la contribution de la récente acquisition la plus utile.

« Il a accompli tout un travail depuis qu’il est arrivé. C’est un bon gars, un bon joueur et il paraît bien en plus! C’est maintenant le côté business qui entre en jeu et Marc (Bergevin) a fait un bon boulot à ce chapitre. J’aimerais beaucoup le revoir avec nous. Il a des qualités difficiles à trouver et il a fait exactement ce qu’on aurait voulu de lui », a détaillé P.K. Subban avec reconnaissance.

« Il a prouvé qu’on doit tout faire pour le garder ici. On sait comment ça marche quand un gars de ce calibre peut devenir joueur autonome, c’est difficile de le garder, mais il a apprécié son expérience à Montréal et les joueurs l’ont aimé », a argué Pierre-Alexandre Parenteau.

Quant à Carey Price, il était ravi d’avoir pu miser sur un défenseur de sa trempe pour l’appuyer.

« Je veux toujours plus de responsabilités »

« C’est vraiment difficile de s’amener avec une nouvelle équipe aussi tardivement, mais il a été en mesure de cadrer dans notre équipe sans tarder, c’est un joueur très talentueux. Je crois qu’on l’a bien accueilli et je ne peux pas dire assez de bien de lui », a louangé Price.

Le plus étonnant en ce qui concerne Petry, c’est que certains joueurs n’ont pas caché qu’ils avaient été étonnés et surpris par la qualité de son arsenal.

« Il a été très utile, je savais qu’il était un bon joueur, mais pas à ce point et il a continué de progresser depuis son arrivée. J’adore me retrouver sur la patinoire avec lui et ce serait génial de pouvoir le garder avec nous », a souhaité Lars Eller.

Avec son profil similaire, Nathan Beaulieu en est bien un qui peut s’inspirer de ce défenseur qui regorge de talent.  

« Il est vraiment calme et en contrôle avec la rondelle grâce à sa confiance. Il est définitivement un athlète très complet avec son gabarit et plusieurs équipes voudraient miser sur un gars comme lui », a admis Beaulieu.

Évidemment, Petry était flatté par autant de gentillesse de ses coéquipiers et il a reconnu l’impact de leurs témoignages dans sa réflexion.

« Ça aide de sentir cet appui, les joueurs et les entraîneurs m’ont rendu la vie facile. Certains sont venus me parler pour que je reste ici. L’équipe est constituée d’un bon groupe de gars et ça va aider dans le processus », a remercié Petry en rappelant que la présence de Price n’est pas à négliger.

Comme le faisait remarquer un collègue à Petry, il ne sera pas le seul à trancher quant à son organisation pour la saison prochaine. Sans surprise, sa conjointe aura un mot à dire dans ce processus.

« Oui, elle a aimé l’endroit, la ville est fabuleuse, il y a beaucoup plus de choses qui se passent qu’à Edmonton », a conclu Petry, avec le sourire, en parlant de sa douce moitié, celle qui est souvent le véritable patron.