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MONTRÉAL – Le Canadien a battu les Flyers de Philadelphie par la marque de 3-2, en fusillade, jeudi soir au Centre Bell. Voici nos observations.

Des airs de finalistes

Ça ne pouvait pas être que les bancs vides, hein? Parce que par moments, on a presque eu l’impression de revoir l’équipe qui s’est faufilée jusqu’en finale de la coupe Stanley l’été dernier.

La barre n’est pas très haute quand une équipe vient de perdre sept matchs en ligne, mais on le dit sans aucun cynisme : le Canadien a joué un bon match jeudi soir. La première période lui a appartenu presque exclusivement. Mike Hoffman a frappé le poteau d’entrée de jeu sur un jeu de puissance, Ben Chiarot a touché la barre horizontale un peu plus tard. Artturi Lehkonen a fait dévier un tir derrière Carter Hart dès la sixième minute. Le Finlandais aurait presque pu avoir un tour du chapeau à l’entracte. Joel Armia, dont on doutait de la participation jusqu’à ce que Mathieu Perreault soit déclaré inactif en raison d’une blessure au bas du corps, a aussi a eu ses chances. Au chapitre des tirs cadrés, c’était 19-8 Montréal après 20 minutes.

Les Flyers ont progressivement rééquilibré tout ça à partir de l’engagement médian, mais contre une équipe reposée qui venait de remporter trois matchs de suite avec un nouvel entraîneur aux commandes, le Tricolore a fait belle figure. On n’a pas eu l’occasion de l’écrire souvent cette saison, mais il faut le dire quand ça arrive. Selon les chiffres compilés par Natural Stat Trick, il a obtenu un total de 20 chances de marquer de qualité tout en n’en concédant que quatre.

Primeau passe le test

Si l’aller-retour de Cayden Primeau avec le grand club était véritablement motivé par le désir de Jeff Gorton de le voir à l’œuvre de près dans un match de la LNH, le jeune gardien peut être satisfait de l’impression qu’il a laissée au nouveau patron des opérations hockey.

Primeau doit prendre sa part de blâme pour les deux buts qu’il a accordés, mais il a aussi fait un paquet de bonnes choses pour gagner des points aux yeux des évaluateurs de l’organisation. Après une première moitié de match plus tranquille, il a réalisé un premier arrêt de grande qualité alors qu’il restait environ trois minutes à jouer en deuxième période, sortant la mitaine pour parer un tir de l’enclave. En troisième, Primeau a étiré la jambière gauche pour voler un but à Scott Laughton, réparant ainsi la gaffe qu’il avait lui-même commise en tentant de contrôler la rondelle. Il a réalisé six de ses 37 arrêts en prolongation et a été parfait devant Sean Couturier, Claude Giroux et Cam Atkinson en tirs de barrage.

Primeau est resté accroupi sur la glace pendant quelques secondes après avoir freiné l’élan d’Atkinson sur la dernière séquence du match, mais s’est finalement rendu au vestiaire par ses propres moyens. L’entraîneur Dominique Ducharme a dit que son cerbère avait senti « quelque chose dans son dos », mais ne semblait pas inquiété outre-mesure par l’état de santé du jeune homme.

Laurent Dauphin, un poisson dans l’eau

Ça s’en vient redondant, notre affaire, mais Laurent Dauphin a encore mérité une étoile dans son cahier dans ce match contre les Flyers. En attaque, il a marqué son premier but dans la LNH en plus de cinq ans lorsqu’il s’est emparé d’un retour de lancer dans l’enclave pour créer l’égalité en fin de troisième période. Mais le jeune vétéran continue de se démarquer de bien d’autres façons. En première période, on l’a vu bien positionner son bâton pour provoquer un revirement en zone neutre. Un coéquipier a tout de suite profité du changement de possession pour cadrer un tir sur Hart. Sur une autre présence, quelques minutes plus tard, Dauphin a obtenu une chance de marquer, a étiré la présence de son équipe en zone offensive avec un bon échec-avant et a donné son effort en repli défensif avant de retraiter au banc.

Dauphin a continué de développé des atomes crochus avec Jesse Ylönen, avec qui il a uni ses efforts sur quelques belles entrées de zone en deuxième période. En troisième, il a bloqué un lancer au cœur d’une présence difficile en zone défensive. Et en prolongation, Ducharme l’a envoyé prendre deux mises en jeu en zone offensive. Il les a perdues, mais quand même! En cinq matchs depuis son rappel, « Flipper » a assurément su gagner la confiance de son entraîneur.

Petry dans le rouge

Sans le vouloir, Jeff Petry avait braqué les projecteurs sur lui en lâchant, deux jours plus tôt, ce qui semblait être une flèche à l’endroit de son entraîneur. En critiquant l’absence de structure dans le jeu collectif du CH, le vétéran défenseur a donné une occasion à ses dénigreurs de lui rappeler à quel point il en arrache lui-même pas mal beaucoup cette saison. Pour cette raison, on s’attendait à ce que le numéro 26 en sorte une grosse contre les Flyers. Ce ne fut pas vraiment le cas.

Petry a été sur la glace pour les deux buts des Flyers. Sur le premier, il a fendu l’air en tentant de dégager le devant de son filet. La rondelle est ensuite passée de James van Riemsdyk à Max Willman qui, grâce à une bonne dose de laxisme de Mike Hoffman, a déjoué Cayden Primeau. Sur le deuxième, Petry s’est retrouvé coincé dans un no man’s land dans le rond central en réagissant à la longue sortie de zone de Travis Sanheim. Résultat : Jake Evans s’est retrouvé à devoir pourchasser Jackson Cates, qui a profité de sa longueur d’avance pour marquer son premier but dans la LNH.

Selon Natural Stat Trick, le Canadien a concédé deux fois plus de tentatives de tirs (24) qu’il n’en a généré (12) quand Petry était sur la glace.

Caufield prend du mieux

C’est encore loin d’être parfait, mais lentement mais sûrement, Cole Caufield semble se rapprocher du niveau de confiance qu’il affichait en possession de la rondelle à ses premiers coups de patins dans la LNH la saison dernière. Le petit attaquant a été crédité de huit tirs cadrés sur Carter Hart et de deux autres tentatives qui ont raté la cible. On l’a vu frapper à la porte à quelques reprises dans le bas de l’enclave pas trop longtemps avant le but de Lehkonen. En deuxième période, il a décoché un violent tir frappé sur réception que Hart a réussi à gober dans sa mitaine. Plus tard, il s’est créé deux bonnes chances sur la même séquence, affichant notamment une belle patience pour s’ouvrir une bonne ligne de tir. Caufield n’a pas marqué à ses dix derniers matchs et ne revendique qu’une seule réussite en 23 parties, mais s’il continue de jouer comme il l’a fait contre les Flyers, cette disette pourrait être de l’histoire ancienne très bientôt.