« Comme d’habitude, je passe sous le radar. J’arrive et je fais mes petites affaires, c’est ben correct de même ! »

Cette phrase lancée par Phillip Danault résume bien la personnalité de l’individu. À quelques heures du dernier match du calendrier préparatoire du Canadien, plusieurs joueurs chercheront à impressionner l’état-major du Canadien, dans le but de se tailler un poste régulier avec la formation. Pendant ce temps, Danault vit très bien avec le fait que ses performances soient un peu moins scrutées à la loupe. Au fil du camp, il a plus souvent commenté les performances de ses coéquipiers que les siennes, une situation qui démontre qu’il a fait son travail, mais aussi qu'il est devenu un leader dans un vestiaire dont le groupe a subi quelques transformations au cours des derniers mois.

Cela n’empêche pas le joueur de centre d’afficher une constance remarquable depuis le début de ce camp d’entraînement.

Si Danault représente le moindre des soucis pour ses patrons, c’est parce qu’il offre exactement ce qu’ils attendaient de sa part quand ils lui ont consenti une nouvelle entente de trois ans l’été dernier, pour un montant d’environ 3 millions de dollars par saison. Danault n’est peut-être pas le fameux « centre numéro un » que les amateurs recherchent depuis des années, mais il a constamment progressé depuis que Marc Bergevin a fait son acquisition, en février 2016. Jumelé à Tomas Tatar et Brendan Gallagher depuis le début du camp d’entraînement, le Québécois de 25 ans se sent très à l’aise.

« Mon contrat m’a aidé à me lancer dans la bonne direction. J’ai pris l’opportunité qu’on m’a donnée avec Gally et Tomas. Comme moi, Tomas a connu une saison difficile, alors que Brendan a eu une saison exceptionnelle (30 buts). On s’amuse sur la glace, c’est ce qui est le plus important dans le hockey. »

Les joueurs de hockey utilisent souvent l’expression « we want to gel quickly » quand ils parlent de la volonté de développer un bon niveau de chimie lors d’un camp d’entraînement. Pour le moment, il n’y a aucun doute que l’association entre Tatar et ses nouveaux compagnons de trio se déroule rondement. Surnommé « Tuna » par ses coéquipiers, l’attaquant slovaque démontre des similitudes avec Alexander Radulov dans son jeu, au chapitre de son implication en zone offensive et son niveau de combativité.

« Oui c’est vrai qu’il lui ressemble, reconnaît Danault. Il travaille extrêmement fort, il a du talent, il est calme en possession de la rondelle. On se complète extrêmement bien. C’est vraiment une bonne acquisition pour nous »

Pour le moment, Claude Julien semble avoir eu la main heureuse en réunissant Danault, Tatar et Gallagher. Si le travail est une qualité commune pour ces trois joueurs, il ne faut pas négliger le talent offensif de Danault, qui pourra miser sur le seul marqueur de 30 buts de l’équipe la saison dernière à ses côtés, en Gallagher (31 buts en 82 matchs). D’ailleurs, Danault semble maintenant avoir tous les atouts pour se faire confiance offensivement en tant que bon passeur. Il a démontré cette facette du jeu plusieurs fois au cours du calendrier préparatoire. 

« Ça vient avec mon travail. Je crée mes chances et de l’espace pour mes passes. On travaille mieux ensemble, Tomas parle énormément, j’aime ça ! C’est tombé comme ça, mais j’aimerais ça marquer des buts aussi ! »

Dans le moule de Patrice Bergeron

Phillip Danault est un bon ami de Patrice Bergeron et les deux hommes s’entraînent ensemble pendant la saison morte. Le numéro 24 du Canadien n’a jamais caché que le vétéran des Bruins est un modèle pour lui à tous les points de vue. 

«Je voulais devenir meilleur cet été, Bergeron est un modèle sur et hors de la patinoire. J’ai toujours dit dans le passé que je veux suivre ses traces. Je veux être bon offensivement et défensivement. Je veux emmener une touche de plus offensivement, c’est un bon défi pour moi. » 

Le style de jeu prôné par le Canadien depuis le début du camp d’entraînement semble convenir à merveille à celui de Danault. La transition rapide est l’une des principales qualités de cet attaquant dont on sous-estime parfois la justesse du coup de patin. Sa volonté d’atteindre un niveau supérieur sur le plan offensif pourrait éventuellement faire de lui une aubaine pour le Canadien, en ce qui concerne le plafond salarial.

Un vent de fraîcheur

ContentId(3.1290309):Canadiens : Une dernière occasion de se faire valoir (Hockey)
bellmedia_rds.AxisVideo

Depuis le début du camp, Danault a souvent reconnu que l’atmosphère s’est grandement améliorée dans l’environnement de l’équipe. La grande compétition à l’interne et la tenue impressionnante du jeune Jesperi Kotkaniemi n’ont fait que confirmer la nouvelle énergie présente dans le vestiaire. Maintenant que le premier match du calendrier régulier approche à grands pas, Danault ne peut que reconnaître à quel point les changements ont été bénéfiques pour l’équipe.

« Nous avons eu un bon repêchage, c’était très important pour nous. Domi, Armia, Peca et Tatar sont de gros joueurs, qui apportent un vent de fraîcheur. Sans rien enlever aux joueurs qui étaient ici, il fallait changer l’air un peu. Au niveau des entraîneurs, les arrivées de Luke Richardson et Dominique Ducharme font du bien aussi. On est arrivés prêts au camp, tout le monde est dans le même bateau et ça fait des flammèches ! »

Une chose est certaine, le climat lourd est chose du passé. Les critiques entendues au cours des derniers mois s’estompent légèrement alors que le camp d’entraînement a illustré plusieurs points positifs pour l’organisation. Danault représente certainement une force tranquille dans ce vestiaire rempli de joueurs qui voudront surprendre les gens qui doutent de leurs capacités à rivaliser avec leurs adversaires cette saison. Le niveau de confiance est élevé à l’interne pour y parvenir à compter du 3 octobre, à Toronto.